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Fiche de lecture "De la liberté des Modernes comparé à celle des Anciens"

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Par   •  7 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  1 229 Mots (5 Pages)  •  329 Vues

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08/11/2022                Ines Belala

FICHE DE LECTURE

Ouvrage : CONSTANT, Benjamin, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, Paris, Mille et une Nuits, « La Petite collection », 2010.

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Benjamin Henri Constant de Rebecque est né le 25 octobre 1767 à Lausanne et est mort le 8 décembre 1830 à Paris. Homme politique, romancier et intellectuel français d’origine vaudoise, Benjamin Constant est l'un des représentants les plus illustres et les plus controversés de la fameuse époque des lumières. Il se marie en 1789 avec Wilhelmine von Cramm avant de s’en séparer en 1795. En 1794, il rencontre Madame Germaine de Staël à Lausanne, leur liaison durera plus de quinze ans. Il la suit à Paris et se lance dans laction politique notamment en prenant position pour les Républicains puis pour la Constitution de l’An III.

De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, classique de la philosophie politique, est un discours prononcé à l’Athénée royal de Paris en 1819 par Benjamin Constant. Après les Cent-Jours de Napoléon, c’est la monarchie constitutionnelle qui essaie de recréer une unité dans le pays sur des bases héritées à la fois de la Révolution et de l'Ancien Régime, c’est la Restauration. Dès lors, deux groupes s’opposent dans l’espace politique français : les libéraux et les ultras. Les libéraux sont favorables à la défense des libertés politiques et individuelles tandis que les ultras sont partisans d’un retour à l’Ancien régime. Constant, quant à lui, défend une conception tournée vers la promotion du système représentatif, destinée à nous prémunir notamment contre le despotisme, la censure et la pratique de l’ostracisme.

Qu’est-ce que la liberté ? D’entrée de jeu, cette question suscite en nous des réponses abstraites, voire diffuses mais qui pourtant, paraissent intuitives. Pour Benjamin Constant, la liberté serait « pour chacun le droit de n’être soumis qu’aux lois, de ne pouvoir être ni retenue, ni arrêté, ni maltraité, ni mis à mort par l’effet de la volonté arbitraire d’un ou de plusieurs individus. C’est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie et de l’exercer, de disposer de sa propriété, d’en abuser même… » (p.10). C’est la définition de la liberté selon les Modernes que l’on retrouve dans son discours.

L’auteur explore également la définition de la liberté selon les Anciens, qui est caractérisée essentiellement par une forte participation à la vie publique et politique, ne laissant que peu de place à l’individu lui-même. L'assujettissement complet de l’individu à l’autorité de l’ensemble était totalement compatible avec le principe de liberté aux yeux des Anciens. Ces derniers n’accordaient pas d’importance à l’indépendance individuelle, ni sous le prisme de l’industrie, de l’opinion ou encore de la religion mais préféraient délibérer de la paix ou de la guerre, conclure des traités, voter les lois ou encore prononcer des jugements. La possibilité de choisir son culte ou sa religion qui est un droit considérable de nos jours aurait été considéré comme un crime pour les Anciens.

Constant précise dans un premier temps qu’Athènes est bel et bien la seule république où l'asservissement de l’existence individuelle au corps collectif n’est pas aussi complet que décrit auparavant. L'auteur expose par la suite les principales raisons qui mènent à des différents raisonnement selon l’époque. Chez les Anciens, la guerre était au centre de l’occupation des États libres de l’Antiquité, tous ces États avaient des esclaves qui s’occupaient des travaux agricoles, de la tenue de la maison du maître, de l’artisanat, de la construction… Cela laissait donc du temps aux citoyens pour se consacrer aux activités libres comme la politique. Cependant, chez les Modernes, les esclaves se réduisent jusqu’à disparaitre avec l’abolition de l’esclavage en 1794. Les citoyens n’ont donc plus autant de temps pour les activités libres de la sphère publique et vont plutôt se tourner vers le commerce qui va remplacer la guerre et qui, d’après l’auteur, va inspirer aux hommes « un vif amour pour l’indépendance individuelle » (p.18). Il explique que le commerce permet de répondre aux besoins des individus et doit se faire sans la moindre intervention de l’autorité qui se traduirait par un dérangement et une gêne. Il n’est donc plus possible de « jouir de la liberté des Anciens, qui se composait de la participation active et constante au pouvoir collectif » (p.21) car la liberté des Modernes doit se composer d’une jouissance de l’indépendance privée.

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