Nana Emile Zola " alors Il Leva Les Yeux "
Note de Recherches : Nana Emile Zola " alors Il Leva Les Yeux ". Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar saluminium • 13 Juin 2014 • 923 Mots (4 Pages) • 3 076 Vues
NRP hors série Lycée – mars 2014 1
Le Soir du chien, Marie-Hélène Lafon
Par Françoise Rio
Plan détaillé pour un commentaire sur un extrait de "Nana" d'Émile Zola
Corpus : Nana d’Émile Zola, chapitre VII, de « Alors, il leva les yeux … » à « … quand il la laissa se
relever. »
Dans la revue : le plan détaillé correspond à la séance 15 : Zola, Nana.
Problématique : En quoi Nana correspond-elle au type romanesque de la « femme fatale » ?
1. Une femme-enfant narcissique.
a. La femme nue au miroir.
- Réécriture d’un motif très souvent exploité dans la peinture classique ou moderne (cf. Bellini,
Jeune femme nue devant le miroir ; Velazquez, La Vénus au miroir ; Cézanne, Femme nue au
miroir).
- Se sachant observée par son amant, Nana se complaît dans une auto-contemplation
méthodiquement détaillée tout au long du texte : « Nana s’était absorbée dans son ravissement
d’elle-même », « regardant avec attention dans la glace un petit signe brun », « elle étudia d’autres
parties de son corps », « s’examinant de dos et de face » …
- Narcissisme rime avec auto-érotisme : après s’être longuement observée, Nana se livre au « plaisir
solitaire ».
b. Un plaisir mi-enfantin mi-pervers.
- Régression au stade de la découverte et de l’exploration enfantines du corps : « reprise de ses
curiosités vicieuses d’enfant », « elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer », « elle se
faisait petite, comme pour se mieux sentir ».
- Enfance connotée par le lexique du jeu et de l’amusement : « drôle », « amusée », « rire
amoureux », « en riant à l’autre Nana ».
- Enfance pervertie par la mise en scène délibérément érotique de ce jeu de « plaisir solitaire » en
présence d’un homme : « l’air étonné et séduit d’une jeune fille qui découvre sa puberté », « le
frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre », « Sa bouche goulue soufflait sur
elle le désir ».
2. Un pouvoir d’envoûtement maléfique.
a. Un portrait de Nana sous le regard fasciné de Muffat.
- Choix de la focalisation interne souligné par la première phrase de l’extrait « Alors, il leva les
yeux » et par la construction en alternance des paragraphes suivants qui sont tour à tour centrés
sur le regard de Muffat et sur le spectacle de Nana.
- Muffat est maladivement subjugué par la vision de Nana nue : « Muffat la contemplait. Elle lui
faisait peur. Le journal était tombé de ses mains […] Et, ne pouvant détourner les yeux, il la
regardait fixement », « Muffat regardait toujours, obsédé, possédé ».
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