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Commentaire littéraire "l'expiation" de Victor Hugo

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Par   •  20 Septembre 2015  •  Commentaire de texte  •  615 Mots (3 Pages)  •  14 322 Vues

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  Le texte proposé « L’expiation » est un poème extrait du recueil Les Châtiments de Victor Hugo. Dans ce poème, l’auteur raconte la retraite de Russie. En 1812, Napoléon 1er, piégé par l’hiver retourne sur Paris, malgré sa victoire. En quoi ce poème traduit-il une dimension épique ? Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord une armée en débâcle puis nous étudierons l’héroïsme des personnages.

  Dès les premiers vers, le poète met l’accent sur les conditions climatiques qui vont rythmer le poème et en faire un cadre hostile. En effet, l’anaphore « il neigeait » est reprise cinq fois (V. 1, 5, 10, 18) et fait de la neige une force omniprésente, inexorable. Cette anaphore est marquée par l’utilisation de l’adverbe « toujours » qui souligne l’idée de répétition. Ce cadre hostile est aussi indiqué par le champ lexical de l’hiver qui semble personnifié : « âpre hiver » (v.5), « sur le verglas » (v.), « la glace » (v.17), « blanc de givre » (v.13). Cette blancheur renvoie à la mort, à la solitude : « la froide bise sifflait » (v.18-19). Le rejet du verbe « sifflait » au vers suivant souligne le caractère meurtrier de la neige qui apparaît alors comme une sorte de drap qui recouvre les morts comme un linceul.

 C’est dans ce cadre hostile que nous est  présentée l’armée en retraite. Cette présentation est réalisé par un « on » anonyme qui témoigne de son vécu. Ainsi la marche des soldats est à l’image du paysage désolé. En effet, le champ lexical de la mort est très présent : « chevaux morts » (v.11), « ciel noir » (v.23) « linceul » (v.27), « plus de cœurs vivants » (v.21). Les soldats sont résignés, accablés comme en témoigne l’utilisation de l’imparfait, les verbes de mouvement « revenait » (v.), « marchaient » (v.17), « allait » (v .20). Ceux-ci se retrouvent démunis face à une nature hostile et ne peuvent que fuir. C’est ainsi que l’armée est comparée à un  « troupeau » au vers 8 qui évoque le désarroi des soldats, leur déroute.

Dans ce poème, Hugo a bien utilisé le registre épique pour montrer l’anéantissement de l’armée.

  Cependant l’auteur a su malgré la déroute, la misère, montrer l’héroïsme de ces hommes qui suivent leur chef. Napoléon est désigné par « l’aigle », « l’empereur »(v.3) c'est-à-dire par son emblème et son titre pour souligner son prestige intact. Ainsi les hommes restent dignes et courageux devant l’adversité. Les soldats sont évoqués selon leur fonction dans l’armée. On peut distinguer les « clairons » (v.12), « les grenadiers » (v.16)  « les gens de guerre » (v.21) et tous tentent tant bien que mal de résister. En effet les clairons « à leur poste gelés » (v.12), les grenadiers « marchaient, pensifs »(v.17), courageux mais impuissants.

Hugo a su retracer une sombre période historique mais en la transfigurant. En effet, à travers son art poétique, le poète a montré sa compassion envers les soldats qui n’ont pas démérité. Il insiste sur l’opposition entre la gloire passée, « grande armée » (v.18), « cœurs vivants »(v.21) et le désastre présent : « troupeau »(v.8), « mystère »(v.22). De même les effets de rimes opposent les hommes et les éléments naturels : « grise/bise », « linceul/seul ». Le destin de tous ces hommes est déjà écrit même s’ils s’interrogent comme en témoigne l’adjectif « pensif » au vers 18.

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