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Le Loup et l'Agneau

Fiche de lecture : Le Loup et l'Agneau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2018  •  Fiche de lecture  •  479 Mots (2 Pages)  •  480 Vues

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  1. B. Deux personnages apposés que tout oppose

  • Ligne directrice : portraits de personnages contraires
  • Transition : effet de contraste > mise en scène > théâtralité

Par ailleurs, prennent place dans ce récit fabuleux deux personnages fortement opposés. Apparaît d’abord l’agneau dont l’innocence, connoté par le substantif lui-même, est encore réactivée de manière indirecte par la symbolique du lieu où se déroule la scène. On retrouve ainsi, à travers la présence de l’eau, la description métonymique d’un paysage bucolique : l’emploi de la périphrase précieuse « onde pure » ou encore du verbe d’action à l’imparfait « se désaltérait » dépeignent, en arrière-plan, un décor champêtre, paisible, en quelque sorte idyllique. Cette innocence, confirmée de nouveau quelques vers plus loin par la jeunesse mise en avant de l’agneau ; « je tette encore ma mère », prépare dès lors à la mise en place d’un portrait plus général : celui d’un agneau pathétique, sorte de victime parfaite, capable de susciter la pitié et l’adhésion du lecteur. De plus, outre sa pureté, l’agneau est aussi dépeint comme un être civilisé – il utilise la deuxième personne du pluriel, « vous », pour s’adresser au loup – et raisonné au vu de sa capacité à adopter un discours logique et argumenté. En témoigne l’usage des nombreux connecteurs logiques ; « mais », « par conséquent », ou encore l’enchâssement des subordonnées ; « que je me vas désaltérant […] et que […] », lors de sa première réplique.

Parfaitement opposé à l’agneau, et faisant figure de parfait coupable, le loup est explicitement caractérisé par les deux périphrases péjoratives ; « cet animal plein de rage » et « cette bête cruelle », qui mettent en avant, notamment par l’emploi des déterminants possessifs, son caractère sauvage et violent. Sa bestialité est encore renforcée par la position de sujet du groupe nominal « la faim » dans la proposition ; « Et que la faim en ces lieux attirait », qui insiste sur les instincts primaires, peut être aussi plus implicitement les passions, qui gouvernent l’animal. Enfin, ce dernier est décrit comme arrogant, ce que le laisse entendre la dissémination tout au long de la fable des pronoms personnels « je » ou « moi », et du pronom possessif « mon » au vers 5, lorsque le loup s’annexe « le courant » qu’il transforme en « mon breuvage ». Illustration type du tyran, le loup se place dès lors en position de supériorité face à l’agneau : que ce soit sur le terrain, en se situant « plus de vingt pas » au-dessus, ou dans son discours via le tutoiement méprisant dont il fait preuve.

Par conséquent, le rapprochement via la fable de ces deux portraits met en scène un fort effet de contraste et semble ainsi participer à une esthétique théâtrale visant à créer toujours plus d’impression chez le lecteur devenu spectateur.

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