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Mémoires, Saint-Simon

Commentaire de texte : Mémoires, Saint-Simon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 282 Mots (6 Pages)  •  877 Vues

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Durant une trentaine d'années, le courtisan qu'est le duc de Saint-Simon va décrire la vie de

du roi Louis XIV et de sa Cour au château de Versailles. C'est donc dans ses Mémoires que l'on peut lire ses anecdotes sur l'environnement de la noblesse et de la monarchie du Roi-Soleil. L'oeuvre est écrite de 1739 à 1749, puis publiée entièrement en 1829, après la mort de son auteur, en 1755. Dans le chapitre 10 du tome VI, Saint-Simon raconte la nouvelle de la fausse couche, en 1708, de la duchesse de Bourgogne. Rédigées durant le siècle des Lumières, le mouvement définissant la lutte contre l'obscurantisme, nous sommes amenés à nous demander comment, dans ses Mémoires, le moraliste cherche à nous éclairer sur la réalité de la monarchie et de la Cour. Nous étudierons dans un premier temps la réaction des courtisans, puis l'indifférence du roi et enfin le point de vue de Saint-Simon.

Pour commencer, la réaction des courtisans démontrent une soumission au roi. En effet, à la

ligne 14, « On baissait les yeux, à peine osait-on respirer », toutes les personnes étant présentes dans le jardin sont « immobiles », ligne 15, montrant le malaise et la peur de croiser le regard du monarque « nous osâmes nous regarder hors de sa vue » ligne 19, ou bien de se faire remarquer par celui-ci : M. de Bouillon, le duc de Tresmes et le maréchal de Boufflers répètent à « basse note » l'annonce que venait de faire le roi. De plus, on nous décrit une ambiance très silencieuse, notamment avec l'hyperbole qui désigne ce silence comme « un silence à entendre une fourmi marcher » ligne 13, qui durera « plus d'un quart d'heure » ligne 15. Saint-Simon nous fait part de la stupéfaction de la cour : « chacun demeura stupéfait » ligne 14, « personne ne répondit » ligne 16, « ne soutinrent pas la conversation » lignes 17 et 18, et enfin « tout fut languissant » ligne 18.

Par ailleurs, les courtisans semblent également hypocrites, notamment M. de La

Rochefoucauld. Il parait effectivement surjouer, il « s'exclam{e} » ligne 3 et « se récri{e} plus fort » ligne 5, que M. de Bouillon, le duc de Tresmes et le maréchal de Boufflers. Il emploie ensuite une hyperbole : « le plus grand malheur du monde » toujours à la même ligne. M. de la Rochefoucauld cherche à se faire remarquer par le roi, il émet des hypothèses sur une potentielle fertilité de la duchesse de Bourgogne. Cependant, cette réaction fait s'emporter Louis XIV. C'est après le départ du roi que les courtisans et les témoins laissent échapper leurs réelles réactions : des lignes 20 à 21 « Tout ce qui se trouva là de gens furent pour ce moment les confidents les uns des autres » puis l'énumération montrant l'évolution des réactions « On admira, on s'étonna, on s'affligea, on haussa les épaules. ». Cette énumération montre d'ailleurs une certaine déception de la cour à l'égard du roi, confirmée par M. de La Rochefoucauld qui est en « furie ».

Dans un second temps, on observe une réaction du roi qui montre son égoïsme. En effet, à

chaque fois qu'il s'exprime, Louis XIV rapporte tout à lui : « qu'est ce que cela me ferait » ligne 7, « que m'importe qui me succède  des uns ou des autres » ligne 9, « je ne serais plus contrarié », « j'ai envie » ligne 11, « j'irai et viendrai à ma fantaisie » ligne 12, et « on me laissera en repos » ligne 13. On note l'emploi régulier du complément d'objet « me » et aussi du pronom personnel « je ». Cette répétition permet d'ailleurs de créer une opposition avec la cour, que Saint-Simon désigne toujours par le pronom indéfini « on » ou du personnel « nous ». Cet égoïsme renforce l'idée que le roi paraît insensible à la fausse couche de sa belle-fille. En effet, dès le début de l'extrait, le monarque s'attarde sur le bassin du jardin et ses carpes et annonce le drame très brièvement à l'aide d'une seule phrase ligne 2 et 3 « La duchesse de Bourgogne est blessée. ».

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