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Exercice de réecriture pastiche et parodie

TD : Exercice de réecriture pastiche et parodie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2016  •  TD  •  543 Mots (3 Pages)  •  893 Vues

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Parodie :

Shana gardé inéluctablement les yeux ouverts. Kevin, toujours fagoté dans son jogging léopard, s'était assoupi à ses côtés. Son ronflement était une nappe sonore très irritante, des râles de bêtes que l'on aurait cru proche de la mort. Restant en chien de Faïence, Shana scrutait les imperceptibles vibrations que faisait son visage, s'assurant que les bras de Morphée l'avait définitivement étreint. Quand ceci fut fait, elle laissa son esprit divaguer, partir ; aussi loin que son imagination pouvait l'emmener. Pas très loin, donc.

    Son désir le plus prégnant, d'une logique absconse pour quiconque avait vu le jour avant les années 90, était d'avoir des formes – comment dire – extravagantes. Un fessier bombé admirablement, plaqué avec amour par un leggings deux tailles au dessous, afin d'y conserver les regards. Et dans sa féconde illusion, la rythmique de son derrière, que sa démarche faisait ondoyer, disposait de cette capacité. Elle se voyait, arborant un T-shirt violet ayant l'énigmatique tendance à s'arrêter au dessus du nombril, se pavanant dans les rues de Caen. Ses lèvres pulpeuses - accrues par ce rouge à lèvres dont le rose n'avait d'égal que la couleur des cachets pour les spasmes intestinaux - reflétait la facticité du monde moderne. Un monde qui avait tout du moins le mérite de paraître fichtrement réel à Shana. Celle-ci, dans sa parade, aurait sorti de son placard sa nouvelle paire de baskets, dont l'utilité originelle était vouée au sport, mais par on ne sait quelle obscure raison avait fini par être un objet d’apparat non négligeable. En cette rêverie, Kevin avait mis les voiles : Shana était seule, aucune compagnie, quelle soit masculine ou féminine. Peut-être avait-elle peur d'être concurrencée en matière de callipyge ? En tous les cas, et tel que son désir l'avait modelé, elle aspirait les regards, faisait retourner les gens attablés aux cafés. Même le soleil semblait l'illuminer d'un rayon particulier, plus fort que les autres.

Pastiche :

Première bouffée de tabac.

Elle est à peu près la seule digne d'un vif intérêt. Porteuse d'un symbolisme que nulle autre après elle n'aura la chance de possédée. Dès lors que l'objet est en votre possession, il est d'une simplicité enfantine que de l'embraser. La crainte se mélange alors avec l’insidieuse portée de l'acte et son avis désapprobateur. Une fois que la première volute s'extirpe, les sensations sont uniques : la gorge se raidie, les muqueuses se durcissent jusqu'à la fibre la plus infime. La fumée, dans sa fugace venue, laisse une sensation âcre et persistante. Le nez se voile d'un nuage qui pervertie toutes les odeurs ; les saveurs se diluent et se confondent avec l'ambre du tabac. Le regard, tout du long de cet étrange phénomène, perd sa lucidité au profit d'un trouble planant. L'heureux expérimentateur, ayant maîtrisé la pression qui lui nouait le ventre - gardant à l'esprit l'aspect passager de la chose - n'en oublie pourtant pas d'émietter la cendre, encore rougeoyante. Le crime est commis, son plaisir consommé. Et toute sa vie, à chaque cigarette brûlée, à chaque volute inspirée et expirée, à chaque mégot négligemment jeté, à chaque instant où l'amer goût trônera dans le fond de son palet ; il la cherchera. En vain, certes. Mais il cherchera la sensation de sa première bouffée.  

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