Selon vous, la littérature est-elle une tribune efficace pour dénoncer les inégalités ?

Dissertation : Selon vous, la littérature est-elle une tribune efficace pour dénoncer les inégalités ?

Introduction :

La littérature est un art se souciant de son esthétique et de son style. Dans l’Antiquité, des philosophes grecs comme Platon ou Sophocle ont donné naissance à une forme de littérature. Celle-ci n’a cessé d’évoluer grâce à l’imagination et à la création des auteurs qui se sont succédé jusqu'à nous. La littérature peut être allégorique, didactique ou considérée comme un simple divertissement. Nous nous poserons donc la question, si la littérature est efficace pour combattre des idées ou défendre des idéaux, ce qui reviendra à s'interroger sur son aptitude à changer la société, à faire évoluer les mentalités. Dans un premier temps, on verra que la littérature joue un vrai rôle, et est efficace. Puis, dans un second temps nous verrons qu’elle n’est pas forcément efficace et qu’elle se heurte à des limites

Autre introduction :

La littérature n’est pas seulement le fait de raconter une histoire. Elle peut parfois aller plus loin, pousser les lecteurs à réfléchir, voire à agir. De nombreux auteurs, d’époques diverses, ont évoqué la possibilité d’utiliser la littérature comme une arme, un moyen de faire évoluer la société. Cependant, tous les écrivains ne croient pas en son efficacité, et se placent dans une position beaucoup plus pessimiste. C’est le cas de Jean Paul Sartre qui affirme « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance ». Il faut alors se demander dans quelle mesure cette position peut être soutenu et ce qui fait que la « plume » d’un écrivain, qui est avant tout création, peut devenir une arme efficace. Nous nous interrogerons tout d’abord sur ce qui peut rendre la littérature efficace, puis nous verrons que malgré tout, l’écriture peut être impuissante.

Annonce thèse partie 1 (voir fiche) :

L’œuvre d’Olympe de Gouges peut, à l’évidence, être considérée comme une œuvre de combat efficace par laquelle cette autrice engagée cherche à éveiller les consciences en dénonçant les inégalités et en œuvrant à davantage d’égalité.

Mot de liaison + développement 1er argument + exemple (voir fiche) : A1

En tout premier lieu, il convient de rappeler que la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne est une réécriture de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, œuvre emblématique de la Révolution, qui représente l'espoir d'une société nouvelle et plus juste. Olympe de Gouges déplore l'oubli des droits des femmes dans ce texte qui, paradoxalement, devait affirmer l'égalité de tous. Cet oubli est révélateur des inégalités qui existent dans la société entre les hommes et les femmes. Ainsi, si elle a conservé la structure de la Déclaration originelle, elle a ajouté ou substitué systématiquement le mot « femme » au mot « homme » comme en atteste, par exemple, l'article premier : « La femme naît et demeure égale à l'homme en droits » ou encore l'article trois dans lequel elle affirme que la « nation » est composée de l'homme et de la femme. Ces ajouts sont efficaces puisqu'ils s'appuient sur une œuvre de référence connue de tous et contribuent donc à affirmer que la femme est une citoyenne à part entière dont les droits doivent être pris en compte.

Mot de liaison + développement 2ème argument + exemple : A3

De plus, par sa Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges utilise l’écriture comme une arme de combat au service de l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle a choisi la Déclaration pour défendre la place de la femme dans la société. Elle a réécrit la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en reprenant scrupuleusement ses concepts juridiques. Olympe de Gouges entend affirmer l’égalité en droits des femmes et des hommes, comme l’énonce par exemple l’article premier : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Elle justifie cette assertion par le caractère naturel de cette égalité : « l’exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison » (article quatre). En rappelant le caractère naturel de l’égalité en droits des femmes et des hommes, Olympe de Gouges légitime les revendications des femmes à l’égalité.

Mot de liaison + développement 3ème argument + exemple : A4

Par ailleurs, Olympe de Gouges ne se contente pas de vouloir faire reconnaître l’égalité en droits des femmes et des hommes : elle atteste aussi du statut de « citoyennes » des femmes et, par-là, de la nécessité de leur participation au façonnement de la société et de la nation, comme l'énoncent les articles treize et quatorze. Cette nécessaire participation des citoyennes à la vie de la société va de pair avec la garantie de leur liberté d'opinion et d'expression, inscrite dans les articles dix et onze de cette déclaration : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune » (art. x). Olympe de Gouges garantie que les femmes étant soumises aux mêmes rigueurs de la loi que les hommes (art. vi à ix), elles doivent réciproquement disposer des mêmes libertés.

Mot de liaison + développement 4ème argument + exemple : A2

De même, la force de la littérature vient du fait que les auteurs s’engagent pour des causes, mettent leur plume au service de ceux qui ne peuvent s’exprimer, en leur donnant une voix, une réalité tangible qui permet à tous de prendre conscience des problèmes du monde. Les causes pour lesquelles ils s’engagent sont variées, mais parmi les plus importantes nous pouvons évoquer le combat de Victor Hugo contre la peine de mort. En effet, pour dénoncer cette pratique, l’écrivain a composé deux œuvres majeures, Claude Gueux et le Dernier jour d’un condamné, dans lesquelles il met en évidence l’iniquité d’une telle pratique. Mais les auteurs ne se contentent pas toujours de cela. Ils se servent aussi de leur « plume » pour dénoncer les agissements d’homme politique. C’est le cas, encore une fois, de Victor Hugo qui dans son recueil de poésies, les Châtiments, condamne avec vigueur l’empereur Napoléon III, et particulièrement sa politique. De même, ils peuvent utiliser leurs textes pour donner une voix, à ceux qui ne peuvent s’exprimer. C’est ce que fait Voltaire, quand il donne la parole à un esclave dans son conte Candide. Il permet alors à un esclave de s’exprimer directement, en mettant en évidence sa condition pathétique. L’écriture peut être une arme efficace qui permet à la société de changer, quand les auteurs se mobilisent pour des causes importantes.  

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