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« La France Périphérique » Christophe Guilluy

Dissertation : « La France Périphérique » Christophe Guilluy. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 281 Mots (10 Pages)  •  312 Vues

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Laurent                                                         Vendredi 31 décembre 2021

Mayeul

16C

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FICHE DE LECTURE

« La France Périphérique »

( Christophe Guilluy )

  1. Biographie de Christophe Guilluy

Christophe Guilluy est né le 14 octobre 1964 à Montreuil. Il est diplômé de géographie urbaine de l'université de la Sorbonne. Il travaille depuis la fin des années 1990 à l'élaboration d'une nouvelle géographie sociale. Dans ses recherches en géographie sociale, les problématiques politiques, sociales et culturelles de la France contemporaine sont abordées par le prisme du territoire. L’émergence d’une « France périphérique » qui se développe aux marges périurbaines les plus fragiles des grandes villes jusqu'aux espaces ruraux en passant par les petites villes et villes moyennes est également abordée. En 2004, son livre Atlas des nouvelles fractures sociales coécrit avec Christophe Noyé et, en 2010, son livre Fractures françaises connaissent un réel succès critique et influencent les analyses de plusieurs hommes politiques de droite comme de gauche.

  1. Résume synthétique de l’ouvrage

Ce géographe soutient de multiples thèses tout au long de son œuvre mais la principales mise en valeur dans ce livre est très simple : deux France s'opposent, la « France des métropoles », connectée, multiculturelle et vitrine de la mondialisation heureuse, et la « France périphérique », fragile et populaire séduite par les idées du Front national. Ces deux Frances sont nées de la recomposition économique des grandes villes qui a entrainé une recomposition sociale de tous les territoires. La véritable fracture n’oppose plus désormais les urbains aux ruraux mais les territoires les plus dynamiques (métropoles) à la France des fragilités sociales sacrifié au profit de la mondialisation (France périphérique). De ce fait, une contre-société émerge et est déterminée à faire respecter ses intérêts, que ce soit par la force sociale (émeutes 2005, bonnets rouges) ou politique (montée du vote FN). Mais , comment cette France populaire peut-elle avoir des conséquences sociales et spatiales ?

  1. Recomposition d’une France divisée en deux grands ensembles socioculturels

1) La France des métropoles

Le métropolisation est un moteur de cette recomposition sociale des territoires. Elle comprend les 25 "aires urbaines" les plus peuplées. Cette "France des métropoles" compte pour 40% de la population, et engendre près des 2/3 du PIB, pour autant, elles créent un clivage métropolitain grâce aux  phénomènes de   la  gentrification et de la  ghettoïsation. Les métropoles sont peuplées significativement par les catégories supérieures (majoritaires dans la métropole parisienne par exemple) et par des populations mobiles d'immigrés récents, dans leurs banlieues, qui leur attribuent une fonction de "sas" entre la France, pays développé, et le Sud "en voie de développement": c'est la "mondialisation par le bas". Les populations d'immigration récente ont accès au marché de l'emploi des métropoles, dont elles sont partie intégrante. Au total, les inégalités dans les métropoles sont profondes, et les médias montrent du doigt le communautarisme qui se développe dans certains quartiers. Cependant, les métropoles restent les vitrines d’une mondialisation heureuse en constituant des bassins d’emplois spécialisés ( par exemple : l’Ile-de-France est la 1èr région universitaire au monde), pouvant être très ou peu qualifiés comme les ouvrier qui vivent quand à eux au cœur des métropoles. Finalement, il s’agit de « métropoles assurantielles »  car elles protègent des crises économiques, comme ce fut le cas de 2007 à 2011, où le taux de chômage a baissé dans les territoires métropolitains.

2) des fragilités sociales

L’indicateur des fragilités sociales mis en place par le géographes C. Guilluy révèle l’existence d’une distinction socio-économique entre deux France : La France des métropoles qui englobe 10% des communes françaises soit 40% de la population globale et la France périphérique qui concentre 90% des communes soit 60% de la population. Les espaces périurbains quant à eux, se divisent entre les deux camps. Une grande fragilité sociale s’opère désormais en France. Depuis les années 1970 , les catégories populaires sont rejetées des lieux où se crée la richesse (les métropoles). La "périurbanisation subie" anime ce processus. Elles sont devenues invisibles, réparties dans les villes petites et moyennes, les couronnes périurbaines, et les campagnes. Cette "France périphérique" rassemble 60% de la population. Elle dessine la France des "fragilités sociales" , définie par une batterie d'indicateurs: revenus bas, part des chômeurs, emplois précaires, etc..... De plus, leurs enfants vivent éloignés des établissements d'enseignement supérieur. La carte des fragilités sociales est l’inverse de celle du zonage en aires urbaines de l'Insee, où les métropoles inscrivent leur poids , et pour laquelle le concept d' "espace rural" a disparu. La France connaît donc la "fracture sociale", qui se répercute en une "fracture spatiale".

3) la France périphérique

On assiste à une recomposition de la géographie sociale en France. La distinction géographique traditionnelle des inégalités sociales qu’opposait espaces urbains, périurbains et ruraux ne fonctionne plus, et cède désormais sa place à un nouveau clivage socio-économique où espaces métropolitains et « France périphérique » (celle des petites et moyennes villes, des zones rurales et des DOM-TOM) se font face. « Pour construire cette nouvelle géographie, il est nécessaire de s’affranchir du concept de classe moyenne : il s’agit d’une part de prendre en compte l’émergence de nouvelles catégories populaire nées ruines de la classes moyenne et, d’autre part, de s’affranchir des représentations traditionnelles du territoire qui oppose les espaces urbains aux espaces ruraux ». Cette recomposition s‘explique par l’effondrement de la classe moyenne depuis la fin des Trente Glorieuses ( exemples : L’économiste de la Banque Mondiale Brako Milanovic explique que le leadership des classe moyennes s’est fissuré, et que la tendance de la moyennisation sociale est vers l’écroulement).  De plus, les catégories populaires restent majoritaires. Pour l'auteur, les plus modestes sont les suivants, des ouvrier, des petits paysans et indépendants, des retraités issus de ces catégories, des jeunes et des chômeurs. La création de richesse se concentre de plus en plus dans le réseau des métropoles les plus dynamiques. Cette spécialisation du territoire a chassé les classes populaires, ouvriers et employés, catégories encore majoritaires dans la population active, hors de celles-ci. C’est cette «France périphérique» qui donne son titre à l’ouvrage.

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