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LA GRASSE MATINÉE, PRÉVERT

Commentaire de texte : LA GRASSE MATINÉE, PRÉVERT. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 696 Mots (7 Pages)  •  2 074 Vues

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II/ Un poème polémique : l'indifférence et l'égoïsme de la société (AXE) :

- Ce poème narratif est aussi un argumentaire indirect et violent contre la misère sociale (SOUS-AXE).

        - La rupture narrative (élément du sous-axe) :

                –→ la rupture des vers 52 à 59 : changement de point de vue et de ton. On ne partage         plus la         conscience du misérable, nommé ici « le vagabond », mais celle d’un chroniqueur         qui semble rapporter un fait divers : « un homme très estimé dans son quartier / a été égorgé         en plein jour » (citations/idée commentée).  Le poète montre la progression vers le crime, un         crime disproportionné eu égard au bénéfice dérisoire que l'homme en tire, comme le souligne         l'article (interprétation).

                –- > mobile du crime (la faim) : dévoilée par le poète aux vers 56-59 (citation         commentée).         On comprend donc que la faim a poussé le misérable au crime – et que le         poète dénonce ici la violence d’une société qui ne laisse pas d’autres choix aux plus pauvres         pour survivre         (interprétation).

        - Cette dénonciation était déjà sensible avant, aux vers 21 à 39, quand le poète nous fait         épouser le tourbillon de pensées du misérable (autre élément du sous-axe).

                –→ sentiment d'injustice : « et il a beau se répéter depuis trois jours / ça ne peut pas         durer /         ça dure » (citation commentée).

                –→ Les vers courts qui isolent les indications de durée font ressortir la violence _        insoutenable de la faim : « trois jours / trois nuits » (citation/procédé commentés). On mesure         la cruauté d’une société de consommation qui étale des victuailles inaccessibles aux plus         pauvres (interprétation).

                --→ A partir du vers 22, l'évocation du "monde" veut dire la société, les autres, ceux qui         sont censés être les "prochains" de l'homme qui a faim (citation commentée). Le poète ne se         contente pas d'évoquer la souffrance de l'homme qui a faim, il met en cause la responsabilité des _        autres hommes, celle de la société, du "monde" (interprétation), de ce monde qui "se paye sa         tête" (citation).

Non seulement le monde est indifférent à la souffrance de l'homme qui a faim, mais il le provoque à travers la vitrine bien garnie d'une épicerie Félix Potin qui semble le narguer, "se payer sa tête".

- Ce poème dénonce l'injustice sociale (SOUS-AXE).

                –→ Aux vers 35 à 38, la chaîne des mots qui se succèdent et la répétition du mot        « protégés » répété quatre fois pour souligner le soin féroce que les propriétaires, ceux qui sont         du bon côté de la vitrine mettent à défendre leurs biens. Ils ont de leur côté le droit, l’État, la         force publique ("protégées par les flics") (citation/procédé commentés) montrent tous les         interdits accumulés devant les misérables (commentaire de la citation), ce que reformule         d’ailleurs le poète de manière explicite : « que de barricades pour six malheureuses sardines ... »         (citation). La métaphore "barricade" (citation/procédé) évoque les révolutions qui ont marqué         l'Histoire de France. Le poète exprime un sentiment de dérision (interprétation) : les barricades         que la révolte contre l'injustice et la         faim érige contre les "forces de l'ordre" servent à protéger         des "poissons morts" (interprétation).

                –-> Le caractère dérisoire du meurtre finalement commis par le meurt-de-faim fait

        aussi ressortir toute l’injustice sociale (idée/interprétation). Le titre du poème "La grasse         matinée" revêt du coup un autre sens : le vagabond a mangé, il a "fait gras".

                –→ Le poète souligne l’absurdité du motif (idée) en isolant la somme « deux francs »         (citation). L'homme n'a pas d'autre choix, d'autre solution. Il montre également la confusion         mentale dans laquelle l'homme est plongé sous l'effet de la faim (idée) : "l'homme titube", "un         brouillard de mots" (citations). Prévert évoque l'association de pensées décousues qui mènent au         geste fatal (interprétation), du "café-crème" au "café-crime" par la polysyndète (répétition de         la conjonction de coordination et), par l'emploi de vers courts qui marquent l'accélération         du rythme obsédant des pensées ("trois jours/trois nuits/sans manger"), par les allitérations         ("café crème café crime"), par la paronomase crème/crime (procédés commentés). Il aboutit au         mot sang, suivi d'un point d'exclamation (le moment où le vagabond prend la décision de tuer).

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