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Pierre Rosanvallon - Le Bon Gouvernement (Fiche de Lecture)

Fiche de lecture : Pierre Rosanvallon - Le Bon Gouvernement (Fiche de Lecture). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2016  •  Fiche de lecture  •  481 Mots (2 Pages)  •  1 172 Vues

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Fiche de lecture

Pierre Rosanvallon, Le bon gouvernement Seuil 2015

Pierre Rosanvallon a engagé depuis plusieurs ouvrages une réflexion sur la démocratie. Après « Le peuple introuvable », « La démocratie inachevée », « La légitimité démocratique », « Le sacre du citoyen » et « La société des égaux », il la poursuit dans cet ouvrage, qui couronne l’ensemble, avec un point de vue très actuel sur les qualités du « bon gouvernant ».

Le contenu de l’ouvrage

L’ouvrage est un ouvrage d’histoire, qui cherche un sens dans les formes prises par la démocratie depuis la révolution française jusqu’à l’élection en France du Président de la République au suffrage universel. La thèse centrale est que l’on est passé depuis la Révolution d’une démocratie d’autorisation et de représentation, où la question centrale était celle de « la bonne représentation », à un modèle présidentiel où se pose la question du bon ou mauvais « gouvernement », avec un point central : la relation gouvernants gouvernés.

Dans le premier chapitre, au début de l’histoire, à la Révolution, une Assemblée incarne la souveraineté du peuple : c’est le règne de la loi, règle générale et impersonnelle qui protège contre l’arbitraire et la variabilité des juges et doit dessiner un monde ordonné et juste. La référence est Bécarria qui, dans son traité « Des délits et des peines » (1764), plaide pour une objectivation du droit. La place du politique, bridé par la loi et dont on n’attend rien dans le domaine économique, est alors réduite. Le pouvoir exécutif est second : il tient sa légitimité de l’Assemblée et quand il le faut (le directoire) est collégial. Une fois la parenthèse napoléonienne refermée dans la réprobation des élites, se construit au XIXe siècle un régime parlementaire qui, malgré certaines éclipses (le Second empire, les crises des années 1870) va durablement reposer sur un exécutif faible (un Président du Conseil souvent falot) : les grandes décisions se prennent à la Chambre. La situation est nettement différente en Angleterre, terre de parlementarisme triomphant mais où le pouvoir exécutif jouit d’une autonomie plus grande, paradoxalement parce qu’il met continûment en cause sa responsabilité devant le Parlement.

La réhabilitation de l’exécutif se fera à partir du XXe siècle : elle est favorisée par l’extension du suffrage universel, par les impératifs de la guerre qui réhabilitent le commandement et l’autorité, enfin par l’extension du champ des politiques publiques à l’économie, domaine qui échappe à la loi : la politique devient un objectif à atteindre (plein emploi, équilibre de la balance des paiements…). Gouverner, c’est désormais avoir un projet, montrer sa volonté, agir. La loi devient moins générale, plus spécifique, moins rare aussi. C’est l’exécutif qui la prépare et l’utilise. C’est aussi à cette époque que se construit l’auxiliaire de l’exécutif, l’administration, gardienne et servante du bien commun, avec des valeurs de compétence et d’expertise qui complètent et contrebalancent le pouvoir.

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