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Prostitution : la loi est-elle la solution ?

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Par   •  18 Juin 2013  •  2 823 Mots (12 Pages)  •  3 517 Vues

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« Prostitution : la loi est-elle la solution ? »

J’ai choisi le thème de la prostitution car il est revenu sur le devant de la scène médiatique et politique au cours du mois de mars 2013 puisqu’il a été question d’abroger la loi pour la sécurité intérieure mise en place en 2003, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur. De plus, la Ministre du Droit des femmes actuelle, Najat Vallaud-Belkacem s’était prononcée en faveur d’une loi pénalisant les clients.

Afin d’aborder cette question de la prostitution je m’appuierai sur un dossier de la revue Politis, paru à la fin du mois de mars 2013 et intitulé « La loi est-elle la solution ? ». J’y inclurai également quelques citations de l’ouvrage de Lilian Mathieu, intitulé La condition prostituée, paru en 2007.

Une première partie sera consacrée à la prostitution en général, avec quelques chiffres ainsi qu’une approche des différents types de prostitution. La deuxième partie relatera les trois grandes « théories » concernant la prostitution, à savoir le « prohibitionnisme », l’ « abolitionnisme et le « réglementarisme ». Une troisième partie émettra des critiques à l’égard de ces trois régimes pour enfin, dans une quatrième partie, évoquer le positionnement de la France en matière de prostitution.

I. Le monde de la prostitution

La prostitution est un phénomène mondial et concerne à la fois des femmes, des hommes et des enfants. Trois critères distincts peuvent être retenus afin de définir la prostitution : le contact sexuel, la rémunération et la nature répétée ou habituelle de l’opération. Selon Lilian Mathieu, « la prostitution se range – aux côtés de l’alcoolisme, de l’illettrisme, des violences familiales ou encore de la délinquance juvénile – parmi ce qu’il est convenu d’appeler les problèmes sociaux.

Il existerait environ 20 000 personnes pratiquant la prostitution. Néanmoins, ce chiffre est à relativiser puisqu’il s’agit de données policières et qu’elle ne concerne que la prostitution de rue, laissant ainsi de côté les personnes pratiquant leur passe en appartement ou via internet. De plus, ce chiffre semble ne prendre en compte que les personnes étrangères, davantage contrôlées par les forces de l’ordre.

Autant la notion de proxénétisme possède une définition juridique, autant la prostitution n’est pas, et ne peut, être identifiée clairement puisqu’elle recouvre des réalités disparates. Il est tout de même possible de distinguer six catégories de prostitution : les dites « traditionnelles », la catégorie organisée des « travailleurs du sexe », les sans-papiers et les victimes de traite, les « occasionnelles », les prostitués masculins puis les mineurs.

- Les « traditionnelles » : cette catégorie regroupe essentiellement des femmes, plutôt âgées, présentant la prostitution comme un réel moyen d’obtenir une rémunération, présenté comme choisi et assumé. Elles exercent depuis de nombreuses années et possèdent, pour la plupart, un appartement ou une camionnette où elles réalisent leurs passes. Cet élément confère aux « traditionnelles » une certaine sécurité et un accès facilité à l’hygiène. Leurs tarifs sont assez élevés et elles exercent des pratiques sexuelles dites « légitimes » (port du préservatif obligatoire, pas ou peu de pratiques avilissantes. Ainsi, ces femmes ne sont que peu concernées par la toxicomanie ou le risque de VIH. Ces personnes sont, dans la plupart des cas, indépendantes c’est-à-dire « sans proxénète, sans patron ».

- Les « travailleurs du sexe » : cette catégorie de prostitution milite pour une reconnaissance légale de la prostitution comme un métier à part entière. Elle rassemble aussi bien des femmes que des hommes et des transgenres. Ces personnes militent activement pour cette reconnaissance et sont essentiellement représentées par le Strass, Syndicat du travail sexuel, créé en 2009, assez visible politiquement et médiatiquement. Ils exercent leurs passes dans les mêmes conditions que les « traditionnelles ».

- Les sans-papiers et victimes de traite : cette catégorie est celle que l’on présente médiatiquement comme « la nouvelle prostitution ». Elle correspond à une position relativement dominée et concerne une frange beaucoup plus précaire. Ce public est constitué de femmes, d’hommes mais également des transgenres. Leur prostitution s’exerce sur Internet et dans la rue. Leur accès aux soins et aux droits est très limité et ces personnes sont davantage victimes de harcèlement de la part des forces de police et des clients. Parmi cette population de sans-papiers, beaucoup se prostituent sous la contrainte, soit d’un proxénète soit d’un réseau criminel. Il est difficile d’appréhender ce phénomène puisque, par peur des représailles, elles taisent souvent leurs conditions de vie plus que précaires.

En marge de cette catégorie se trouve également la population des jeunes toxicomanes, souvent sans domicile, qui trouvent dans cette pratique un moyen d’obtenir de l’argent « facilement » afin d’acheter leurs doses. Ils sont beaucoup moins regardants sur la protection de leurs rapports et acceptent toutes sortes de pratiques sexuelles dans le but d’obtenir un maximum d’argent

- Les « occasionnelles » : se retrouve dans cette catégorie essentiellement la prostitution étudiante, symptôme de la précarité grandissante d’une certaine partie de cette population. La prostitution apparaît comme un moyen de subvenir à leurs besoins et de financer leurs études. Les « occasionnelles » peuvent également regrouper des travailleurs pauvres, essentiellement féminins et des mères au foyer. Cette prostitution occasionnelle s’effectue essentiellement par le biais d’Internet.

- Les prostitués masculins : assez peu étudiée, la prostitution masculine concerne principalement des personnes homosexuelles. Elle comprend de jeunes hommes qui se prostituent pour une clientèle homosexuelle mais également des travestis et transsexuels qui se prostituent pour une clientèle s’affirmant hétérosexuelle. Ils exercent leur prostitution essentiellement dans la rue, à proximité des lieux de rencontre homosexuels et connaissent des conditions sanitaires précaires. Ils sont les premières victimes des agressions homophobes.

- Les mineurs : la prostitution des enfants est un phénomène que l’on retrouve peu en France. Celle-ci est davantage assimilée

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