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Contrôle De Constitutionnalité Et De Conventionnalité

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Par   •  9 Mars 2013  •  1 828 Mots (8 Pages)  •  1 458 Vues

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Le juge Marshall dans l’arrêt Marbury versus Madison déclarait : « Lorsque deux lois sont en conflit, le juge doit décider laquelle des deux s’applique ». Il y a deux siècles déjà, la problématique d’une hiérarchie des normes était présente dans l’ordre juridique. Aujourd'hui en France, on relève principalement deux mesures visant au maintien de cette hiérarchie des normes : le contrôle de constitutionnalité et le contrôle de conventionnalité.

Le contrôle de constitutionnalité est un contrôle de la conformité des lois par rapport à la Constitution qui est placée au sommet de la hiérarchie des normes. On distingue deux différents types de contrôle : par voie d’action et par exception. Le contrôle de conventionnalité consiste à vérifier la conformité de la loi française aux engagements communautaires et internationaux de la France.

L’article 6 de de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen déclare que « La loi est l’expression de la volonté générale ». Ce principe explique l’opposition marquée des révolutionnaires de 1789 à toute forme de contrôle de constitutionnalité des lois. En effet, l’apparition et le développement du contrôle de constitutionnalité des lois en France n’a été réellement mis en place que très tardivement. Après la Révolution de 1789, de nombreuses constitutions se succèdent et restent chacune en vigueur tout au plus quelques années. La France connait en effet une constitution en 1791, puis une nouvelle en 1793 et un projet de Constitution est à nouveau mis en place en 1975 après la mort de Robespierre. L’idée d’un contrôle constitutionnel est alors évoquée pour la première fois dans l’histoire du droit par l’abbé Siéyès dans son Discours du 2 Thermidor an III en 1795 à la suite de cette instabilité constitutionnelle. Ce dernier déclare ainsi : « Vous voulez donner une sauvegarde à la constitution, un frein salutaire qui contienne chaque action représentative dans les bornes de sa procuration spéciales, établissez une jurie constitutionnaire ». La première consécration juridique d’un contrôle constitutionnel a lieu le 28 février 1803 à l’occasion de l’arrêt Marbury versus Madison par le juge Marshall. En France, le Conseil constitutionnel a seulement été créé en 1958. Il a pour but de contrôler le respect par le Parlement du domaine de la loi défini par l’article 34 de la Constitution actuelle et il a développé progressivement son contrôle en trois étapes. Tout d’abord, par la décision du 16 juillet 1971 sur la liberté d’association, le Conseil constitutionnel a élargi son contrôle des lois qui lui étaient déférées vis-à-vis du Préambule de la Constitution qui lui-même renvoie à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et au Préambule de 1946 en plus du contrôle effectué vis-à-vis de la Constitution elle-même. Dans un second temps, la révision constitutionnelle du 29 octobre 1974 a élargi la saisine du Conseil constitutionnel à 60 députés ou 60 sénateurs. Cette saisine était en effet réservée auparavant au Président de la République et aux présidents des deux chambres. Enfin, la Question Prioritaire de Constitutionnalité a été mise en place en 2008 : depuis cette date, le contrôle de constitutionnalité peut se faire par voir d’exception, c’est-à-dire après que la loi soit proclamée. Chaque citoyen peut avoir recours à un contrôle de constitutionnalité par le biais de la Question Prioritaire de Constitutionnalité. Le contrôle de conventionnalité est apparu en 1975 dans le cadre de la loi sur l’IVG : en refusant d’exercer un contrôle de la conformité des lois aux traités internationaux dans le cadre du contrôle de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a conduit les juridictions administratives et judiciaires à affirmer et développer cette nouvelle compétence.

Dans quelle mesure le contrôle de constitutionnalité et le contrôle de conventionalité peuvent-ils apparaitre comme des mesures complémentaires dans le maintien de la hiérarchie des normes de l’ordre juridique français ? Existe-t-il une supériorité de l’un de ces deux contrôles ?

Dans un premier temps, nous aborderons les différentes natures du contrôle de constitutionnalité et du contrôle de conventionalité ayant néanmoins des effets similaires. Dans un second temps, nous verrons ces deux types de contrôle comme des mesures concurrentes dans le maintien de la hiérarchie des normes en France.

I. Deux mesures de nature différente aux effets néanmoins relativement similaires

Le contrôle de constitutionnalité et le contrôle de conventionnalité apparaissent aujourd’hui comme des mesures intrinsèquement liées dans le maintien de la hiérarchie des normes. Ces deux mesures sont de nature différente mais aboutissent néanmoins à des effets relativement similaires.

1) Deux contrôles de nature différente

Les modalités du contrôle de constitutionnalité et du contrôle de conventionalité sont sensiblement différentes.

Tout d’abord, l’auteur de la procédure est différent pour chaque contrôle. En effet, le contrôle de constitutionnalité est exercé par le Conseil constitutionnel alors que le contrôle de conventionalité peut quant à lui être exercé par tout juge ordinaire.

La procédure est également spécifique à chaque contrôle.

Le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de la République, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat et, depuis la révision constitutionnelle de 1974, 60 députés ou 60 sénateurs, pour contrôler la constitutionnalité d’une loi entre le moment de son adoption et celui de sa promulgation. La procédure est écrite, inquisitoriale et secrète. Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation. En juillet 2008 a été inséré dans la Constitution un article 61-1 qui prévoit une possibilité de saisine du Conseil constitutionnel, lorsque, à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit. Il s’agit de la Question Prioritaire de Constitutionnalité, appliquée en France depuis le 1er mars 2010.

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