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Ile des esclaves cas

Fiche de lecture : Ile des esclaves cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2016  •  Fiche de lecture  •  1 707 Mots (7 Pages)  •  4 068 Vues

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L’ile des esclaves                                          Zineb Azili

  1. Marivaux fréquentait des salons mondains où il a entretenu une réelle antipathie pour certaines personnes qui cachent leur réelle identité derrière des « masques » et se donnent une image fallacieuse pour arriver à leurs fins. Cette exécration était particulièrement importante envers les femmes qui se distinguaient par leur coquetterie comme le démontre son œuvre le Spectateur français. Ainsi, dans l’île des esclaves, ses motivations littéraires sont la dénonciation par le rire de la coquetterie et de l’hypocrisie sociale. Par le biais de cette comédie philosophique, il fait la morale sur l’emploi des privilèges qu’il faut utiliser avec parcimonie. Ainsi, Marivaux examine les hommes et s’amuse de ses réflexions dans une atmosphère humaniste et moralisante.

  1. La première représentation a eu lieu le lundi 5 mars 1725. Marivaux a crée cette pièce théâtrale pour les Comédiens-Italiens. La troupe se composait de Thomaso Vicientini qui jouait Arlequin tandis qu’Iphicrate est interprété par Mario. Elle était également jouée par l’étoile montante du théâtre italien, l’actrice Gianetta Benozzi. Le régisseur de cette troupe est Luigi Riccoboni (1674-1753).

  1. La pièce de théâtre présente des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres et qui sont venus s’établir dans une île. Ainsi, le cadre-spatio temporel nous emmène vers une époque où l’esclavage existait à athènes. Iphicrate, nom tout à fait clair, puisqu’il signifie « qui commande par la force ». En effet,  le maître traitait son esclave tel un animal comme le disait Arlequin  « vous avez l’habitude de m’en faire à coups de gourdin…Dans le pays d’Athènes j’étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste parce que tu étais le plus fort… ».

Il utilise ce cadre spatio temporel afin d’éviter la censure. En réalité, il dénonce les rapports entre maitre et domestiques qui sont méprisés, dévalorisés et traités tels des bêtes par moment.

  1. Le terme « saturnales » vient du  latin saturnalia. Ce sont des célébrations datant de l’antiquité romaine où des offrandes sont faites au dieu Saturne du 17 au 24 décembre.

Durant ces fêtes, les inégalités sociales entre maîtres et esclaves sont suspendues. Les esclaves sont libérés provisoirement et l’autorité des maîtres n’est plus valable. De plus, ils étaient coiffés du pileus, symbole de la liberté et avaient la possibilité de dire et faire ce qu’il leur plaisait. Ils pouvaient notamment changer d’habits avec leur maître. Ainsi Marivaux s’est inspiré de cette tradition antique pour écrire l’île des esclaves, notamment le passage où les serviteurs imitent leur maître et portent leurs vêtements ainsi que le moment où les esclaves critiquent leurs maitres et parlent ouvertement de leur défauts.

  1. L’île des esclaves se rattache à la comédie philosophique et à l’apologue. En effet tout en utilisant le rire, Marivaux tient un discours moralisant qui est que les maitres ne doivent pas abuser du pouvoir qu’il leur est donné car à tout moment les choses peuvent changer. Ainsi, le registre comique et pathétique est présent pour mieux dénoncer indirectement. De plus, l’utopie et la contre utopie sont utilisés puisqu’Athènes est généralement perçue comme une utopie, la plus belle ville de Grèce, or après notre lecture on apprend les caractères exécrables de ses habitants (coquetterie, duperies, vanité…) ainsi que les inégalités outrageantes entre maitres et serviteurs.

Ainsi, Marivaux décrédibilise ce mythe et nous montre un monde utopique, où les maîtres seraient à leur tour serviteurs pour comprendre les maux qu’ils causent avant de pouvoir rejoindre leur ville en ayant changé de comportement.

  1. La structure de la pièce est très travaillée puisqu’elle est constituée d’une intrigue circulaire qui emmène les personnages vers un dénouement assez similaire à la situation initiale. En effet, les 4 naufragés le sont toujours puisque leur retour en terre natal n’est qu’une simple promesse, chacun remet ses habits… mais ce n’est pas totalement un retour à la case départ puisque la satisfaction de Trivelin, dans la scène XI montre la victoire de sn projet : une prise de conscience des maître de leur abus de pouvoir et « une différence des conditions qui n’est qu'une épreuve que les dieux font sur nous".

    De plus la structure de la pièce est assimilable à la structure d’un apologue. En effet, elle est divisible en plusieurs étapes distinctes : rigueur démonstrative, netteté des conflits (entre maitres et serviteurs), valeur allégorique des exemples, progression vers une leçon finale préparée par l'enjeu des premières scènes.

La rigueur démonstrative est d’autant plus importante puisqu’elle est étayée par deux scènes : deux mise a l’épreuve. Effectivement, il y’a  non seulement des épreuves imposées par Trivelin, personnage raisonneur et pédagogique mais aussi des épreuves libres engendrées par des péripéties cocasses.

  1. Le cadre spatio- temporel est vague comme dans les apologues et les fables. En effet les didascalies introductives ne nous décrivent pas précisément l’île où l’on se situe. De plus ce lieu est semblable à un monde utopique, une île imaginaire peuplée d’aimables gens qui offre une sorte de thérapie morale aux maîtres ainsi qu’une leçon de vie.

Pour ce qui est du temps, il n’est pas précis et aucun indicateur nous assure que la pièce se déroule bien en un jour ; d’autant plus que le fait que l’œuvre soit courte donne une sensation de rapidité. De plus, des allusions anachroniques montrent que la pièce de théâtre ne se déroule pas réellement à l’époque antique. Bien que l’époque de la Grèce antique soit étrangère pour le lecteur, c’est la leçon finale, intemporelle et universelle, qui lui est donnée.

  1. L’ile des esclaves n’est pas une œuvre subversive. En effet, elle ne tend pas à troubler ou à renverser l'ordre social ou politique mais simplement à se placer sur un point de vue moral. L’œuvre invite chaque protagoniste à rester à sa place. Arlequin, en effet, est gêné par son rôle de maître et se distancie par le rire de sa conversation galante avec Cléanthis. L’île des esclaves n’est donc qu’une étape de  transition. Le renversement social avant le dénouement permet moins une révolution qu’une éducation.  Ses idées ne sont donc pas en fin de compte révolutionnaires mais seulement humanistes : il souhaite humaniser les contacts entre riches et pauvres et dominés/dominant. On peut alors dire que Marivaux est assez conservateur puisque son œuvre n’est pas subversive mais qu’il utilise une morale de cœur (humaniste) et invite à la paix sociale.

L’île des esclaves

Marivaux

1 ) Marivaux, en écrivant sa pièce de théâtre “L’île des esclaves” souhaite dénoncer l’hypocrisie sociale dont il s’est rendu compte suivant de nombreuses années en se rendant quotidiennement dans des salons mondains. En effet, Marivaux observaient multiples personnes à “double faces” dont l’objectif était de montrer leur “supériorité”. Marivaux écrit alors une pièce de théâtre portant une morale. Marivaux oscille entre deux pôles différents : l'utopie et la comédie de mœurs. Il met également en scène deux tonalités, l'une comique (Arlequin) et l'autre tragique (Euphrosine).

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