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Comment la culture républicaine s'enracine-t -elle de 1870 à 1914 ?

Analyse sectorielle : Comment la culture républicaine s'enracine-t -elle de 1870 à 1914 ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2021  •  Analyse sectorielle  •  4 293 Mots (18 Pages)  •  724 Vues

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     Le régime républicain semble pour nous une évidence aujourd'hui. Son existence, à l'échelle du temps historique, est cependant récente. Comment la culture républicain s'enracine-t-elle de 1870à 1914 ? Pour répondre à cette question nous parlerons dans un premier temps de sa naissance difficile dans les années 1870-1879. Puis nous expliquerons l'enracine de la République dans les années 1879-1914. Pour finir nous analyserons les limites du consensus républicain.

     Le 4 septembre 1870, suite à la défaite militaire de Napoléon III, la République est proclamée et un gouvernement provisoire de « Défense nationale » est mis en place. Léon Gambetta qui fait parti des chefs politiques qui ont proclamé cette République quitte Paris pour organiser la défense. Mais ce gouvernement ne parvient pas à renverser le rapport de force de la Prusse. Défait militairement, il signe le 28 janvier 1871 un armistice aux conditions de paix très dures. En effet, la France perd l'Alsace et la Moselle. Les élections du 8 février 1871, imposées par les Prussiens, donnent une forte majorité monarchiste favorable à la paix, qui confie le pouvoir exécutif au conservateur Adolphe Thiers. Cette majorité reporte la rédaction et le vote d'une constitution dans l'espoir de rétablir la monarchie. La République est donc provisoire, sans constitution dans l'attente de son devenir. Des lois de compromis entre monarchistes et républicains sont votées assurant le fonctionnement provisoire du nouveau régime :le suffrage universel masculin est conservé le gouvernement est responsable devant l'Assemblée ; un Président est désigné pour 7 ans et un Sénat est nommé comme contre poids à l'Assemblé élue. Dans la capitale, la tension monte. Une partie de la population, fortement républicaine et patriote, entre en révolution. Au mois de mars, une Commune parisienne est élue, qui s'affranchit de l'autorité du gouvernement installé avec la Chambre à Versailles. Elle entend constituer une armée populaire et fonder une République sociale. Elle instaure une démocratie directe dans la capitale, école primaire gratuite et laïque, séparation des Églises et de l’État, coopératives ouvrières..etc . Louise Michel, figure majeure du mouvement, anime des réunions et organise des comités de femmes citoyennes. Mais le reste du pays fait majoritairement le choix de l’ordre. Début avril, Thiers envoie plus de 100 000 hommes reprendre le contrôle de la ville. Du 21 au 28 mai 1871, les troupes répriment l’insurrection parisienne avec une grande violence : c’est la « semaine sanglante ».

           La Commune écrasée, la question est désormais de déterminer la nature du régime. Les royalistes, majoritaires à l’Assemblée, rêvent de la Restauration. Mais divisés entre légitimistes et orléanistes, ils ne parviennent pas à s’accorder sur celui à placer sur le trône de France.  Deux candidats se disputent le trône. Les légitimistes soutiennent le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, partisan d'une monarchie absolue. Les orléanistes encouragent le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, prêt à accepter une monarchie constitutionnelle.  Léon Gambetta et les républicains profitent de cette mésentente pour persuader la France rurale, majoritaire au suffrage universel, que l'instauration d'une République modérée, fidèle aux principes de 1789 et respectueuse de la propriété privée, constitue l'avenir du pays. Depuis août 1871, Adolphe Thiers est président de la République. Dirigeant autoritaire, il permet à la France de se relever rapidement de la défaite. D'abord orléaniste, devant les échecs d 'une restauration, Thiers semble se tourner de plus en plus vers le régime républicain, et dans un discours du 13 novembre 1872, il affirme son ralliement à la République, qu'il voit socialement conservatrice et politiquement libérale. En novembre 1872, il demande aux députés de donner une forme définitive au régime. Les royalistes prennent peur : ils pensaient avoir détruit la révolution. Thiers n'est plus le rempart contre les républicains. Mis en minorité, Thiers démissionne le 24 mais187 . Mac Mahon, légitimiste, général ayant réprimé la Commune, est alors élu président de la République. La restauration de la monarchie se profile. Cette politique ouvertement religieuse côtoie une politique farouchement antirépublicaine, qui sert à unir les monarchistes toujours divisés sur la restauration. La censure d'Etat frappe la presse républicaine, la commémoration du 14 juillet est interdite, les bustes de Marianne sont retirés des mairies. La réforme administrative du 20 janvier 1874 donne au chef de l'Etat et à ses préfets le droit de nommer les maires dans toutes les communes, mesure fort mal reçue dans les campagnes. Les mesures maladroites et autoritaires de l'ordre moral ont préparé la victoire des républicains aux élections législatives de 1876.

     Au début des années 1870, la nature du nouveau régime politique n'est pas définie. La République est proclamée mais ne possède pas d'institutions et n'a donc pas d 'existence réelle. C 'est entre 1875 et 1879 qu'elle prend une forme véritablement parlementaire. Devant les querelles internes entre monarchistes, la République apparaît comme celle qui divise le moins. Alors que la perspective d 'une Restauration s'éloigne, Thiers est un partie des orléanistes se rallient à une république parlementaire et conservatrice. Ils sont prêts à coopérer avec les républicains modérés comme Jules Ferry et Léon Gambetta qui prennent leur distance avec la Commune et veulent rassurer l'électorat des campagnes.Le pays confirme son attachement au nouveau régime. Les républicains l'emporte largement lors des élections législatives de février 1876. La IIIe République est un régime parlementaire (un gouvernement responsable devant la Chambre des députés) bicaméral (composé de deux chambres). La Chambre des députés est élue au suffrage universel tous les quatre ans. Le Sénat, une concession faite aux monarchistes, a un rôle modérateur. Enfin, le président de la République, élu pour sept ans par les deux chambres réunies en congrès, dispose du pouvoir exécutif et de l'initiative des lois. Le président Mac Mahon est contraint de gouverner avec les républicains majoritaires à la Chambre des députés depuis les élections de 1876. Le 16 mai 1877, il dissout la Chambre en espérant une nouvelle majorité royaliste, provoquant une crise institutionnelle. Mais les républicains remportent de nouveau les élections législatives d'octobre 1877 et conquièrent le Sénat en janvier 1879, ce qui entraîne la démission de Mac Mahon remplace par le républicain Jules Grévy. En juin, les deux assemblées quittent Versailles pour regagner Paris, signe d'une situation pacifiée et effacer le souvenir douloureux de la Commune. Les premiers symboles républicains manifestent cette victoire, notamment l'adoption de La Marseillaise comme hymne national. L'image de Marianne comme symbole républicain se diffuse. Jules Grévy, républicain décide de se mettre en retrait et s'engage à ne pas dissoudre la Chambre des députés. Il reconnaît ainsi la prééminence des deux Chambres et entérine le caractère parlementaire du régime. Les gouvernements sont contrôlés par les députés et les sénateurs. Léon Gambetta qui préside la Chambre des députés entre 1879 et 1881, fait beaucoup pour consolider cette nouvelle orientation. C'est au sein des deux Chambres que se déroulent désormais les grands débats relayés à travers le pays par les nombreux titres de presse. Le parlementaire devient une figure majeure de la vie nationale.

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