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Condorcet reflexion sur l'esclavage des nègres

Commentaire de texte : Condorcet reflexion sur l'esclavage des nègres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 037 Mots (5 Pages)  •  2 099 Vues

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Condorcet Réflexion sur l’esclavage des negres

Introduction : Condorcet un auteur, un mathématicien et homme politique français, représentant des Lumières. Il est un exemple même du philosophe des lumières. Dans cet épitre place au début de son ouvrage il défend les noirs et se met sous la protection des « esclaves » au lieu des grandes personnes, cela nous donne déjà un aperçus ironique. Le XVIIIème siècle est aussi le siècle des Lumières qui est un mouvement pour la conquête de la liberté par un combat de la raison contre l'ignorance, les injustices … Cet extrait est un bel exemple de ce mouvement et des nouvelles idées y ayant fait leur apparition. 

I. Une dédicace aux opprimés

A. La lettre comporte son adresse aux destinataires, avec lesquels l’auteur entretient une relation de familiarité parfaitement élégante. L’« amitié » peut tant proposer de la familiarité (relation épistolaire) qu’un lien de confiance nécessaire à l’ethos rhétorique. Cette « épître dédicatoire », comme l’intitule Condorcet, ouvre son livre, c’est une dédicace anticonformiste puisqu’il est adressé à des dominés – c’est une façon de leur redonner dignité. Il est invraisemblable qu’ils puissent en avoir connaissance en 1781 : le public visé est le lecteur éclairé, humaniste (dans la mesure où Condorcet s’appuie sur des prémisses humanistes) ou désireux de s’intéresser au problème de l’esclavage. C’est aussi, polémiquement, l’adversaire : les « tyrans » (l. 30) désignés à la troisième personne et stratégiquement exclus de la communication. La lettre fonctionne selon un dispositif de double énonciation. Il s’agit d’un plaidoyer pour les esclaves, qui est aussi un réquisitoire contre les esclavagistes, mêlant judiciaire et délibératif.

B. Condorcet fait l’éloge de son destinataire et le blâme de son adversaire. Vertus : l. 6, « fidélité », « probité », « cou- rage » (l. 11) – opposés aux hypocrites « bontés » (selon un point de vue erroné, l. 23, qui correspond en fait à « injustice », l. 24), « humanité » (l. 24). Les connotations sont distribuées entre les esclaves (vertu) et les « tyrans » (injustice). Sentiments : sobrement exprimés : fraternité, l. 4, intensément exprimés : l. 28 « J’aurai satisfait mon cœur déchiré par le spectacle de vos maux, soulevé par l’insolence absurde des sophismes de vos tyrans ». Autrement, c’est davantage à travers l’ironie que se marque l’indignation (émotion très morale qui a à voir avec la dignité, l. 20-23, avec le champ lexical des vertus par antiphrase). Les sentiments de ’auteur sont motivés par son idéal moral d’humaniste et d’homme des Lumières ; il les exprime en combinant constatations objectives et mise en cause Oratoire (« Je n’emploierai point l’éloquence mais la raison », l. 30 est valable pour le contenu de l’ouvrage qui suit). Il déploie un ethos rationnel et sensible, d’homme d’honneur (l. 18) capable de juger et de compatir.

II. Une situation injuste

A. Thèse : en vertu de l’égale dignité entre les hommes, l’esclavage est une injustice. 1. Exorde (l. 1-4) : adresse et explicitation du rapport entre l’auteur et son destinataire, défense de la valeur d’égalité et de fraternité, rejet de la doxa : « quoique... » qui annonce le sujet. 2. Confirmation (l. 5-26) : a. Les fondements moraux = prémisses : égalité (déduction attendue) + témoignage (induction) / blâme des « Blancs des colonies », (l. 5-13). b. L’impuissance : déductions (de cause à effet), (14-19). c. Le mépris : fonctionnement impossible de la logique de cause à effet : ironie (l. 20-26). 3. Péroraison (l. 27-35) : dernier appel sensible au destinataire (l. 27-31) et résumé avec sentence ironique (« Rien n’est plus commun que... ») (l. 32-35). B. Les esclaves noirs sont dans une situation contraire à ce que leur devraient leurs mérites. Les oppositions et les concessions manifestent le caractère vicieux de cette situation, tout en attaquant les présupposés, la doxa de l’exploitant d’esclaves. Ainsi « quoique... » (l. 1). On peut commenter « mais » (l. 22, 24, 28) dans un mouvement de concession, « mais » oppose à la déduction envisageable une autre déduction, plus importante. Le « mais » des lignes 30 et 31 est réfutatif et travaille sur l’expression (« point l’éloquence, mais la raison [...] non des intérêts du commerce, mais des lois de la justice »). Les oppositions ne sont pas systématiquement traduites par des mots de liaison : elles sont lexicales et parfois rendues criantes par un « donc », déduction cette fois cynique, appuyée sur le présupposé de la supériorité blanche : « il n’est donc pas étonnant que... » (l. 16) ou sur le paradoxe des discours qui ne se convertissent pas en actes « en effet, rien n’est plus commun que... » (l. 33). Les négations marquent aussi l’opposition (polyphonique) : « votre suffrage ne procure point de

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