Bac francais desqueyroux

Thérèse Desqueyroux

Le roman dont je vais vous parler a été écrit par François Mauriac, un des plus grands romanciers du 20e siècle. Ce  livre a reçu plusieurs distinctions dont le prix Nobel de littérature.

Thérèse Desqueyroux, publié en 1927, est inspiré de l’histoire d’Henriette Canaby qui fut accusée, en 1905, d’avoir voulu empoisonner son mari. L’auteur, ayant assisté au procès, s’inspire de cette femme pour créer son personnage sous le nom de Thérèse Desqueyroux.

En écrivant ce roman, François Mauriac critique la bourgeoisie catholique et conservatrice (importance du statut social, des apparences et de la fortune), tout en abordant les thèmes :

- de l’individualisme à travers le personnage de Thérèse qui rêve de liberté et qui rejette entièrement son entourage,

- du crime, en évoquant l’empoisonnement raté et les sentiments de l’héroïne par rapport à son acte.

- de l’amitié, a travers celle qui lie Anne et Thérèse qui se fragilisera à cause de la jalousie,

- la condition des femmesau  début du XXe siècle dans la bourgeoisie française. Celles-ci étaient dominées par leur mari et/ou leur père qui les méprisaient par leur « supériorité ».

Thérèse Desqueyroux est une  femme qui se veut indépendante et libre mais est étouffée par la société et les conditions bourgeoises qu’elle subit. Elle est en effet « emprisonnée » dans un mariage qu’elle n’a pas voulu et, est sous l’influence de son mari et de son entourage. Pour pouvoir être libre, elle ne trouve, comme remède, que l’empoisonnement, en vain, à l’arsenic de son mari. Celui-ci pour éviter un scandale la disculpe devant le tribunal.

C’est la rencontre, entre Jean Avézédo et Thérèse qui ouvre les yeux de l’héroïne sur ce qu’elle pourrait être, en échappant à cet univers conservateur qui l’étouffe et qui la pousse à vouloir tuer son mari.

Tout au long du roman, le narrateur évoque les sentiments de l’héroïne par rapport à sa condition de vie.

Thérèse Desquéroux est entourée de :

- Son mari, Bernard Desqueyroux, un paysan peu ouvert d’esprit.

- Anne de la Trave, la demi sœur de Bernard et sa meilleure amie

- Son père, Jerome Larroque qui préfère sa carrière politique à sa fille et considère les femmes comme des hystériques et des idiotes.

- Jean Avézédo, issu d’une riche famille Bordelaise juive, qui deviendra l’amant d’Anne ce qui rendra Thérèse jalouse, bien qu’il lui ait avoué que, pour lui, cette histoire n’est qu’un jeu.

- Sa tante Clara, vieille fille laide et sourde qui est entièrement dévouée à Thérèse qui la regarde à peine.

Après l’évocation du procès, Mauriac revient au présent et devient un narrateur omniscient passant d ‘un personnage à l’autre afin de nous faire comprendre les états d’âmes et les caractères de chacun.

Son objectif est de montrer à quel point la bourgeoisie provinciale des années 1920 est un milieu étouffant dans lequel les désirs individuels peuvent rarement s’épanouir et où tout est codé : Les femmes sont vouées à devenir des épouses et mères au foyer, les mariages sont arrangés pour sauvegarder les fortunes et les domaines… Les apparences passent avant tout.

Ce livre a été adapté deux fois au cinéma  :

-  par Georges Franju en 1962

- puis par Claude Miller en 2012 avec le personnage de Thérèse Desqueyroux interprété par Audrey Tautou. Il a fait la clôture du festival de Cannes cette année là.

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