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Ecriture d'invention

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Par   •  10 Février 2019  •  Cours  •  1 746 Mots (7 Pages)  •  424 Vues

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Kouba Inès 1S1

Ecriture d’invention

JOURNALISTE : Bonjour Mlle Kouba, bienvenue sur ce podcast dédié au théâtre ! On se retrouve aujourd’hui pour discuter de votre mise en scène de Horace, une célèbre pièce écrite par Corneille. J’aimerais particulièrement revenir sur la scène de conflit entre Camille et Horace, le spectateur ressent que vous avez particulièrement travaillé sur cette scène, pourquoi ?

METTEUR EN SCENE : Bonjour à vous aussi. J’ai décidé de travailler en particulier cette scène, car elle représente un moment clé dans l’histoire. Cette scène d’affrontement est réellement puissante et je voulais vraiment que le spectateur puisse voir tous les aspects possibles de ce moment entre un frère et une sœur. La première fois que je l’ai lu, j’ai ressenti la détresse de l’amour perdu de Camille, l’attachement de Horace à Rome, le courage de Camille de s’opposer à son orgueilleux frère, la passion de Camille, les enjeux de cette dispute, et surtout la violence des paroles entre Camille et son frère.

J : D’après vous, quels sont les enjeux de cette dispute ?

MES : Les enjeux principaux de cette dispute sont d’ordre de l’honneur, moral et politique. Mais les deux personnages ont des intérêts différents. Camille est guidée par ses sentiments, on le voit dans ses paroles quand elle dit « Je l’adorais vivant et je le pleurais mort ». Elle n’est qu’une amante déchue, tandis que son frère Horace, lui n’est justement pas guidée par ses sentiments. Il est lui guidé par son honneur, par sa fierté, par la raison d’état. Il ne supporte pas que sa sœur puisse insulter sa patrie quand elle dit « Rome, l’unique objet de mon ressentiment », il l’a tue quand même au nom de Rome, je cite « Ainsi reçoive un châtiment soudain Quiconque ose pleurer un ennemi romain ». Horace utilise cette phrase comme une sorte de morale, il justifie en quelque sorte le meurtre de sa sœur, par le fait qu’elle détestait Rome.

J : Justement, Camille détestait Rome, alors est-ce-que l’ont ne peut pas dire qu’au fond elle a cherché sa mort, car en provoquant son frère avec ses insultes sur Rome on peut se poser la question si elle ne veut tout simplement pas rejoindre Curiace.

MES : C’est un très bon point que vous faites ici, parce que Horace lui fait une proposition, il lui demande « d’aimer » cette mort qui fait le « bonheur » de Rome. Et plus implicitement il la menace en lui parlant de mort, il lui pose même un ultimatum en lui disant « Et préfère du moins au souvenir d’un homme Ce que doit ta naissance aux intérêts de Rome ». Avec tout cela, on suppose que Camille fait tout cela pour rejoindre son amant, de plus connaissant son frère un minimum, elle doit connaître l’orgueil qui l’accompagne, et donc connaître la fin de cette dispute.

J : Merci, pour cette analyse en détail, mais maintenant j’aimerais parler avec vous de la manière dont vous avez mis en scène cette scène. Si je devais choisir un mot caractérisant votre mise en scène cela serait « la violence ». Pourquoi avoir choisi de faire une mise en scène violente ?

MES : Alors, pour comprendre ce choix de mise en scène, je dois juste donner encore quelques détails analytiques. En effet, le dialogue entre Camille et Horace est d’une grande violence. Camille insulte son frère durant tout son temps de parole. Elle le fait d’abord d’une manière explicite en le traitant de « barbare » et ensuite de « tigre altéré de sang », puis indirectement en critiquant Rome, elle critique son frère au passage. Quand à Horace il dit à sa sœur d’aller dans « les enfers ». Ensuite, ce passage est tout simplement violent avec le meurtre final de Camille, et d’un Horace qui revient tout triomphant énonçant sa morale. Les deux personnages sont dans la démesure, ce qui donne tout cet aspect violent de la scène.

J : D’accord, maintenant que nous avons vraiment approfondi votre vision du conflit de ce passage je comprends mieux vos choix au niveau de la mise en scène. Commençons par discuter de votre jeu avec la lumière, qui accompagne les acteurs tout le long.

MES : Alors, pour créer une atmosphère violente, j’ai en effet utiliser énormément de jeu de lumière. Lors de la dispute la lumière est blanche et surtout centré sur les personnages afin que le spectateur puisse se concentrer sur ce qui se passe. On note notamment, que la lumière bouge avec les acteurs. C’est à dire qu’au début de ce passage, Camille et Horace sont aux deux extrémités de la scène puis se rapproche dangereusement l’un de l’autre, jusqu’à se retrouver face à face au moment où Camille commence son anaphore sur Rome. Deux lumières suivent les acteurs quand ils se rapprochent, puis dès qu’ils se retrouve l’un en face de l’autre, une seule lumière se forme pour au final juste éclairer Camille et Horace. Lors de la fuite de Camille, j’ai décidé de faire en sorte que le spectateur soit un petit peu confus pour ajouter un aspect un peu plus dramatique à la scène. C’est à dire, que lors de la fuite, les lumières alternent entre éteins et allumés, jusqu’à que les acteurs se retrouvent derrière un drap au fond de la scène, pour qu’on ne voit juste que leurs ombres, à la manière d’une ombre chinoise. Les spectateurs ne voient pas réellement la mort de Camille, mais voit sa chute ce qui laisse présager sa mort. Lors du « coup fatal », la scène s’allume d’une lumière rouge, qui représente la mort, le sang. J’ai voulu garder l’aspect du théâtre à l’époque, en représentant le meurtre indirectement avec les ombres chinoises. Et enfin l’utilisation de la lumière rouge, permet de faire comprendre au spectateur la violence du geste de Horace.

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