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Fiche De Lecture: Le Savant et le Politique de Max WEBER

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Par   •  23 Janvier 2014  •  2 402 Mots (10 Pages)  •  3 713 Vues

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TIEGNAN Moumini

Master ISA

FICHE DE LECTURE

Max WEBER, Le Savant et le Politique, Plon, 1959, 122p.

Max WEBER (21 avril 1864 - 14 juin 1920), est considéré comme l'un des pères de la sociologie moderne allemande. Il évolua de par la vie et les activités de ses parents, dans des milieux religieux (protestante), 'industriels, de haut fonctionnaires, d'intellectuels et de politiciens. Cette fréquentation lui donna un goût de la lecture. Les œuvres de Cicéron, Machiavel, Hegel, Kant, Nietzsche mais aussi de Karl Marx, contribuèrent à son orientation vers des études d'histoire, de philosophie, la théologie. Il fit également des études de droit et d'économie. Dès son doctorat (1889) de droit sur les sociétés commerciales dans les cités italiennes du Moyen Age mais surtout sa thèse d'habilitation (1891) sur l'importance de l'histoire agraire romaine pour le droit public et privé le qualifie pour être professeur, preuve de sa qualité d'éminent chercheur. Il semble celui qui met son "cœur à l'ouvrage et rien qu'à cela" car ayant pu accéder rapidement à un poste qui le fit vivre décemment à l'inverse de tant d'autres jeunes chercheurs.

Il a enseigné le droit à Berlin (1893), l'économie politique à Fribourg (1894) puis à Heidelberg (1896) avec une interruption de plus de six ans pour des raisons de santé. Il revint à l'enseignement à partir de 1903 où il oriente ses recherches sur la sociologie. Il dirige en 1904 la première revue Archives des sciences sociales et des sciences politiques avec Edgar Jaffé, Werner SOMBAR, où il publia la plupart de ses travaux de sociologie. En 1909, il créa la Société allemande de sociologie avec Georg Simmel.

Attentif à la chose publique, sous l'impulsion d'un fort désir d'action, il adhère au parti social-démocrate (1918) et refusa la défaite allemande bien qu'il fit finalement parti de la délégation allemande qui signa le traité de Versailles. Sollicité, il participa également à la rédaction de la nouvelle constitution du Reich. A l'issue il s'exila pour un bref instant à Vienne pour y enseigner l'économie et revint occupé la Chaire de sociologie à l'université de Munich (1919). A l'invitation de l'association libre des étudiants, WEBER prononce deux conférences mémorables, à savoir: "le métier et la vocation du savant"; et "le métier et la vocation du politique". Ces deux textes sont réunis sous le titre "le savant et le politique", désormais oeuvre classique de la sociologie. Quels sont les facteurs historiques marquant le contenu de cet œuvre .

I- Contexte historique

Comme l'écrit Raymond ARON dans le préface, Max WEBER appartient à la génération de ceux qui assistèrent à l'épanouissement de l'empire allemand sous Bismarck de même que sa chute et l'arrivée au pouvoir d'un jeune empereur (Guillaume II). C'est en cette fin du XIXe siècle marquée aussi par le développement de la législation sociale, les premières interventions personnelles de l'empereur dans la diplomatie et la réflexion sur l'héritage bismarckien mais aussi le régime politique et la mission de l'Allemagne unifiée qui ont influencé le positionnement sociologique de WEBER que se situent ses prises de positions. On l'entrevoit comme un nationaliste qui approuve l'impérialisme allemand.

La fin du XIX e siècle, c'est aussi la période où il se pose un débat sur "les méthodes", d'abord en économie puis sur l'ensemble des sciences sociales du fait de philosophes se réclamant du courant néo-kantien qui s'opposent aux positivismes de COMTE au prétexte qu'il ne saurait y avoir une seule et même méthodes à la fois pour les sciences sociales et les sciences de la nature: les premiers rendent compte d'évènements singuliers par une interprétations des comportements humains, tandis que les seconde visent l'établissement de lois générales universellement admises.

WEBER, par son épistémologie et sa méthode propose une conciliation entre le positivisme et le subjectivisme. C'est pourquoi il propose une approche sociologique qui fait du sens subjectif des conduites des acteurs le fondement de l'action sociale. Il bâtit donc une sociologie dite compréhensive. De ce qui précède, il apparaît que WEBER est en quête d'une rationalité appréhendée à travers la théorie de la causalité. Selon lui une méthode objective et rationnelle doit être fondée sur l'expérimentation, l'établissement de faits en vue de déterminer des rapports de causalité. Ces domaines de recherches portent sur la domination, l'Etat et le droit.

Bien que n'ayant pas de disciples connus, la force de ses idées le fit connaître dans de nombreux pays européens et aussi aux USA. Tardivement introduits en France, ses œuvres réunissent des auteurs tels que Raymond Boudon, Pierre BOURDIEU. Mais c'est Raymond ARON qui contribua le plus à la connaissance et à la diffusion de l'auteur.

II- Le métier et la vocation du savant

1-Vocation scientifique et modernité

Pour analyser la vocation du savant, WEBER dresse la trajectoire d'un jeune chercheur en Allemagne et aux USA. Dans le premier cas, le recrutement se fait sur une base ploutocratique, l'étudiant devant survivre de sa fortune propre dans l'espoir d'accéder, un jour, à un poste prestigieux qui le fera vivre. Dans le second, c'est plutôt la bureaucratie, le jeune chercheur étant rémunéré mais congédiable à tout moment, au regard des résultats, contrairement au système allemand qui s'américanise de plus en plus.

Tout jeune chercheur qui a vocation de savant doit "posséder non seulement les qualifications du savant, mais aussi celles du professeur" qui malheureusement ne coïncident pas toujours. Car en effet on peut être un bon chercheur et un médiocre professeur qui ne parvient pas à faire apprendre à ses élèves. Le savant doit obéir à certaines qualités. Il doit être guidé par la spécialisation (vocation de tout savant) et la passion qu'impose sa discipline et la complexité des recherches. C'est pourquoi il doit s'investir à la manière d'un artiste à la différence que la science est en perpétuel mouvement. La science, elle a vocation à contribuer au progrès, c'est-à-dire que chacun

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