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Koronae

Discours : Koronae. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2019  •  Discours  •  2 148 Mots (9 Pages)  •  586 Vues

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Dans le Sud de Krylis, une grande forêt recouvrant la bordure du continent. Il y a bien longtemps, en ces lieux, des elfes habitaient. Mais depuis plusieurs siècles, les elfes sont considérés comme notoires aux yeux des humains, et ont disparus de la forêt, menacés par ces derniers. Cependant, depuis quelques temps, un doux son de lyre pouvait se faire entendre par-delà les épais feuillages des arbres. En effet, un jeune elfe, à la peau pâle, aux cheveux d’or et aux yeux de plusieurs teintes de bleu, venait chaque jour jouer de son instrument pour rendre hommage à la mémoire de ces ancêtres. Aujourd’hui encore, il s’assit près du lac de la forêt, sur un rocher mousseux. Les yeux fermés, il posa ses doigts souples sur les cordes, et se mit à jouer, révélant toute la beauté de la nature autour de lui. L’eau se mit à danser, un à faire des jets qui resplendissaient à la lumière du soleil pour rafraîchir les petits animaux qui venaient en masse auprès du musicien. Les animaux nocturnes tels que les grands-ducs ou les chouettes se mirent à l’ombre des arbres et fixèrent de leurs regards crépitants celui-ci qui les hypnotisait de la sorte. Un doux vent s’était levé, et faisait frémir l’herbe, réveillant les sources naturelles de l’endroit. Se jouant du temps, l‘elfe continua à faire virevolter l’eau et le vent, provoquant une véritable harmonie musicale et naturelle autour de lui. Peu à peu, le soleil se leva et se hissa haut dans le ciel. En fin d’après-midi, en l’espace de quelques secondes, les animaux les plus petits se dérobèrent sous les arbres, les rapaces s’envolèrent, et les cervidés s’échappèrent entre les troncs.

Happé jusque-là par sa musique, le jeune homme ouvrit doucement ses yeux en amandes, et arrêta de jouer. Il prit une profonde inspiration, et se redressa, regardant les vibrations à la surface de l’eau.

-Vous n’avez pas à être ici.

Derrière lui se tenait une jeune femme aux environs du quart de siècle. Des cheveux bouclés verts clairs tombaient sur sa poitrine volumineuse, cachée sous un col roulé rose bonbon. Des lunettes aux montures vertes étaient devant ses yeux améthyste. Les mains croisées devant elle, la jeune femme rajusta ses lunettes en répondant :

-Veuillez m’excuser de m’introduire ici, mais la Reine vous demande.

En entendant le titre de noblesse annoncé, un frisson traversa les os de l’elfe, qui déglutit en resserrant la pression sur sa lyre. La jeune femme put voir le dérangement de l’elfe par la plume de son chapeau qui bougeai fébrilement. L’elfe concentra de nouveau son esprit.

-Je croyais pourtant avoir rompu tous les liens que j’avais avec la Reine. C’était notre accord.

Il se tourna vers la femme qui le fixa d’un air incrédule. Puis, en une fraction de seconde, un large sourire des plus étincelants étira son visage.

-Vous savez bien, cher Elros, que la Reine a tous les droits sur vous n’est-ce-pas ? Il suffirait d’un ordre pour que votre tête finisse au bout d’une pique !

L’elfe ne changea pas d’attitude. Ce sourire qui ferait craquer plus d’un homme, les remarques cinglantes qui l’accompagne, il en avait tellement l’habitude que ça ne lui faisait plus rien. La première fois qu’elle l’avait vu, il avait eu envie de vomir, mais maintenant, ce n’était plus ça qui importait. Ce qui l’intriguait, c’était que la Reine le convoquait. Cela faisait deux ans que leur contrat avait été rompu, alors pourquoi devait-il y retourner après tout ce temps ?

N’ayant aucune réponse, la jeune femme conclut :

-Bien, nous vous attendrons au palais. Venez le plus tôt possible.

Elle s’inclina légèrement, puis se tourna et disparut derrière les arbres, laissant derrière elle l’elfe, plongé dans ses sombres souvenirs.

...

Loin à l’ouest, sur le bord d’une falaise, se dressait un grand manoir à la façade immaculée. Le propriétaire, un grand homme d’affaires célèbre dans tout le pays, était reconnu et respecté de tous pour son excellence. Sa femme, quant à elle, défendait la cause des femmes à travers le continent, aussi populaire que son mari. Cela avait fait de leur famille l’une des plus riches du pays et des plus influentes, tout en restant à l’écoute de tous les rangs sociaux. Ce fut une vague de joie lorsque le couple donna ainsi naissance à une fille. Toutefois, une dispute éclata dans le couple lorsqu’ils se rendirent compte que leur fille n’était pas humaine, mais possédait des oreilles et une queue de chat. La femme avait subi une grande pression lorsqu’on l’avait accusée de tromper son mari, mais tout c’était bien vite passer à la trappe, ne laissant que le bonheur autour d’eux.

Leur fille avait hérité de leur beauté et, malgré sa différence, était courtisée par beaucoup de princes. Elle devint aussi célèbre que ses parents.

Accroupie devant un plant de roses rouges située derrière le manoir, la jeune fille retirait les feuilles mortes et tout ce qui était défavorable à la pousse de ces fleurs. Son père les avait plantés juste pour son anniversaire, et elle en prenait grand soin. Chaque jour, elle venait aux premières lueurs du matin pour admirer ces végétations qui resplendissaient à la lumière du soleil.

Mais aujourd’hui, alors qu’elle allait rentrer dans son manoir, ses instincts félins s’éveillèrent. Ses oreilles se tendirent, sa queue remua dans tous les sens, et ses yeux perçants balayaient le jardin d’une seule traite. Le vent se leva, faisant trembler les rosiers. Le cœur de la jeune fille se mit à battre à tout rompre, son corps frémissant sous la pression. Son sang battait contre sa tempe, et une sueur froide coula le long de sa colonne vertébrale. Elle serra les poings pour essayer de ne pas trembler. Elle n’avait même pas son arme avec elle.

-Bonjour, Damoiselle Alice.

Elle réprima un puissant cri qui lui démangea la gorge, et se retourna dans un saut.

-Allons bon, vous ai-je à ce point fait peur ?

Elle reprit son courage à deux mains et se redressa :

-M…Mademoiselle Evangell ? Que faites-vous ici ? Comment avez-vous fait pour entrer ?

-Mademoiselle, croyez-vous réellement

...

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