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Le plaisir de lire ne provient-il que du plaisir que l'on prend à se laisser raconter des histoires ?

Dissertation : Le plaisir de lire ne provient-il que du plaisir que l'on prend à se laisser raconter des histoires ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2017  •  Dissertation  •  3 448 Mots (14 Pages)  •  4 355 Vues

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Sujet de dissertation

Rappel du sujet : La plaisir de lire ne provient-il que du plaisir que l'on prend à se laisser raconter des histoires ?

Analyse du sujet :

La formulation du sujet restreint le plaisir de la lecture des romans au seul plaisir de lire des histoires, mais on note aussi l'accentuation sur la passivité du lecteur avec la tournure « se laisser raconter ». Enfin l'expression « raconter des histoires » repose sur un double-sens, le sens figuré signifiant « raconter des mensonges », « dire des bobards ». la dissertation devra prendre en compte tous ces aspects du sujet.

Introduction

  En janvier dernier 517 romans, récits et recueils nouveaux ont été publiés en France. 517 ! Comment expliquer cette profusion, alors que la lecture de romans apparaît souvent aux plus jeunes comme une activité désuète, une perte de temps, voire même pire une activité pénible imposée par un professeur autoritaire et archaïque ? Mais les faits ne peuvent mentir : 517 romans pour la seule rentrée de janvier 2017. Il faut donc admettre que des lecteurs, libérés de la tyrannie professorale, y trouvent leur compte. La satisfaction éprouvée lors de la lecture d’un roman ne remonterait-elle pas à celle toute enfantine de se laisser raconter des histoires ? Et une fois devenu lui-même autonome, le lecteur n’éprouve-t-il pas un contentement à se laisser bercer par un narrateur ? La lecture se réduirait-elle à une attitude passive, naïve qui ferait du lecteur, un simple récepteur des inventions trompeuses d’un auteur n’ayant pour but que de distraire son public ? S’il l’on ne peut nier que le lecteur de romans apprécie de se laisser prendre par l’histoire, on doit également considérer qu’une lecture plus active, plus distanciée réjouit les lecteurs plus experts, avant d’envisager le plaisir procuré par l’accès à une vision autre que la sienne, celle de l’auteur.

 

I- La lecture est avant tout un plaisir de se laisser raconter des histoires

        Certes, la lecture d’un roman est souvent motivée par l’envie de plonger dans une histoire.

1- « Raconte-moi une histoire », la plaisir de la fiction...

Tout d’abord, le moment de la lecture est un temps soustrait au quotidien, à la réalité. On se coupe volontairement des considérations matérielles pour se plonger avec délice dans un univers fictif. Ainsi, on retrouve avec une forme d’excitation les romans qui regorgent d’aventures, de rebondissements, de suspense. C’est le cas dans Le Tour du monde 80 jours de Jules Verne, dans lequel nous suivons pas à pas les péripéties de Philéas Foggs pris dans le tourbillon de son audacieux pari  [ou bien le roman de Victor Hugo Les Misérables dans lequel Jean Valjean ira d’épreuves en épreuves avec courage et détermination]. Au-delà du plaisir de suivre ces ficelles romanesques, le lecteur aime à plonger dans un univers qui lui est inconnu. Il peut ainsi découvrir l’Histoire par le biais de la fiction, il en est ainsi pour les romans d’Alexandre Dumas –La Reine Margot ou Les Trois Mousquetaires. Il a la possibilité d’aller à la rencontre d’autres civilisations comme celle de Flaubert dans Salammbô qui situe son action au IIIème siècle av. J.C. à Carthage. Il a l’occasion du fond de son fauteuil de visiter toutes les latitudes les plus exotiques en même temps que les héros de ses romans : Robinson Crusoé de Defoe, l’île au trésor de Stevenson, l’île mystérieuse de Jules Verne en sont quelques illustrations.

2- … voire de l'évasion complète : la création d'univers fantastiques ou merveilleux

        Un autre plaisir de la lecture est de s’évader totalement du quotidien et de la réalité en plongeant dans un univers qui n’a plus rien de réel ou d’historique. Ainsi, le goût du romanesque se double de celui de l’incroyable, du merveilleux, du fantastique. La science-fiction permet ce type d’évasion totale. Barjavel, dans La Nuit des temps nous emmène en Antarctique pour procéder au réveil de deux êtres en état d’hibernation, seuls survivants d’une civilisation ancienne. Pierre Boulle, quant à lui, imagine la prise de pouvoir des singes sur les hommes sur la planète Soror. En ce sens, les utopies et dystopies offrent des univers tout aussi extraordinaires qui ravissent ou glacent l’imagination du lecteur des Troglodytes des Lettres persanes, en passant par Le meilleur des mondes d’Huxley ou La ferme des animaux d’Orwell

3- La suprématie du recours à l'apologue dans la visée argumentative, preuve que le plaisir de se laisser raconter des histoires l'emporte.

        Enfin, les auteurs tout comme les lecteurs plébiscitent les romans même pour la littérature d’idée. Sans parler des fables ni des contes philosophiques, qui quoique narratifs n’appartiennent pas au genre qui nous intéresse aujourd’hui, nombre d’auteurs ont fait le choix du roman pour exposer leurs thèses. Ainsi, Camus, qui a également utilisé les essais et le théâtre, illustre sa thèse sur l’absurdité du monde et son devoir de révolte dans l’Etranger. L’illustration romanesque emporte le lecteur qui se serait sans doute détourné d’une réflexion plus abstraite. Il en est de même pour le roman autobiographique Si c’était un homme de Primo Levi, dénonçant l’univers concentrationnaire d’Auschwitch. [autres romans à thèse exploitables : La Religieuse, Voyage au bout de la nuit, Bel-Ami, Sang négrier, Cannibale, Retour d’Ataï, Mortel Smartphone, Le Parfum,, L’Enfant, Sodome et Gomorrhe, Boule de Suif, A Rebours, Salammbô, Le soleil des Scorta, Zola Jackson, Réparer les vivants, L’Attentat, Eldorado,Les Liaisons dangereuses, Adieu, Thérèse Desqueyroux, L’Etranger, Le Parfum, La Bête humaine, Le ravissement de Lol V. Stein, Zola Jackson, Dernier jour d’un condamné à mort, Une Vie, La femme gelée,…] Ces auteurs allient deux objectifs : instruire, faire réfléchir et plaire en racontant des histoires.

        Le roman apparaît donc bien comme le genre idéal pour raconter des histoires, permettre l’évasion, répondant à cela au goût premier du lecteur. Cependant, le plaisir de la lecture ne peut reposer sur le présupposé d’une passivité du lecteur, celui-ci au contraire éprouve un réel plaisir à ne pas être la dupe du romancier.

II- Cependant, le plaisir de lecture ne peut reposer sur le présupposé d'une passivité du lecteur, le lecteur éprouve un réel plaisir à ne pas être la dupe du romancier

Ainsi le lecteur éprouve davantage de joie, non pas, comme dit le sujet « se laisser raconter des histoires », mais au contraire en prenant part à la lecture de l'histoire : le plaisir de la lecture, c'est le plaisir d'une participation pleine et entière.

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