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Toute oeuvre d'art est-elle une oeuvre de création ?

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Par   •  8 Septembre 2022  •  Fiche  •  3 377 Mots (14 Pages)  •  446 Vues

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Toute œuvre d’art est-elle une œuvre de création ?[pic 1]

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Dans l’histoire, les termes d’art et techniques possèdent une racine latine et grecque commune « τέχνη ». Ainsi, l’artiste et l’artisan ont été durant fort longtemps la définition d’un seul et même terme : l’homme qui à la fois crée et produit. Ce n’est que très récemment que ces deux termes se sont scindés devenant alors contradictoires. En effet, l’artisan définit l’homme qui produit un objet d’usage ou de consommation, ce de manière sensible et en copiant la réalité intelligible de l’objet. De plus, cette production reproductible est possible par des normes définies afin d’aboutir à un résultat visant un usage pratique, utile et éphémère. De l’autre côté, l’artiste ne produit pas mais crée à l’aide de normes non-explicites car s’inspirant de la nature (il est impossible de représenter un objet sans que la nature nous l’ait montré préalablement), et rend ainsi ses œuvres d’art uniques et intemporelles, visant non pas l’utile mais le beau et ayant comme seule utilité d’être contemplées. On peut ainsi définir l’art comme « copie de la nature », car copiant une source intelligible d’objets vrais. Mais alors, du fait de son caractère mimétique, l’œuvre d’art n’est elle pas un objet d’usage ? Et si ce n’est pas le cas, celle-ci ne serait-elle pas une œuvre de création car ne copiant aucune source connue ? Ceci nous amène à nous demander si toute œuvre d’art est une œuvre de création. Afin de répondre à cette question, il est tout d’abord nécessaire de définir et de reformuler les termes du sujet.

De ce fait, nous définissons ici une œuvre de création comme n’importe quelle œuvre culturelle (opposé à la nature, qui est rattaché à l‘homme) sans inspiration précédente, qui relève de la nouveauté. Celle-ci n’a donc pas été copiée depuis une source extérieure, quelle qu’elle soit. Nous n’approfondirons ainsi pas notre analyse du sujet quant à l’opposition entre la création et l’imitation, mais bien en se demandant si l’œuvre d’art tend vers l’objet d’usage ou à l’inverse vers l’œuvre de création. Justement, une œuvre d’art est un objet culturel s’opposant aux objets d’usages et de consommation. Comme dit précédemment, celle-ci a pour seul but l’esthétique et est intemporelle. Elle n’est pas reproductible, son essence vient au cours de son existence (le début de sa réalisation précède la connaissance sa nature finale) et fait naitre au sein de l’homme l’idée de gout esthétique. Le terme « toutes » est ici important : le postulat du texte, sa thèse finale est appliquée universellement à toutes les œuvres d’art, sans exception aucune. Ensuite, « est-elle » définit ici non pas une homogénéité, mais bien une appartenance à un même genre, une identité commune : Une œuvre d’art possède ou non les attributs définissant une œuvre de création. Il est aussi important de traiter du terme d’objet d’usage : celui-ci définit une œuvre culturelle éphémère ayant un but utilitaire, pratique et nécessaire. De surcroit, celui-ci est non pas créé mais produit, il peut être ainsi reproduit et tire son inspiration de l’idée intelligible et originelle d’une chose. Bien que différents, nous traiterons aussi des objets de consommations lorsque nous parlerons des objets d’usages. Il est aussi nécessaire de préciser que ces objets sont opposés aux œuvres de création, car tirant leur source de la copie et le faisant pas naitre la nouveauté via leur possible reproduction. Il est de même possible de les définir par le terme d’œuvre de production. Ainsi, en reformulant le sujet, nous pouvons nous demander « L’intégralité des œuvres d’art tendent-elles vers une idée nouvelle, ou à l’inverse vers une mimétique à laquelle succède l’utilité ? »

Ainsi se pose la problématique suivante : Soit toutes les œuvres d’art peuvent être qualifiées de création alors celles-ci font naitre dans la réalité une idée nouvelle et inconnue, mais le caractère mimétique de l’œuvre s’opposerait alors à la définition d’une idée nouvelle, qui ne se baserait ainsi sur aucun modèle préalablement existant dans la réalité. Soit les œuvres d’art tendent plutôt vers les caractéristiques d’un objet d’usage, alors elles seraient non seulement agréables et culturelles mais aussi utiles et nécessaires, or cela signifierait que toutes les œuvres d’art pourraient être reproduites à l’identique et que leur durée de vie deviendrait alors limitée, tels les objets d’usage dont elles partageraient les particularités.

Dans le but de traiter ce sujet, nous verrons tout d’abord que les œuvres d’art peuvent être qualifiés d’objets d’usage par l’utilité qu’elles apportent, puis nous approfondirons notre réflexion en montrant que l’art se manifeste par des œuvres de création. Pour finir, nous étudierons des exemples actuels afin de montrer que le caractère utile ou nouveau dépend majoritairement des œuvre et n’est ainsi pas généralisable.

Pour commencer notre démonstration d’appartenance de l’œuvre d’art au domaine de l’objet d’usage, il est important de se souvenir que l’œuvre d’art est créée par l’Homme pour l’Homme, au même titre que les objets d’usages. De ce fait, il est nécessaire pour l’être social qu’est l’humain de laisser transparaitre culturellement dans ces œuvres les besoins physiologiques, psychologiques et sociaux de son espèce. Par conséquent, œuvres d’usage et d’art partagent cette même nécessité et ainsi le même but : Traiter des problèmes humains, soit en les résolvant, soit en les dénonçant. Par exemple, là où l’objet technique de lit a été produit dans le but d’assouvir un besoin de l’homme, un tableau représentant un lit peut ainsi dénoncer le marasme de la société. De surcroit, rappelons comme vu en introduction que les termes « art » et « technique » possèdent la même racine commune, or ces deux termes sont respectivement inhérents à l’œuvre d’art et à l’objet technique et donc d’usage. Si leur racine commune ne fut pas scindée dès le début de l’utilisation de ces termes en philosophie, cela implique que l’œuvre d’art fut primitivement définie comme ayant un but utilitaire. De ce fait, nous pouvons affirmer que l’œuvre d’art n’a pas pour seule utilité d’être contemplée mais possède en plus une face utilitaire créée culturellement, ayant pour but de refléter ou dénoncer.

Ensuite, nous allons voir que l’œuvre d’art se rapproche aussi de l’objet d’usage par son usage concernant la recherche du bonheur. Le bonheur est défini en philosophie comme ce pourquoi les actions des hommes sont entreprises, ce pourquoi l’on agit au quotidien. Définissant la finalité de l’existence des Hommes, il est alors défini comme nécessaire à l’espèce. On parle bien ici d’un bonheur intemporel, universel et inconditionnel, s’opposant au bonheur éphémère et singulier que procure notamment l’art. Or, l’humain a toujours cherché à représenter de façon sensible ce bonheur, afin de se représenter l’objectif de la vie, leur but à atteindre : C’est dans ce but qu’il crée l’œuvre d’art, qui permet de transmettre une vision du bonheur éphémère à quelqu’un qui la contemple, dans le but de le guider dans sa quête du bonheur absolu et intemporel. En effet, l’œuvre d’art par sa contemplation permet un bonheur néanmoins factice mais permanent : Le temps de contempler l’œuvre pour elle-même, nous sommes heureux. Ainsi, on peut affirmer que l’œuvre d’art tient de l’objet d’usage de par son caractère nécessaire, car représentant le bonheur qui dicte les actions de l’Homme. Un exemple confirmant cette idée serait une peinture : Si quelqu’un la perçoit comme « belle » de façon esthétique, il éprouvera une sensation de bonheur éphémère le temps de la contemplation. Cette sensation l’aidera ainsi à avancer dans sa quête du bonheur, ressentant une autre façon de percevoir le bonheur, progressant ainsi dans la recherche de l’universel.

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