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La mondialisation, fonctionnement et territoires

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Par   •  7 Décembre 2019  •  Cours  •  4 596 Mots (19 Pages)  •  528 Vues

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Chapitre 2 : La mondialisation, fonctionnement et territoires

 « Fin de la préhistoire du monde » (Jacques Lévy) Qu’est-ce que la mondialisation ? La mondialisation se caractérise dans l’espace mondial par une mise en relation et en interdépendance des différentes composantes du monde, qui s’articulent en système. Ce processus de « mise en réseau du monde » (Laurent Carroué) s’est nourri de l’urbanisation et de l’extension des «économies-monde», de l’essor des transports, de la diffusion du système capitaliste à l’ensemble de l’espace planétaire. Ce processus renforce l’interdépendance des lieux, des économies et des sociétés à l’échelle de la planète.

Fonctionnement = manière dont cela fonction, dont elle s’organise.

Et territoire = espace aménagé par l’Homme pour répondre à ses besoins.

En quoi les sociétés humaines sont-elles de plus en plus interdépendantes ? Comment la mondialisation transforme-t-elle les territoires ?

1. Étude de cas : un produit mondialisé, la série Game of Thrones

 « Produit mondialisé » = produit élaboré massivement distribué dans le monde, dont les étapes de fabrication, d’assemblage, d’acheminement, de distribution et de consommation reflètent l’intégration des acteurs économiques mondiaux et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent différentes parties du monde.

  1. La production qui reflète le processus de mondialisation[pic 1][pic 2]

produit « made in monde » (Suzanne BERGER) : la série Game if Thrones illustre la DIPP (Décomposition Internationale des Processus Productifs), dans la mesure où plusieurs pays participent aux ≠ étapes de la production du produit :

  • de pré-production (activités à très forte valeur ajoutée) : Ecriture du script, story bord . Le siège social de cette entreprise se trouve en Californie. Grâce au capital humain dont ils disposent (compétences et savoirs faire spécifiques)
  • de production : Différents pays : des pays développés ayant des studios de cinéma, des équipements informatiques modernes pour effets spéciaux et des pays en développement où les figurants et la mobilisation de lieux de tournage à bas prix.
  • de post-production : Une fois montés, ces téléphones  sont ensuite proposés à la vente aussi bien dans les  pays développés, dans les pays émergents et PMA grâce aux réseaux informatiques, média et réseaux sociaux

B. Les acteurs d’un processus mondialisé…

La diffusion de la série est mondialisée, avec une démocratisation qui permet aux ¾ de la population mondiale de disposer d’un accès aux média. Même si certains espaces restent en marge (Afrique subsaharienne, Asie centrale), en raison d’un pouvoir d’achat réduit et d’une faible connexion aux réseaux, la diffusion de la série dans ces territoires est très rapide.                                                                                                  

C. … qui entraine des flux multiples

La fabrication de la série est à l’origine de flux matériels (équipes de tournages, comédiens, matériels de tournages, costume, publicité…), qui empruntent les grandes routes maritimes mondiales et mettent en relation les trois grands pôles de la mondialisation (Amérique du nord, Asie de l’Est, Europe). La série est également à l’origine de flux immatériels (capitaux, vidéo). En tant que vecteur de flux d’informations, la série s’intègre donc au cyberespace, c'est-à-dire un espace digital sans frontières déconnecté de l’espace physique, mais à la fois largement territorialisé, dépendant de la connexion aux réseaux de communication, comme les câbles sous-marins

2. Acteurs, flux, débats de la mondialisation

A. Des acteurs nombreux et hétérogènes

1. Des acteurs renforcés par la mondialisation :

  • Les firmes transnationales (FTN) = Entreprise implantée dans de nombreux pays et qui réalise la majeure partie de son chiffre d’affaire en dehors de son pays d’origine. Ces 104 000 FTN (2011) gèrent 900 000 filiales dans le monde et emploient plus de 80 millions de salariés. Elles sont à l'origine des 2/3 des échanges mondiaux et de 1/3 de la production et réalisent plus du quart du PIB mondial, contre 10% en 1980. Plus une firme est importante, plus elle spécialise fonctionnellement ses établissements. Cette segmentation fonctionnelle du travail débouche sur la spécialisation des territoires par types d'activités, d'emplois et de niveaux de salaires, dans le cadre d’une DIT.
  • Les institutions internationales (OMC, ONU, etc.) accompagnent le processus de mondialisation. L’ancêtre de l’OMC, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), né en 1947, organisait des négociations commerciales multilatérales afin de réduire les barrières douanières, dans le cadre de libéralisation progressive des échanges. L’intensification des flux et la fin de la guerre froide ont conduit à la fondation de l’OMC (1994). Basée à Genève, elle compte 160 États. Son objectif est de libéraliser tous les échanges. Elle ne produit pas de règles : elle gère les accords négociés par les États.
  • Pour peser plus fortement dans la mondialisation, les Etats se rassemblent dans des associations régionales plus ou moins ambitieuses (projet politique d’intégration économique et territoriale comme l’UE, intégration purement économique comme l’ALENA, le MERCOSUR ou l’ASEAN). Avec l’apparition de ces organisations régionales, les frontières se déplacent aux limites de ces espaces (contrôle des flux humains aux frontières de l’espace Schengen). Ces grands ensembles assurent la protection et facilitent la compétitivité des Etats membres malgré une perte de souveraineté plus ou moins importante. 
  • Investisseurs : fonds mutuels, compagnies d'assurances, fonds de pension, etc., auxquels s’ajoutent désormais les fonds souverains.
  • Les agences de notation : Agences indépendantes chargées de l'évaluation de la qualité de la dette des entreprises ou des État s’est généralisée aux États-Unis puis à l'échelle mondiale. La note qui est donnée à une entreprise ou à un État lui permet de lever des capitaux à un coût inversement proportionnel (meilleure est la note, plus faible est le risque et donc le coût). Parmi ces agences, trois constituent un véritable oligopole : Moody's, Standard and Poor's, (USA) et Ficht (FR). 
  • Les mafias : L’univers criminel contrôlerait jusqu’à 20% du PIB mondial. Les mafias contrôlent un territoire donné sur lequel elles prélèvent un racket, en contrepartie d’une « protection ». De cette base, elles étendent leur contrôle sur divers marchés, du plus illégal (narcotrafic, contrefaçon, délinquance informatique, commerce d’êtres humains à des fins de prostitution, de travail illégal ou de trafics d’organes...) au licite.
  • Les paradis fiscaux : Ce sont des États ou des territoires de petite taille, généralement localisés à proximité d'une grande place internationale bénéficiant de juridictions d'exception, spécialisés dans la fourniture de prestations financières opaques, souvent spécialisés. Rouages essentiels de la mondialisation financière, ces paradis fiscaux recelaient en 2013 entre 20.000 et 30.000 milliards de dollars. Ils accueillent les produits des évasions fiscales des pays développés, de la corruption et de l'argent des trafics.

2. Les acteurs censés réguler la mondialisation

  • L’OCDE = institution où les 34 États les plus riches du monde discutent de sujets (l’énergie, l’environnement, l’éducation), pour faire émerger des convergences entre pays membres et adopter des normes communes : c’est un haut lieu de la diplomatie économique internationale, mais en aucun cas une instance décisionnaire.
  • La Banque mondiale = Créée en 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) après l'accord de Bretton Woods, son siège est à Washington. Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l'ONU. Son action est aujourd'hui orientée vers les pays en développement (PED), et en particulier les pays les moins avancés (PMA). Elle accorde des prêts.
  • Le FMI : Créé en 1944 à la suite des accords de Bretton Woods, le FMI a pour mission de régler les déséquilibres temporaires des balances des paiements des États. Pour ses interventions, il dispose notamment des ressources fournies par la cotisation des États membres.
  • Le Groupe des huit (G8) est un groupe de discussion et de partenariat économique de huit pays parmi les plus puissants économiquement : les États-Unis, le Japon, l’Italie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, et la Russie. L’évolution du paysage économique international appelle un élargissement du G8 aux puissances émergentes a G20 est finalement fondé en 1999. L’évolution de ce cercle restreint de décideurs montre le rôle nouveau des pays émergents et leur aspiration à participer aux grandes décisions mondiales.

3. Les acteurs qui se cherchent une place dans la mondialisation

  • Les organisations non gouvernementales (ONG) agissent et mènent des campagnes à l'échelle mondiale. Elles se caractérisent par leur origine privée, la nature bénévole de leurs activités et le caractère international de leurs objectifs ; protection des individus, aide au développement, recherche et protection de l'environnement sont leurs terrains de prédilection. Certaines ONG comme Amnesty International, Greenpeace, WWF, Max Havelaar sont devenues de véritables puissances, exerçant leur ascendant sur des territoires laissés pour compte et influençant les opinions publiques des pays donateurs au moyen de campagnes de presse
  • Les États, La mondialisation défend une vision libérale dans laquelle le marché doit réguler l’économie et les flux doivent circuler librement, sans tenir compte des frontières. Par conséquent, la place de l’Etat dans l’économie est jugée inefficace. Cependant, le nombre d’Etats n’a jamais été plus élevé : 193 membres de l’ONU contre 51 en 1945. De nombreuses minorités revendiquent la création d’un Etat (Palestiniens ou Kurdes). En effet, l’Etat reste le fondement de l’ordre politique d’un territoire. Les Etats assurent aussi un rôle d’acteur économique (commandes publiques, soutien économique aux banques)). Encore aujourd’hui, par des traités internationaux et l’aménagement de leur territoire, les Etats facilitent l’ouverture économique générant ainsi des emplois. Enfin, l’Etat apparaît comme un protecteur contre les excès de la mondialisation. Dans le domaine culturel, c’est lui qui défend la diversité culturelle contre l’uniformisation. Pour lutter contre l’immigration illégale, le terrorisme, les trafics illégaux, les Etats renforcent la surveillance de leur frontière. Depuis 2008, plus de mille mesures protectionnistes ont été adoptées dans le monde (tarifs douaniers, normes techniques ou environnementales, quotas, clauses de sauvegardes).

B. Mobilités, flux, nœuds et réseaux

1. Des mobilités humaines en croissance

  • Migrations du travail : croissance des flux, complexification des mobilités

Malgré leur importance croissante, les flux migratoires actuels restent relatifs : le taux mondial d'émigration s’élevait fin 2014 à 3%, contre 5% en 1914. Par une véritable internationalisation des flux au détriment des relations post-coloniales classiques, traditionnellement orientées Nord-Sud. Ainsi, en 2013, les flux Sud-Sud représentaient 57% du total. Evolution du profil des migrants :

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