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La France de Vichy, 1940-1944 - Robert Paxton.

Fiche de lecture : La France de Vichy, 1940-1944 - Robert Paxton.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2017  •  Fiche de lecture  •  5 530 Mots (23 Pages)  •  2 526 Vues

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Robert PAXTON

La France de Vichy, 1940-1944 (1973)

La fin du mythe du Glaive et du Bouclier

Robert PAXTON, La France de Vichy, 1940-1944, Vichy France Old Guard and new order, 1940-1944 (1973). Traduit de l'américain par Claude Bertrand. Préf. de Stanley Hoffmann, Paris, Seuil/ Points-Histoire.

L’auteur            

Robert Owen Paxton (né le 15 juin 1932 à Lexington en Virginie) est un historien américain spécialisé dans la seconde guerre mondiale et dans le régime de Vichy. Formé dans les prestigieuses universités que sont la Washington Lee university, Harvard et Oxford il s’intéresse à la France dès ses jeunes années après un voyage familial à Paris en 1950. Son intérêt pour la France le mènera à orienter sa thèse doctorante sur le corps des officiers français de l’Armée de Vichy. Ce sera une fois devenu professeur d’histoire à l’université de Columbia (NY) qu’il publiera l’ouvrage qui le rendra célèbre et qui apporte une clé incontournable de compréhension du régime de Vichy pour des générations d’historiens : « la France de Vichy ». Sa thèse le mène à réfuter le mythe du glaive et du bouclier pour donner une version toute nouvelle de l’histoire selon laquelle la France aurait collaboré avec l’Allemagne hitlérienne. Il reprit également les travaux de l’historien allemand Eberhard Jäckel, dans son ouvrage « La France sous l’Europe d’Hitler ».

Fait officier de l’ordre national du mérite en 1997 au nom du président de la république française, Robert Paxton est reconnu mondialement pour avoir profondément rénové le regard des historiens et du public sur la période de l’occupation en France. Il témoignera d’ailleurs sur la base de ses recherches dans le procès de Maurice Papon la même année.

Notions clés      

Collaboration, régime de Vichy, révolution nationale, ordre moral, fascisme, Occupation, seconde guerre mondiale, nazisme, les Alliés, l’Axe.

En résumé        

Le but recherché par Robert Paxton dans son livre n’est pas tant de chercher les causes de la chute de la France en 1940, ce qu’il fait brièvement dans le prologue, mais plutôt d’étudier les choix que les français firent par la suite. Contrairement à Robert Aron (Histoire de Vichy, 1954), Paxton a utilisé d’autres sources que les seules transcriptions sténographiques des audiences publiques des procès d’épuration d’après-guerre. Il fit le choix judicieux de les mettre en parallèle avec des documents allemands et américains pour essayer de donner une idée plus globale et objective des relations entretenues entre le régime de Vichy et le IIIe Reich. Cette œuvre majeure de la littérature historique est une révolution de pensée qui bouscule les conceptions que le monde se faisait de l’occupation, Rober Paxton réussi donc le défi de lever le voile sur la vrai France de Vichy.

I. à la recherche de la collaboration, 1940-1942 (p.95)

Cette première partie s’articule autour de la recherche de collaboration par le régime de Vichy durant les deux années qui suivent la rapide défaite française. Cette recherche de cohabitation de la part de la France ne trouve pas l’écho voulu chez Hitler qui est réservé quant à une réelle cohabitation. Il désirait surtout avoir accès à la France sans connaître d’opposition pour pouvoir ensuite attaquer l’Angleterre qui contrairement à ce que pensait l’Allemagne ne demanda pas l’armistice à la suite de la France. Ainsi l’espoir de la fin de la guerre s’efface peu à peu pour les nazis et ces derniers doivent recomposer avec la France et ses désirs de cohabitation pour avoir un accès pérenne et sécurisé au nord de la France, voie aérienne principale d’invasion dur Royaume-Unis. Cependant les Allemands s’octroient bon nombre de libertés non prévues par le traité d’armistice, comme la signature forcée de contrats d’exploitation avec de grands groupes industriels français dans les secteurs métallurgiques et aéronautiques par exemple.

L’incident de Mer el-Kébir le 3 juillet 1940, fruit des tensions nouvelles entre la France et l’Angleterre concernant la marine française, les autorités allemandes et françaises cherchent graduellement des arrangements allant plus loin que ce qui était prévu par l’armistice : Berlin voulait s’assurer des bases militaires solides en France et des ressources économiques et Vichy voulais assurer l’intégrité nationale pour achever le projet de la « France nouvelle » de Pétain. Et dans cette course aux relations entre juillet et aout 1940 ce fut Pierre Laval qui arriva en tête.

Pierre Laval et la filière parisienne (p.107)

Depuis qu’il a voté contre le traité de Versailles en 1919, Laval travaille à fermer une ère de revanche pour aller vers une collaboration franco-allemande. Il fait d’ailleurs savoir que Paris a plus d’intérêts communs avec Berlin qu’avec Londres car pour que la France puisse payer ses dettes et se reconstruire il faut que la guerre soit finie or tant que Londres résistera aux Allemands le sort de la France restera suspendu. C’est au travers de ses différents contacts dont Mussolini, le docteur Friedrich Grimm (littéraire allemand, agent de propagande du régime nazi) ou Otto Abetz (ambassadeur allemand à Paris pendant la seconde guerre mondiale) que Laval arrive à se placer à la tête de la filière parisienne et c’est grâce à son réseau étendu qu’il parvient à imposer les conditions de Vichy tel que la garantie de l’intégrité nationale pour permettre aux français de mieux accepter l’occupation et ne pas entrer en contradiction avec les Français. Il est d’ailleurs le premier à proposer explicitement des mesures restrictives à l’encontre des francs-maçons, des communistes et des juifs.

La « politique nouvelle », septembre-décembre 1940 (p.113)

Les 23 et 24 septembre, avec « l’expédition de Dakar », marquent le début symbolique d’acceptation de la collaboration du côté allemand. En effet en ayant repoussé les anglo-gaullistes à Dakar, Vichy a réussi à montrer toute sa férocité à l’encontre de l’Angleterre et des gaullistes, prouvant leur désir d’engagement auprès de l’Allemagne une fois de plus au führer. Ce dernier se rend alors compte de l’enjeux que la France peut représenter dans la lutte face aux Alliés. Cependant il faut noter que Vichy reste tout de même en contact avec les Alliés pour plusieurs raisons, tout d’abord pour que le commerce puisse reprendre avec ses colonies, la France doit relancer ses relations diplomatiques avec l’Angleterre qui organise toujours un blocus de Dakar et des ports stratégiques d’outre-mer. Vichy voulut aussi reprendre ses relations avec Madrid, et bien que ce fut un échec il faut en retenir que malgré une « politique nouvelle », Vichy semble jouer un double jeu, entre collaboration avec le Reich et maintient d’accords officieux avec Londres.

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