Nouvelles territorialités : Saint-Malo
Étude de cas : Nouvelles territorialités : Saint-Malo. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Roudoudouki • 26 Mai 2025 • Étude de cas • 4 805 Mots (20 Pages) • 106 Vues
Nouvelles territorialités : Saint-Malo
Introduction
La ville de Saint Malo possède une histoire riche et morcelée. Sa position stratégique entre fleuve, mer et campagne, sa proximité avec les îles anglo-normande et avec la frontière bretonne en fait un territoire riche qui eu de nombreuses fonctions au fil des siècles. Ermitage, ville fortifiée, cité-état, festung ou station balnéaire, toutes ces transformations au fil du temps présentent aujourd’hui un tissus urbain complexe et finement entrelacé.
Le territoire actuel de Saint-Malo résulte de la fusion en 1967 des anciennes communes de Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé. Tout au long de son développement, notamment lors des périodes de croissance démographique, la ville a accompagné la construction de nouveaux logements en intégrant des commerces, des services, des activités et des équipements pour répondre aux besoins de la population. L'urbanisation s'est opérée à partir des trois villes historiques et s'est étendue de manière inégale sur les espaces agricoles et naturels, en fonction des contraintes topographiques et des obstacles naturels et artificiels. Tout cela a été réalisé en préservant au mieux des espaces de respiration.
De nos jours, Saint Malo est une sous-prefecture d’Ille-et-Vilaine. Elle possède, en plus d’un patrimoine naturel, bâti et maritime riche qui participe à son attractivité touristique, un tissus économique diversifié avec à la fois de nombreux commerces de proximité dans ses différentes polarités et des zones d'activités commerciales, artisanales, industrielles et portuaires. Par ailleurs, c’est une ville ouverte sur le territoire qui l’entoure par un important réseau routier, ferroviaire et maritime.
Mais cette ville présente aujourd’hui des défis majeurs. Sa population ne cesse d’augmenter alors que le secteur immobilier est saturé. De plus son expansion est vouée à s’arrêter en raison des nombreuses lois qui protège ses environs agricoles, forestiers ou le littoral. Lors de la haute saison touristique, l’ensemble de sa population est multipliée par quatre ce qui non seulement renforce les problèmes de logements mais surtout incite les propriétaires à ne proposer la locations de leur logements seulement en courte durée et non à l’année. Si bien que son centre historique, la ville fortifiée, se transforme aujourd’hui en ville musée. La majorité des logements sont saisonniers, la ville se dépeuple l’hiver, et l’exode des services vers les nouveaux quartiers de la ville participe à cet abandon de la cité en saison basse.
La ville de Saint Malo présente un tissu historique riche de multiples fonctions, une situation métropolitaine importante à l’échelle de la région mais aussi de nombreux défis d’urbanisme.
Plan :
I- Un tissu historique riche
• De sa création au milieu du XXe siècle
• La reconstruction suite à la seconde Guerre Mondiale
• L’Agglomération des villes voisines en 1967
II- Un situation métropolitaine impactante à l’échelle régionale
• Une ville d’industries et d’entrepreneurs
• Son réseau routier et ferroviaire
• Son activité portuaire et maritime
III- De nombreux défis d’urbanisme
• L’état actuel de la ville
• La crise du logement
• Ses espaces naturels
Sitographie
I- Un tissu historique riche de nombreuses fonctions à travers les siècles
• De sa création à la moitié du XXe siècle
A l’origine Saint-Malo n’est qu’un rocher à l’embouchure de la Rance, presqu’île à marée basse, île à marée haute. La première ville se trouvait elle à Aleth, petite colline non-loin où l’on trouve encore les ruines de la première cathédrale de l’évêché. C’est en 541 que Saint Malo, venant de l’actuel pays de Galles, s’installera en ermite sur ce rocher, suivi peu à peu d’autres moines. Au milieu du XIIe siècle, l’évêque Jean Châtillon déplace le siège épiscopal sur le rocher et fait élever un mur d’enceinte qui se transformera petit à petit en rempart durant les décennies suivantes.
Le 11 mars 1590 a eu lieu un évènement important dans la vie de la cité ; elle proclame son indépendance car elle désapprouve celui qui est désigné comme successeur de François Ier : Henri de Navarre, un protestant. Elle devient alors la République de Saint Malo. Si elle peut marquer son refus de manière si catégorique c’est parce que Saint Malo est une ville riche grâce à son activité portuaire. Cette indépendance prend fin le 5 décembre 1594 lorsque Henri IV abjure le protestantisme et se converti au catholicisme.
En effet Saint Malo fut pendant près de trois siècle le premier port de France. Elle prend son envol suite à la découverte des Amériques, grâce au commerce triangulaire mais surtout par son commerce avec les Indes. Par ailleurs, en plus d’être un important port de commerce et de négoce, elle est ‘’la cité corsaire’’, flotte du roi, car Saint Malo est la première ville de défense de la Bretagne lors de l’entrée en guerre avec l’Angleterre en 1689. C’est pourquoi Vauban sera appelé cette même année pour fortifier la cité. Il imagine un grand plan urbanistique qui relierait l’intra-muros au village voisin de Saint Servan et qui fortifierait ce dernier. Mais à cause d’une historique rivalité entre les servannais et les malouins ce projet sera abandonné. En revanche il réalisera son programme défensif marin qui consiste en la construction de nombreux forts sur les îlots présents dans la baie de Saint Malo placés de telle sorte que tout emplacement géographique dans la baie est atteignable par tir de canon depuis au moins l’un des forts. C’est aussi lors de cette guerre que la décision est prise d’étendre la ville, elle passe de seize hectares à vingt-quatre, la construction des nouveaux remparts s’achèvera en 1744.
Fin XIXe et début XXe la cité corsaire est devenue principalement un port de pèche, particulièrement de la grande pèche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. En parallèle
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