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« Quand vous serez bien vieille... » de Ronsard 

Commentaire de texte : « Quand vous serez bien vieille... » de Ronsard . Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  601 Mots (3 Pages)  •  1 116 Vues

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Voici une introduction possible :

Au XVIe siècle, siècle de l’humanisme, les artistes s’inspirent des œuvres antiques greco-latines. Aussi, les membres du mouvement poétique de la Pléiade n’échappent pas à cette tendance. Admirateurs du poète latin Pétrarque, connu particulièrement pour son recueil le Canzoniere destinée à sa muse Laure, ils vont tout comme lui écrire pour célébrer leur bien-aimée. C’est ainsi que Ronsard publia ses Amours (1566) en l’honneur de Cassandre ou encore ses Sonnets pour Hélène (1578) pour rendre hommage à la fille d’honneur de Catherine de Médicis, Hélène de Surgères. La Reine, touchée par la détresse de la jeune fille pleurant son mari mort à la guerre, demandera à Ronsard de lui consacrer sa plume. Petit à petit, Ronsard s’attachera réellement aux charmes d’Hélène qui deviendra ainsi son « amour d’automne. » Dans ce poème XLIII du livre I, « Quand vous serez bien vieille… » écrit en alexandrins, Ronsard tente de séduire sa muse. Ce topos poétique est rendu original par Ronsard qui adopte une stratégie paradoxale de séduction (1er mouvement du texte) tout en donnant une leçon d’épicurisme (2ème mouvement du poème).

1er mouvement du poème : tout sauf les deux derniers vers

A travers le 1er mouvement du poème Ronsard adopte une stratégie de séduction originale. Tout d’abord, il décrit sa bien-aimée non pas telle qu’elle est aujourd’hui mais telle qu’elle sera dans le futur (tous les procédés vus ensemble : une femme vieille qui s’ennuie !)

Ronsard met en scène Hélène, nous avons un tableau vivant d’Hélène. Véritable hypotypose : cadre spatio-temporel  avec proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de temps « Quand vous serez bien vieille » = futur + complément circonstanciel de temps « un soir » + complément circonstanciel de lieu « assise auprès du feu ». La notion temporelle est renforcée par la monotonie des actions suggérée par les participes présents « dévidant et filant » (vers 2). Ainsi, l’endormissement (la mort prochaine ?) finit par s’opérer comme en atteste les participes présents antithétiques « sommeillant » et « réveillant » rimant entre eux aux vers 6 et 7. La décrépitude d’Hélène est rappelée par l’adjectif qualificatif « vieille » (vers 1 et 11), elle est renforcée au vers 1 par l’adverbe « bien » et par la position de faiblesse donnée par le participe passé « accroupie » vers 11. (…)

Puis, il se glorifie en tant que poète surtout ! Le vocabulaire de la parole et donc de l’art poétique apparaît dès le vers 3 avec un aspect gai et élogieux qui contraste étrangement avec le portrait d’Hélène « direz, chantant, émerveillant ». Caractère un peu narcissique du poète qui se matérialise par sa présence, déterminant possessif « mes vers » et son identité placée en tête de vers « Ronsard » prononcée par la muse qui elle n’apparaît que sous le pronom personnel « vous/je » donc incognito ! au sein du deuxième quatrain, Ronsard représente l’élément perturbateur permettant d’éviter de sombrer dans la mort comme le prouve la proposition subordonnée relative « qui au bruit de Ronsard… réveillant… immortelle. » La parole poétique permettrait donc à Hélène de rester

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