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La Première Guerre Mondiale.

Dissertation : La Première Guerre Mondiale.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 864 Mots (8 Pages)  •  705 Vues

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La Première Guerre mondiale commence comme une guerre balkanique (Attentat de Sarajevo contre l’archiduc héritier de l’Empire d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, le 28 juin 1914) et se transforme en guerre européenne par le jeu des alliances (« Triple Entente » entre la France, la Russie et la Grande-Bretagne opposée à la « Triple Alliance » de l’Empire ottoman, le IIe Reich allemand et l’Empire d’Autriche-Hongrie) puis en guerre mondiale (Avec l’entrée en guerre aux côtés des alliés du Japon d’abord puis des États-Unis en 1917). Cette guerre est une guerre totale. Les contemporains ont bien perçu la fracture que représentait ce conflit lorsqu’ils appellent la période qui la précéda (1896-1914) la « Belle époque ». Guerre dans laquelle les belligérants jettent la totalité de leurs forces et mobilisent la totalité de leurs ressources, la Première Guerre mondiale (1914-1919) transforme la manière dont les États font la guerre. Elle transforme également l’expérience combattante. Nous verrons dans quelles mesures, dans une guerre au bilan effroyable (Ière partie), l’expérience combattante est transformée par la guerre totale (IIe partie) puis nous analyserons (IIIe partie) comment les combattants ont tenu dans l’enfer des tranchées et quelles séquelles que cette guerre a laissé sur les hommes, les sociétés et les États.

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La guerre pensée par les États-majors (Plan XVII B du général Joffre, ou « plan Schlieffen » du général Moltke) devait être une guerre de mouvement. Après la bataille de la Marne (Septembre 1914), où pour la 1ère fois des troupes sont conduites massivement au combat par des moyens automobiles et où l’aviation joue un rôle stratégique, elle devient une guerre de position. Les armées s’enterrent dans des lacis complexes de fortifications plus ou moins sommaires (Les « tranchées »). La mobilisation de la totalité des ressources humaines, matérielles, économiques et spirituelles (Propagande, idéologies…) des États fait de la Première Guerre mondiale une guerre totale. 10 millions d’hommes meurent dans ce conflit, 10 millions d’autres sont blessés, mutilés (Dont les « blessés de la face » au visage détruit), traumatisés ou portés disparus. Autant de veuves et d’orphelins se retrouvent peu ou prou à la charge des sociétés et des institutions à l’issue du conflit. La grippe espagnole (H1-N1, 1917-1919) qui ravage des populations épuisées par la guerre prend entre 30 et 50 millions d’autres Européens (Dont le poète franco-polonais Guillaume Apollinaire). Chaque jour 900 soldats français sont morts. La Première Guerre mondiale en quatre années et demi de combats effectifs (Jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918 à 11 heures) fait pour la France autant de victimes (1,5 millions de morts) que les guerres de la Révolution et de l’Empire (1792-1815) en un quart de siècle ! Pour la 1ère fois les victimes civiles sont aussi nombreuses que les victimes militaires. Si les batailles titanesques enlèvent des milliers d’hommes jeunes et pleins de promesses (La bataille de la Somme tue 20,000 soldats britanniques chaque jour pendant une semaine) les populations civiles paient elles-aussi le prix du sang. C’est le génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement « Jeune-Turc » (1915) dans l’Empire Ottoman qui fait 1,5 millions de victimes (66% de la population arménienne de Turquie). C’est aussi « la politique des otages » menée par les autorités militaires allemandes en Belgique et dans le Nord de la France qui conduit à des déportations (De femmes surtout) et des exécutions (D’hommes essentiellement). Les villes situées sur la ligne du front (Comme Lens dans le département du Pas-de-Calais) sont rasées par les bombardements massifs. La guerre sous-marine à outrance (1917) conduit au torpillage de navires de commerce et de navires hôpitaux (Lusitania, 1915), torpillages qui font des milliers de victimes. Les conditions de vie des combattants sont terrifiantes : enterrés dans les blockhaus (Fortifications bétonnées semi-souterraines) ils y vivent dans l’attente des assauts et parfois sous un bombardement continu. Un mois de bombardement avant l’assaut sur les positions allemandes sur la Somme (1916) contraint les combattants allemands à vivre 20 à 30 mètres sous terre en tenue de combat, le masque à gaz sur le visage, dans l’obscurité de leurs abris, (cf., La Bataille. , John KEEGAN). Les conditions sanitaires sont déplorables : rats, parasites (Poux), corps en putréfaction des camarades tués et que l’on ne peut pas évacuer, choc psychologique de l’attente, de la peur, des bombardements aux effets meurtriers (75% des soldats tués l’ont été pendant les bombardements).

Dans ces conditions l’expérience combattante est profondément bouleversée. Le temps des héros est révolu. Les élèves de l’École Militaire Spéciale de Saint-Cyr (août 1914) qui décidèrent de monter au combat en tenue de parade sont tous morts avant décembre. Les officiers britanniques chargeaient à la tête de leurs hommes armés de … leur bâton de commandement et ne portaient pas d’arme ! Maintenant la mort fauche indistinctement le brave et le lâche, l’officier de carrière et le soldat mobilisé. Les survivants témoignent de l’extrême brutalité des combats. Erich Maria REMARQUE (À l’Ouest, rien de nouveau. , 1929, ULSTEIN éditeur) raconte : « […] Nous voyons des gens, à qui le crâne a été enlevé, continuer de vivre ; nous voyons courir des soldats dont les deux pieds ont été fauchés ; sur leurs moignons éclatés, ils se traînent en trébuchant jusqu’au prochain trou d’obus […] ». Otto DIX (Triptyque avec prédelle, La Guerre, 1929-1932, Dresde) dépeint des paysages apocalyptiques où les morts et les vivants sont confondus dans un même brouillard de viscères et d’acier. C’est la « brutalisation

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