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« Le modèle de Clausewitz à l’épreuve du fonctionnement d’Al-Quaïda »

Étude de cas : « Le modèle de Clausewitz à l’épreuve du fonctionnement d’Al-Quaïda ». Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2020  •  Étude de cas  •  833 Mots (4 Pages)  •  2 190 Vues

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HGGSP

« Le modèle de Clausewitz à l’épreuve du fonctionnement d’Al-Quaïda »

        Le modèle de Clausewitz définit la guerre telle qu’elle est depuis le XVIIIème siècle. Ainsi, deux formes de guerres existent : la guerre dite « réelle » et la guerre absolue. La guerre « réelle » oppose deux armées régulières, elle est soumise au politique et a pour but de défendre la nation. Cette guerre réelle par une montée aux extrêmes (association du général des armées et du chef de l’Etat ou passion du peuple) peut devenir absolue c’est-à-dire qu’elle échappe au politique, qu’elle ne vise qu’à l’anéantissement de l’adversaire et se solde par l’incapacité de l’un des belligérants à poursuivre.                        Cependant, depuis la fin des années 1990, l’essor du terrorisme international a remis en question ce modèle de guerre. Les mobiles du terrorisme sont variés (politiques, criminels ou religieux). Les actes terroristes visent à faire un maximum de victimes, notamment civiles, et à créer un climat d’insécurité. Ils illustrent un affrontement asymétrique, c’est-à-dire un rapport de force inégale entre les camps, souvent entre un Etat et un groupe suivant une idéologie. Ces guerres sont dites irrégulières. Le fonctionnement d’Al-Quaïda permet d’illustrer ce nouvel aspect de la guerre. Ce mouvement utilise peu de moyens matériels mais a une importante maîtrise de la logistique et de la communication.                                                                       Al-Quaïda est une rupture par rapport à la vision clausewitzienne de la guerre. Les conflits sont transnationaux et non plus des nations qui s’affrontent. Le djihad n’est pas une guerre entre nations mais un conflit basé sur une forte division idéologique et ses combattants peuvent être recrutés dans le monde entier. Le terrorisme islamiste fait émerger des ennemis de l’intérieur comme les frères Kouachi, des français qui ont orchestré l’attentat dans les bureaux de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015. La guerre n’oppose plus deux armées régulières, il s’agit d’actions ponctuelles dans une stratégie sur le long terme de conflits asymétriques. Les forces militaires des islamistes sont des acteurs non étatiques, ils sont des groupes armés, par exemple AQMI au Maghreb ou des civils armés. Les actions terroristes utilisent régulièrement des armes non conventionnelles comme les avions lors de l’attentat du 11 septembre 2001 à New York. La guerre régulière et la communication sont fortement liées. Les cellules terroristes ciblent les victimes civiles et les symboles avec l’exploitation du choc visuel des images pour heurter les opinions. Al-Quaïda a crée un nouveau paradigme de la guerre marquant un « avant-après » 11 septembre. La guerre qui était située dans un lieu précis avec une temporalité et des acteurs identifiables, opposant plusieurs armées et utilisant un armement traditionnel s’est transformée. A présent l’espace géographique est indéterminé ; la temporalité a été modifiée, il s’agit d’accélérations et de ralentissement et non de début et de fin ; les catégories de combattants sont effacées ; les cibles militaires et civiles sont de plus en plus fusionnées et enfin, la guerre asymétrique est systématisée. Le terrorisme a donc rompu avec la vision clausewitzienne.                                Néanmoins, la rupture avec la théorie clausewitzienne n’est pas totale. Le terrorisme et notamment Al-Quaïda repose sur un fondamentalisme religieux. Ben Laden, l’ancien leader de ce groupe islamiste, a justifié sa cause par la défense du Dieu musulman face aux actions Américaines dans les pays arabes. Dans la logique de Clausewitz, le fondamentalisme religieux ne peut concevoir que la guerre absolue. De plus, que ce soit par l’idéologie qui base les actions ou par les réseaux crées à travers le monde, Al-Quaïda confirme que la guerre est d’abord un fait politique comme le définit Clausewitz. Et enfin, du fait de la volonté de créer un Etat islamique, Al-Quaïda a principalement territorialisé son action en Syrie et en Irak aboutissant à une forme de guerre plus traditionnelle compatible avec Clausewitz. Une coalition militaire dirigée s’est formée et des batailles ont eu lieu, comme les frappes menées le 1 juillet 2019 au nord-ouest de la Syrie contre des dirigeants d’Al-Quaïda.

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