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Fontenelle "la dent d'or" lecture linéaire

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Par   •  22 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 879 Mots (12 Pages)  •  1 100 Vues

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Fontenelle, Histoire des oracles « La dent d’or »- Lecture linéaire

Introduction

On doit à Fontenelle la diffusion, auprès des intellectuels du XVIIème siècle, des connaissances scientifiques de son temps. Il désire montrer le pouvoir de la raison en mettant en garde contre les superstitions qui mènent à l’erreur et l’ignorance. Par cette volonté d’éclairer les Hommes, il est un précurseur des Lumières, courant de pensées du XVIIIème siècle. Dans Histoire des oracles il cherche à discréditer les oracles et les superstitions, à disqualifier le merveilleux et le surnaturel. Le texte « La dent d’or » est ue argumentation indirecte, un apologue. Fontenelle relate comment, durant plusieurs années, des savants peu crédibles ont avancé des suppositions extravagantes suite à l’apparition d’une dent d’or dans la bouche d’un enfant. Avec beaucoup d’ironie, il va rendre compte de la crédulité des Hommes qui sont prêts à croire n’importe quoi et font, trop souvent, le choix de l’erreur

lecture

Nous verrons donc en quoi le récit amusant d’une supercherie est un plaidoyer au service du savoir vrai.

1er§= annonce de la thèse

2e et 3e §= l’anecdote qui va servir la démonstration (la preuve)-> la démonstration de la crédulité des hommes

4e § Fontenelle conclut sa réflexion et en tire une lecon de morale -> les hommes sont en général attirés par ce qui est faux

1er mouvement

Il serait difficile de rendre raison des histoires et des oracles que nous avons rapportés, sans avoir recours aux Démons, mais aussi tout cela est-il bien vrai ?

1ere phrase construite sur une antithèse : lexique de la raison qui s’appose au lexique de l’imaginaire « raison », « vrai », mots qui s’apposent à « démons », « histoire » « oracles » -> oppose imagination à raison. Phrase qui se termine par une question rhétorique : mais fausse question. Fontenelle veut montre que ce qu’on croit vrai ne l’est pas forcément.

Assurons nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause.

Thèse annoncée dès la 2e phrase « assurons nous bien du fait avant de nous inquiéter de la cause » : avant de tirer des conclusion, vérifions la réalité. Phrase courte et simple, sorte de proverbe. La phrase se présente comme un conseil donné au lecteur.  Impératif -> Fontenelle est convaincu de la justesse de sa thèse ; 1ere personne du pluriel = il ne se pose pas en dominateur mais associe le lecteur à sa réflexion.

Notons la répétition du mot « vrai » 1ere et 3e phrase : la démarche de l’auteur est quête de vérité

Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait ;

Phase suivante champ lexical de la durée « méthode bien lente » « gens qui courent », « passe par-dessus » = naturellement l’homme cherche à aller vite pour tirer des conclusions ;  métaphore « courent à la cause » = gens de précipitent quand il réfléchissent » ; pléonasme « la vérité du fait » = un fait est par définition vrai -> l’homme ne cherche pas à vérifier le fait, mais prend pour vrai le fait lui-même. Le terme « ridicule » est connoté négativement. F. se moque

« Mais enfin nous éviterons le ridicule d’avoir trouvé la cause de ce qui n’est point » 

suite du raisonnement concessif (il est vrai que ….mais) ; emploi du futur de certitude « nous éviterons ». la négation sur laquelle s’achève la phrase « de ce qui n’st point » montre l’aburdité possible à laquelle peut aboutir une démarche contraire : trouver la cause de ce qui n’existe pas !

Analyse du 2e mouvement : pour démonter cette thèse, F. invente un apologue

Fontenelle va mettre en scène le ridicule de cette situation à travers un récit qui a valeur d’exemple. Il adopte un raisonnement déductif (de la thèse à l’exemple).

Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici.

L. 7-8 « ce malheur arriva si plaisamment » -> opposition des deux termes ; Fontenelle invite déjà à lire le récit sous un jour plaisant ; il diminue la gravité du malheur ; ainsi nous savons que ce qui va être raconté ensuite doit être lu sous le digne du rire et de la distraction. On retrouve le principe du « placere » et « docere » du XVIIe siècle « plaire et instruire ». Fontenelle s’implique personnellement « je ne puis m’empêcher d’en parler ici » -> il va donc nous raconter une anecdote, une histoire. On croit entendre un conteur populaire qui tente d'attirer l'attention du public.

En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il lui en était venu une d'or, à la place d'une de ses grosses dents.

l.9-10 La phrase du 3°§ constitue une annonce situant le lieu et le moment (en Silésie Allemagne, en 1593au XVI° siècle). On constate simultanément l'introduction du passé simple « le bruit courut » et des indices spatio-temporels : nous sommes bien dans un récit. L'élément initial de l'histoire est une événement d'apparence surnaturelle : il est venu une dent d'or à un enfant de Silésie.

Par ces compléments circonstanciels de temps et de lieu, Fontenelle semble donner du crédit à l’histoire (impression de vérité).Nous sommes à la fin du XVIe siècle ; époque ancienne et loin de la France : ni trop proche du lecteur pour éviter une attaque directe : peut être que ce qu’il va dire ne va pas plaire à tout le monde ?  / ni trop éloigné pour que les lecteurs se sentent concernés.  Mais la personnification « le bruit courut » met en doute la vérité nous placant du coté de la rumeur. Il y a dans le texte un champ lexical du mensonge qui s’appose au vrai.

A partir de la l.10 c’est le récit d’une succession de savants peu crédibles qui se sont emparés de cette rumeur et d’erreurs de raisonnements. Le premier est Horatius l.10 : tous ont des noms composés d’un suffixe latin en –us, censé être gage de sérieux, mais qui n’a d’autres fonction que de les ridiculiser. NB : L'accumulation des noms latins participe à la tonalité satirique du texte. L'habitude de latiniser son nom vient du moyen-âge, à l'époque où les livres savants étaient rédigés en latin. Mais au XVII° siècle, cette pratique était désuète et on se souvient que Molière s'en moquait déjà dans ses personnages de médecins (Le Médecin malgré lui, Le Malade imaginaire). Ici, tous les noms sont latinisés : Horstius, Rullandus, Ingolsteterus, Libavius. Cette accumulation est évidemment destinée à amuser le lecteur.

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