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Pensez-vous que la littérature d’idées soit toujours une arme efficace afin de combattre pour l’égalité ?

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Par   •  7 Janvier 2023  •  Dissertation  •  1 557 Mots (7 Pages)  •  541 Vues

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Dès le XVIIe siècle, on voit apparaître une littérature dite d’idées autour du combat pour l’égalité comme l’illustre l’ouvrage de Marie de Gournay sorti en 1622, nommé « L’égalité des hommes et des femmes ». La littérature d’idées a pour particularité de mettre en avant des arguments afin de convaincre le lecteur par un raisonnement logique et presque irréfutable. Cette littérature d’idées atteint son apogée durant le siècle des lumières à travers des écrits bien connus comme Candide de Voltaire qui dénonce l’inégalité entre les hommes ou comme la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, véritable cri de révolte sur la condition féminine dans cette société en pleine révolution. Mais cette littérature d’idées constitue-t-elle une arme efficace afin de combattre pour l’égalité ? Dans un premier temps, nous examinerons en quoi la littérature d’idées contribue dans une certaine mesure à dénoncer les inégalités notamment entre les hommes et les femmes. Dans une deuxième partie, nous verrons comment cette littérature d’idées si elle n’atteint pas forcément son but ultime, se révèle cependant utile en contribuant à une transformation progressive de la société.

La littérature d’idées a contribué dans une certaine mesure à combattre les inégalités notamment entre les hommes et les femmes. Olympe de Gouges dans sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC) en illustre tout l’enjeu.

Située politiquement dans le camp des girondins, Olympe de Gouges consciente du caractère inachevé de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (proclamée deux ans plus tôt en 1789) rédige ce texte comme un manifeste non seulement pour faire reconnaître l’égalité des hommes et des femmes mais plus globalement comme un outil destiné à émanciper socialement la femme vis-à-vis de l’homme.

En effet, ce texte réaffirme en premier lieu, les droits naturels de tout être humain à sa naissance, qu’il soit homme ou femme, dans son article 2 : « liberté, propriété, sûreté et surtout résistance à l’oppression ». La résistance à l’oppression trouve son prolongement dans l’autorité qui ne peut être exercée que si elle émane de la nation (article 3). Olympe de Gouges brandit le droit pour la femme à la liberté d’expression et d’opinion (article 11) à travers cette phrase désormais célèbre (article 10) : « la femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune ». Ainsi, les femmes doivent pouvoir prendre une part active au fonctionnement de la nation et de l’Etat à travers l’élaboration de la loi (article 6), la participation au calcul de l’impôt (article 14), la rédaction de la constitution (article 16)… autant de domaines dans lequel elles resteront exclues jusqu’au milieu du XXe siècle. L’argumentation d’Olympes de Gouges s’appuie sur plusieurs arguments pour justifier ce principe d’égalité : d’une part sur l’ordre naturel des choses et l’équité : « les lois de la nature » dans ses articles 4 et 5, le « patrimoine de la nature » de l’article 17. Elle s’appuie aussi sur le bénéfice que la société tirera de cette égalité (article 12) apportant ainsi un éclairage sur la contribution de la femme au bon fonctionnement de la société.

Derrière les droits et devoirs qui doivent être offerts aussi aux femmes de l’époque pour les raisons qui viennent d’être évoquées, se cache la nécessaire émancipation sociale de la femme qu’Olympe de Gouges tente d’assoir dans cette déclaration. Ainsi la liberté d’expression doit s’étendre à la sphère privée notamment pour la reconnaissance par leur mère des enfants adultérins (article 11). De la même façon, l’article 17 qui reprend la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC), apporte des nuances notables à une époque où le divorce n’est pas encore autorisé donnant ainsi des droits aux membres des couples séparés « LeS propriétéS sont à tous les sexes réunis ou séparés ». Le divorce sera autorisé en 1792 renouant ainsi avec le droit romain. Cette émancipation matérielle de la femme n’est pas une idée nouvelle car Beaumarchais l’avait lui-même ironisé dans son « Mariage de Figaro » : « … traitées en mineures pour nos biens et punies en majeures pour nos fautes ». Cette émancipation économique des femmes est une préoccupation que l’on retrouve à plusieurs niveaux dans la DDFC. Ainsi l’article 6 relève que les femmes doivent avoir accès aux charges et emplois publics comme les hommes, tout en précisant qu’il s’agit d’une égalité à compétences égales (« capacités », « vertus », « talents »). De la même façon, à travers l’article 13, elle revendique le fait que la femme doit pouvoir prétendre aux emplois salariés, en dehors de la maison et des tâches domestiques qu’elle réalise finalement gratuitement. Idée qui sans être clairement indiquée, transparait dans son article 13 qui évoque les «

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