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La mémoire de la guerre d'Algérie

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Par   •  28 Mai 2017  •  Dissertation  •  2 453 Mots (10 Pages)  •  1 706 Vues

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Introduction.

  1. L’historien face à une mémoire divisée et occultée : les années 60.
  1. Pendant la guerre, la censure.
  2. L’après 1962, une mémoire silencieuse et plurielle.
  1. L’historien face au réveil des mémoires des années70 à la fin des années 80.
  1. Les travaux des historiens dans les années 70 - 80.
  2. La structuration des groupes d’acteurs en associations et les premières revendications.
  1. L’historien face à la guerre des mémoires des années 90 à nos jours.
  1. Le travail universitaire et l’ouverture des archives en France.
  2. La surenchère mémorielle : l’instrumentalisation de l’Histoire.
  1. Le souvenir de la guerre en Algérie, entre pouvoir et mémoire.
  1. La guerre d’indépendance, outil de la cohésion nationale algérienne.
  2. Une mémoire officielle difficile à maintenir.
  3. Le poids de la guerre d’Algérie dans les relations franco-algériennes.

Conclusion.

La mémoire de la guerre d’Algérie est à la fois multiple car elle concerne différents acteurs (gouvernements algérien et français), ou groupes sociaux (appelés français, harkis, combattants algériens, rapatriés, intellectuels) et évolutive car elle se transforme dans le temps.

Pour les historiens, la tâche a été et reste très difficile.

Ils ont dû faire face :

- aux difficultés d’accès aux sources

- à la nécessaire distanciation et à la recherche d’objectivité face aux fortes tensions générées par des mémoires antagonistes et aux tentatives d’instrumentalisation de la mémoire exercées par tous les acteurs concernés.

Problématique : Comment le souvenir de la guerre d’Algérie est-il vécu, investi et utilisé en France et en Algérie depuis la fin de la guerre ?

  1. L’historien face à une mémoire divisée et occultée : les années 60.
  1. Pendant la guerre, la censure.

La guerre de décolonisation commence réellement en 1954. Dès 1957, les pouvoirs spéciaux donnés au gouvernement permettent de faire intervenir l’armée dans les opérations de maintien de l’ordre et la pratique de la torture se généralise.

La censure tait les discours critiques :

1957, Maurice Audin un jeune militant communiste d’Alger est arrêté et torturé puis porté disparu. Sa veuve n’obtient aucune explication. Le Général de la Bollardière qui avait dénoncé la torture est mis aux arrêts.

1958 :Henri Alleg, militant communiste pro-algérien qui est arrêté et torturé publie « La question » dans lequel il décrit la torture. Le livre est censuré.(Il vient de décéder le 17 juillet 2013)

17 octobre 1961, une manifestation de 30 000 « Français musulmans d’Algérie » à Paris est réprimée avec une brutalité inouïe : de nombreuses personnes sont jetées dans la Seine par des policiers, le bilan réel n’est pas connu, mais le travail rétrospectif des historiens évalue une fourchette autour de 200 morts. Officiellement, il y a 2 victimes. Le gouvernement couvre le Préfet de police Maurice Papon responsable des évènements.

  1. L’après 1962, une mémoire silencieuse et plurielle.

L’indépendance se fait dans un climat ultra-violent. Après les Accords d’Evian de mars 62, l’armée française se retire. Les règlements de compte se multiplient de toutes parts (OAS, ALN...). Les harkis abandonnés par la France sont les principales victimes des massacres de représailles (sur 300 000, seuls 40 000 ont été rapatriés). 1million de pieds noirs quittent l’Algérie.

Les anciens combattants créent la FNACA qui regroupe des anciens combattants des différentes guerres d’indépendance. Les appelés d’Algérie militent pour obtenir le statut d’anciens combattants.

Les rapatriés , essentiellement regroupés dans le sud de la France créent les premières associations de rapatriés d’Algérie, développent une culture de nostalgérie (Enrico Macias).

Les harkis rapatriés sont accueillis dans des camps de transit, dans des conditions très précaires.

Les 3 communautés sont peu visibles dans le paysage français. La croissance économique des Trente Glorieuses permet de les intégrer rapidement sur le marché du travail. Elles s’enferment souvent dans un silence douloureux et sont victimes de réactions de rejet ou de mépris de la part des Français de métropole.

Globalement, la société française veut effacer le souvenir de la Guerre d’Algérie en fermant définitivement la page, y compris sur le plan institutionnel puisque plusieurs lois d’amnistie empêchent les poursuites contre les anciens combattants et que certaines formes de censure subsistent : interdiction d’accès aux archives relatives à la guerre d’Algérie, ou encore censure du film « La bataille d’Alger » réalisé en 1966 par le cinéaste Gilles Pontecorvo, projeté en Algérie mais très peu en France (en 1970-71) du fait des menaces exercées sur les propriétaires de salles de cinéma. (Document 1 : Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger.)

  1. L’historien face au réveil des mémoires, des années 70 à la fin des années 80
  1. Les travaux des historiens dans les années 70-80

Plusieurs historiens tentent de travailler sur la question de la Guerre d’Algérie (P Vidal-Naquet, P Nora…). Leurs travaux sont compliqués par l’impossibilité de l’accès aux archives militaires qui demeurent classées. Les archives administratives (rapatriées avec l’indépendance) et privées sont disséminées entre la France et l’Algérie.

En 1983, les « évènements » d’Algérie entrent dans les programmes scolaires.

  1. La structuration des groupes d’acteurs en associations et les premières revendications

Après la formation d’une association des anciens combattants (FNACA), ce sont les pieds noirs qui se structurent en associations, ex l’USDIFRA Union des Français Repliés d’Algérie créée en 1965 à Marseille. C’est à partir des années 70 que ces associations prennent une importance réelle et commencent à bâtir une mémoire de la communauté pied-noire en multipliant les commémorations ex le pèlerinage de Notre Dame de Santa Cruz à Nîmes (rapatriée d’Oran en 1965) et en érigeant des monuments ex en 1973 le mémorial aux rapatriés de Nice à la mémoire des anciens combattants de la Guerre d’Algérie mais aussi de l’OAS l’organisation terroriste anti-indépendantiste (qui avait pourtant tenté d’assassiner le Général de Gaulle en août 1962) (Document 2 : Les mémoires divisées de la guerre d’Algérie en France. Mémorial des rapatriés d’Algérie du jardin Alsace Lorraine à Nice. ), monument aux martyrs de l’Algérie française à Toulon en 1980. Les harkis sont moins structurés mais commencent à dénoncer leurs pitoyables conditions d’accueil et l’ostracisme dont ils font l’objet dans la société française (révoltes à partir de 1975). (Document 3 : Les Harkis en France.)

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