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L'évolution des mémoires de la Seconde Guerre Mondiale

Dissertation : L'évolution des mémoires de la Seconde Guerre Mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 334 Mots (6 Pages)  •  495 Vues

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A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France est divisée, déjà par le souvenir de la défaite et de l’occupation allemande, mais aussi celui de la collaboration issue du régime de Vichy (1940-1944). La France a donc besoin de retrouver une unité et d’oublier la collaboration. Certains passages sont d’abord occultés des mémoires, mais la France, au fur et à mesure, va affronter les évènements les plus sombres de son histoire. Par différents moyens, l’Etat va rendre hommage aux déportés et aux rescapés, et les historiens vont entreprendre des recherches afin de révéler une vérité précise (films, documentaires, livres, etc.). Quels sont les enjeux mémoriels et politiques autour de la reconnaissance du génocide des Juifs et des Tziganes ? Nous étudierons tout d’abord le rejet de la mémoire collective des 1945 à la fin des années 1960, puis l’éveil des mémoires des années 1970 à nos jours.

A la fin de la 2nde Guerre Mondiale, la priorité des français est de se reconstruire et donc, ils veulent occulter le régime de Vichy (régime politique dirigé par Philippe Pétain, qui assure le gouvernement de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale, du 10 juillet 1940 au 20 août 1944 durant l’occupation du pays par le Troisième Reich : il favorise fortement la collaboration). Il faut récupérer son honneur : faire face à la honte de la défaite, mais aussi donner l’image de la France : « Tous résistants ». C’est à ce moment que se développe le « mythe résistancialiste », qui est une amnésie collective quant à la Shoah. Une mémoire sélective qui alimente le résistancialisme. La France se concentre donc sur les hommages aux résistants : les héros de la Seconde Guerre Mondiale. Des rues sont renommées, comme la rue « Guy Môquet » (Guy Môquet (1924-1941), est un militant communiste et résistant célèbre pour avoir été le plus jeune des quarante-huit otages fusillés, le 22 octobre 1941, à Châteaubriant, Nantes et Paris) à Paris, sont renommés d’après les héros de la Résistance. Plus d’une vingtaine de musées sont construits entre 1960 et 1969, tous consacrés à la France combattante :  par exemple le Musée de la Résistance nationale, initié en 1965. L’objectif du gouvernement est de minimiser l’expérience vichyste.

Cette amnésie collective perdure jusqu’à la fin des années 1960, elle permet certes de redorer l’image de la France, mais elle amène l’Etat à renier l’aide de Alliés (notamment les anglais) : la France est forte elle n’a eu besoin de personne pour repousser les nazis. L’État choisi aussi de taire les sujets qui fâchent. Le film « Nuit et Brouillard » (documentaire français réalisé par Alain Resnais, à l'initiative d'Henri Michel, et sorti en 1956. Il traite de la déportation et des camps d'extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale), est censuré en 1956, en effet dans le film on peut apercevoir une photographie d'archives sur laquelle se trouve un gendarme français qui surveille le camp de Pithiviers, la commission de censure exige donc le retrait immédiat de la photographie. Les auteurs et producteurs du film refusent mais sont tout de même contraints de masquer la présence française, en l'occurrence en couvrant le képi du gendarme, signe distinctif principal, par un recadrage de la photographie et une fausse poutre : le but étant toujours d’occulter la « partie dérangeante de l’histoire ».

L’Etat a beau vouloir dissimuler la vérité et nier sa responsabilité, les juifs et les tziganes rescapés de la Shoah, eux, veulent se faire entendre. Les juifs de France réintégrer la communauté dont ils ont été exclus. Simone Veil témoigne en 1945, elle parle de la « transparence » dont sont victimes les juifs : personne ne leur prête attention. La société est indifférente à leurs témoignages, puisque les Français sont tout à célèbrent la Libération. À la fin des années 1960, l’opinion française est cependant remise une question. La politique mémorielle de l’État commence à être contestée. Une mémoire juive de la déportation s’affirme au fil des années. La mémoire sélective, l’amnésie collective, laissent place, peu à peu, à une mémoire collective : un devoir de mémoire. Il faut se souvenir, et connaître la vérité sur ce qu’il s’est vraiment passé.

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