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Mona Chollet / Refaire le monde à coup de bistouri

Cours : Mona Chollet / Refaire le monde à coup de bistouri. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2022  •  Cours  •  1 332 Mots (6 Pages)  •  332 Vues

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SYNTHESE DE CORPUS VICTOR MATGOUX PAULO

La décision que tout un chacun prend quand il se questionne vis-à-vis de s’il faut oui, ou non se « faire refaire » quelque chose est très personnelle, mais possible et de plus en plus accessible depuis de nombreuses années. Cependant, les raisons ainsi que les manières de modifier son apparence étant propre à chaque personne, il peut être intéressant de se demander en quoi le culte du corps artificiel contribue à l’épanouissement de l’Homme.

        

D’après l’article de Mona Chollet intitulé « Refaire le monde à coup de bistouri » publié par Le Monde diplomatique en mars 2011 et l’interview de Michela Marzano parue sous le nom « Le conformisme de la chirurgie esthétique » dans Philosophie magazine en juin 2010, l’Homme est libre de faire ce que bon lui semble de son corps. En effet, la chirurgie correspond à une libération de l’Homme, ou comme le dit Jean-Michel Normand dans l’article « la dictature du sourire éclatant » publié dans Le Monde le 15 janvier 2003, un besoin de se sentir bien dans sa peau. Marzano explique lui aussi que la soumission au scalpel permet aux individus une satisfaction certaine ainsi qu’une affirmation courageuse de la liberté individuelle de chacun, comme si le fait de recourir à des actes esthétiques permettait à l’homme de montrer au monde une certaine liberté de choisir ce qu’il deviendrait intérieurement et extérieurement, quel qu’en soit le coût. L’acceptation de ces normes passe par un « gavage » médiatique, dans les pubs, les films et séries, ou encore sur les réseaux sociaux, les corps sont tous similaires et tendent à se ressembler (dans la mesure du possible) et sont assimilés par la société comme une sorte d’idéal à atteindre. Depuis que Ronald Reagan a autorisé la publicité médicale avec la régularisation des crédits, c’est comme si les actes chirurgicaux étaient devenus banaux et qu’il fallait investir pour se normaliser et se standardiser, à force de communiquer et de médiatiser l’idéal il devient forcément une norme. Comme l’explique Chollet, mais cela à un coût, en effet les individus ayant recours à la chirurgie sont attirés par le fait de ressembler aux classes privilégiées, mais pour cela ils doivent contracter des emprunts, qui peuvent être accordés à n’importe qui sans garantie, mais avec des taux d’intérêts exorbitants, les gens sont donc prêts à même hypothéquer leur maison pour investir dans le capital qui est leur corps pour le valorisé sur le marché relationnel et le marché professionnel. Comme le soutient Normand, qui dit que certaines personnes payent pour avoir le sourire de leur idole qui, pour eux, représente la perfection qu’il faut suivre pour pouvoir s’aimer, être apprécié des autres et réussir dans sa vie professionnelle Le blanchiment des dents s’est démocratisé car avoir un physique dit « disgracieux » comme avoir les dents jaunes, peut être un facteur d’exclusion sociale. Les individus utilisent la chirurgie esthétique dans le but d’avoir l’impression de contrôler leur vie, de tenir les rênes de leur vie.

Pour ce faire, certains sont prêts à tout pour obtenir ce nouveau physique dont ils rêvent tant, Chollet explique que le corps est un capital dans lequel les gens doivent investir et que les plus précaires s’endettent sur toute une vie et vont jusqu’à mettre une deuxième hypothèque sur leur maison, pour vivre comme les modèles esthétiques issus des classes privilégiées qui alimentent l’anxiété, le mépris et la haine du corps. Normand soutiens se propos en disant qu’avoir un beau et blanc sourire facilite la vie sociale exactement comme Christiane Gallus qui exprime dans un article du Monde intitulé « sociologues et nutritionnistes s’inquiètent de la dictature de la minceur » publié le 21 novembre 2003 un modèle non plus de minceur mais de maigreur qu’il appelle le « terrorisme de la minceur » normalisée par les canons esthétique de la mode actuelle, qui rappelle les contraintes esthétiques telles que le corset. En effet, la plastique de l’être humain suit des normes dictées par la société depuis toujours. On s’en rend compte en comparant les physiques au cours des différentes époques, les normes physiques étaient moins contraignantes, par exemple avant la Révolution française, les corps étaient plus charnus car bien manger était signe de richesses et de privilèges, ou encore durant les 30 glorieuses et avec le début du consumérisme. En parallèle, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et au moment du premier choc pétrolier surviennent des périodes de privations dues à la peur de manquer. Cette « mode » rend les gens minces ce qui sur le long terme aboutit à un changement des normes sociétales. Et donc comme dit Normand, les normes physiques évoluent selon les époques et les cultures pour tenter de se rapprocher au maximum d’un idéal socio-culturel. Marzano montre également qu’il s’agit de rentrer dans un moule pour adapter son corps à un idéal dicté par la mode, ce qui rend ces interventions nécessaires et non plus un simple désir. D’un autre côté, il explique que la chirurgie n’est non-seulement pas esthétique mais peut-être réparatrice.

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