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Commentaire Bajazet, scène 4, acte 5

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Par   •  31 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  1 949 Mots (8 Pages)  •  5 551 Vues

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        Le XVIIème siècle est le grand siècle du théâtre. Les auteurs de tragédies et comédies classiques sont à l’honneur, au plus grand bonheur des spectateurs.

Jean Racine est un célèbre auteur de tragédies. Ainsi il a écrit Bajazet en 1672. Cette pièce se déroule autour d’un conflit politico-amoureux, concentré sur le triangle sentimental entre Roxane, Bajazet et Atalide. Roxane, favorite du sultan Amurat, espère le détrôner en épousant Bajazet, son frère. Cependant, ce dernier aime Atalide, la confidente de Roxane. Le passage qui nous intéresse est la scène 4 de l’acte 5 où Roxane avait reçu l’ordre d’exécuter Bajazet. Ayant découvert l’amour de celui-ci pour Atalide, elle lui posa un ultimatum : vivre et régner mais Atalide serait exécutée, ou mourir. Bajazet refuse et sera exécuté par les gardes.

Nous nous demanderons ici en quoi cette scène constitue l’apogée de l’intrigue et nous annonce son dénouement tragique.

Dans un premier temps, nous allons commenter le personnage de Roxane, puis celui de Bajazet. Enfin, la fatalité du destin de Bajazet.

        En effet, cette scène nous permet d’atteindre l’acmé de l’intrigue puisqu’on y retrouve les vraies facettes d’un des personnages principaux, la Sultane Roxane qui a une importante influence sur l’intrigue et le dénouement.

 D’abord, on remarque que Roxane est une femme de pouvoir et autoritaire. Elle détient en effet le pouvoir temporairement, puisque le sultan Amurat lui a confié son pouvoir pendant son absence, comme elle le rappelle à Bajazet : « Maîtresse du Sérail, arbitre de ta vie, Et même de l’Etat, qu’Amurat me confie » Ici, l’énumération de hauts titres montrent bien que Roxane détient un grand pouvoir, amplifié par le pronom personnel réfléchi « me ». De plus, c’est la seule qui détient le droit de vie ou de mort de Bajazet : « arbitre de ta vie ». Aussi, elle donne des ordres avec l’impératif à de nombreux passages : « Parle. », « Sortez », « Viens m’engager ta foi ». Ainsi, on voit bien que c’est Roxane qui commande, avec des phrases impératives. On pourra également noter qu’elle emploie le tutoiement lorsqu’elle parle à Bajazet « Suis-moi », alors que lui la vouvoie « pour vous en punir » : cela forme un contraste entre ces deux personnes, et marque la supériorité de Roxane.

Ensuite, Roxane est une femme très jalouse d’Atalide. Elle la nomme en effet « Ma rivale », montrant que pour Roxane, elles sont en compétition pour obtenir l’amour de Bajazet. De plus, le pronom possessif « ma » montre bien que Roxane est uniquement jalouse d’elle, à un tel point qu’elle veut mettre fin à ses jours : « dans la main des muets, viens la voir expirer ». Ici, Roxane déclare à Bajazet le terme de sa proposition, influencée par sa jalousie, qui est de voir Atalide se faire tuer, dont le verbe « tuer » est présent sous l’euphémisme « expirer ». Aussi, Bajazet qualifie l’ultimatum de Roxane comme « Conseils jaloux » à connotation négative, confirmant la jalousie de Roxane. Pour Roxane, cette jalousie devient obsessionnelle, puisqu’on retrouve de nombreux termes appartenant au champ lexical de l’amour « cœur », « aimé », « amour ».

Enfin, Roxane est également une femme aveugle. Effectivement, celle-ci est aveuglée par sa passion orgueilleuse. Elle pense que son pouvoir n’a pas de limites, qu’il peut s’exercer sur le cœur : « Le temps fera le reste ». Ici, la froideur de sa réplique montre que pour elle l’amour se résume à la possession, l’amour peut être oublié au cours du « temps ». C’est une conception basse de l’amour, et par conséquent Roxane pense avoir un effet destructeur sur l’amour entre Bajazet et Atalide, puisqu’elle détient le pouvoir de les séparer à tout jamais. En plus, Roxane est convaincue par cette idée puisque l’emploi du futur ici « fera » symbolise que, pour elle, c’est sûr qu’il va oublier son amante, comme une sorte de prophétie. Et, aveuglée par sa jalousie excessive, elle ne se rend pas compte des liens forts qui unissent Bajazet et Atalide.

En conclusion, cette scène nous peint le portait d’une femme autoritaire de pouvoir, Roxane, qui est consciente de ses atouts politiques et les utilise à son profit. Mais, ce personnage détient un point faible ; sa jalousie excessive envers Atalide, qui l’empêche de raisonner correctement et lui dicte ce qu’il faut faire. Ainsi, en voyant d’une part ce personnage jaloux qui détient une importance capitale dans cette pièce, nous pouvons apercevoir l’intrigue dans sa totalité et commencer à en déduire l’issu fatale.  

Ensuite, à travers cette scène, nous pouvons affiner nos hypothèses quant au dénouement final de la pièce en analysant le personnage Bajazet. Premièrement, Bajazet est un homme fidèle à Atalide. En effet, il ne va pas vouloir la trahir et se marier avec Roxane : « Aux ordres d’Amurat hâtez-vous d’obéir ». Ici, le choix de l’impératif montre que Bajazet est décidé, sûr de son choix. Aussi, Bajazet donne des raisons rationnelles à Roxane afin de sauver Atalide : « Amurat avec moi ne l’a point condamnée ». La négation « ne […] point » nous montre qu’il n’y a pas de réelles raisons à tuer Atalide, puisque Bajazet sera déjà sacrifier afin de satisfaire le désir de Roxane, de séparer Bajazet et son amante, et comme le sultan Amurat n’a pas ordonné son exécution il n’y a pas de quoi la tuer. Ainsi, on se doute bien que Bajazet ne va pas épouser Roxane et sacrifier Atalide pour sa vie.

De plus, Bajazet est un condamné à la mort, il le sait, par sa fidélité et son amour envers Atalide. Cependant, il continue de demander la grâce de celle-ci et appelle à l’indulgence de Roxane : « Elle me conjurait de me donner à vous. En un mot, séparez ses vertus de mon crime. ». Ici, le choix du verbe « conjurer » montre combien Atalide voulait que Bajazet se marie avec Roxane, « conjurer » est un verbe fort, plus fort que « supplier ». Ensuite, le choix de l’impératif « séparez » symbolise le dernier souhait d’un condamné à mort. Aussi, il y a une métaphore qui compare son amour pour Atalide à un « crime », et un crime est normalement puni : on sait donc qu’il va mourir.

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