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Y a-t-il encore des grands Hommes ?

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Par   •  24 Février 2014  •  1 014 Mots (5 Pages)  •  1 673 Vues

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Y a t-il encore des grands Hommes ?

Le grand homme est défini par la croyance collective par son caractère extraordinaire, qui le place au-dessus de la mêlée. La fonction du grand homme est de dépasser son individu et de s’extraire de la collectivité en se dévouant à son service.

Dans sa fonction moderne, telle que l’a instituée le rôle du Panthéon dédié par la Convention, puis, après des péripéties, par la Troisième République, aux grands hommes qui marque une rupture avec l’Ancien Régime (ce monde où l’accès aux fonctions politiques et militaires etait réservé à un ordre).

s’il a gagné droit à la reconnaissance de la patrie (inscrit sur le frontispice du Panthéon), c’est en raison de la contribution de ses talents à l’intérêt général, et non parce qu’ « il s’est donné la peine de naître » (Le mariage de Figaro, Beaumarchais). Aussi, qu’il soit homme de lettres, comme Voltaire et Rousseau, précocement panthéonisés, ou militaire, comme les généraux révolutionnaires, le grand homme est souvent un bourgeois. Il s’oppose au « grand seigneur méchant homme » dont se plaint Sganarelle dans le Don Juan de Molière : les grands hommes le sont non par leur naissance, mais par « leurs vertus et leurs talents », expression consacrée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (article VI) : il y a là une notion tout à fait post-révolutionnaire.

I. FIGURE MODERNE AUTOUR DE LAQUELLE EST ORGANISE UN CULTE MEMORIEL, LE GRAND HOMME OPERE UNE IDENTIFICATION ENTRE SA PERSONNE ET UNE MISSION HISTORIQUE

Le culte du grand homme s’assimile à une « religion civile » préconisée par Rousseau dans « Le Contrat Social » pour asseoir la démocratie. Ces pratiques culturelles se matérialisent autour des monuments élevés du grand homme, donnant lieu, dans les débats de la Troisième République, à ce que Maurice Agulhon a appelé la « statuomanie » dans « La République au village ».

Le caractère « païen » de ce qui ressemble à une religion nationale a d’ailleurs pu heurter les Eglises, comme dans l’Allemagne wilhelmienne, où l’élévation d’un gigantesque monument à Bismarck suscita l’émotion dans les milieux catholiques. (volonté de casser avec l'Eglise qui été influente sous l'Ancien Regime)

Le culte de grand homme opère une personnification, à travers le symbole que constitue le grand homme, d’une mission historique : l’iconographie nous montre ainsi, pour Napoléon, les grands moments immortalisés par David : le sacre, l’assaut des Alpes. Lorsque Danton est représenté en statue place de l’Odéon, c’est en action, en train de haranguer la Convention. Parce que le grand homme est un homme d’action, sa vie donne matière à théâtralisation, comme le montrent les drames romantiques que sont « La mort de Danton » de Büchner.

La notion de grand homme, dans son acceptation politique (par un glissement idéologique, une fonction d’homme providentiel), peut être mise au service d’une propagande tendant à remettre le destin de la notion à l’homme providentiel. En dehors de cette acception politique particulière, le grand homme se voit assigner une mission de contribution au progrès de l’humanité. Dès le XIXéme siècle, le panthéon a accueilli,

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