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Déficits publics et croissance

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Par   •  26 Septembre 2012  •  2 095 Mots (9 Pages)  •  2 306 Vues

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DEFICITS PUBLICS ET CROISSANCE

Introduction :

 Amorce = Crise de la dette souveraine de la Grèce, baisse de la note de crédit de l’Etat fédéral américain, plans de rigueur adoptés dans la plupart des pays de la zone euro, effondrement des valeurs boursières,…l’année 2011 a été marquée par la crise de confiance dans la capacité des Etats à rembourser leur dette publique due à des « déficits publics excessifs ».

 Problématique = Doit-on réduire les dépenses et augmenter les recettes des administrations publiques (Etat, Sécurité sociale, Collectivités locales) pour ne pas entraver l’augmentation à long terme du PIB ? Plus généralement doit-on interdire aux Etats d’avoir un budget déficitaire (la « règle d’or ») comme le pensent les libéraux ? En quoi le déficit public et la dette publique peuvent-ils être un frein à la croissance ? Le déficit public n’est-il pas indispensable à la relance de la croissance lorsque l’économie est en récession comme le pensent les keynésiens ?

 Annonce du plan = Si le cumul des déficits publics et l’endettement excessif qui en résulte peuvent être un obstacle à la croissance économique, cela ne signifie pas qu’il faille se priver du déficit public pour mener des politiques en faveur de la croissance.

1 – LA REDUCTION DU DEFICIT BUDGETAIRE FRANCAIS EST UN IMPERATIF ECONOMIQUE

A – L’ACCUMULATION DES DEFICITS PUBLICS…

Phrase introductive = En France, la dette publique, c’est-à-dire l'ensemble des emprunts non encore remboursés des administrations publiques (Etat central, collectivités locales, Sécurité sociale), a explosé ces dernières années : elle représentait un peu plus de la moitié du PIB au début des années 2000 (son poids a diminué pendant la période du gouvernement Jospin) ; elle a dépassé les 80% du PIB en 2010 (Doc 1). Comment peut-on expliquer cette hausse du poids de la dette ?

 La dette est d'abord le fruit des déficits successifs du budget des administrations publiques. En 1980, les recettes et les dépenses publiques s’équilibraient. Depuis cette date, les budgets ont toujours été déficitaires jusqu’à représenter 7,8% du PIB en 2010. L'Etat n'a pas été capable de respecter le « pacte de stabilité et de croissance » signé en 1997 à Lisbonne. Celui-ci interdisait un déficit budgétaire supérieur à 3% du PIB en cas de ralentissement de l'économie et prônait l'équilibre du budget en période de croissance (Doc 1 et 2).

 Ces déficits publics sont, en partie, dus au ralentissement de la croissance. Dans ce cas, le déficit est conjoncturel. Une baisse de la croissance se traduit mécaniquement par de moindres rentrées fiscales (TVA, impôts sur le revenu ou sur les bénéfices) et par une augmentation des dépenses publiques (aides aux chômeurs, aux entreprises en difficulté…). Cette baisse des recettes et cette augmentation des dépenses publiques devraient soutenir l’activité économique en attendant la reprise (mécanisme des stabilisateurs automatiques) (Doc 1).

 Mais ces déficits publics sont aussi volontaires. D’une part, l’Etat a décidé, à partir de 2007, de diminuer les prélèvements obligatoires pesant sur les entreprises (baisse des cotisations sociales) et sur les riches (bouclier fiscal). Les recettes publiques, qui dépassaient les 50% du PIB en 2007, ont diminué de 1,4 point entre 2007 et 2010 (Doc 2). D’autre part, l'Etat a décidé d’un plan de relance en 2009 pour atténuer la récession de 2009. Enfin, l'Etat a décidé de lever un grand emprunt pour financer une politique de l'offre, c'est-à-dire pour moderniser l'appareil productif de la nation (infrastructures, politique de recherche, développement de l'université...) en 2009 (Doc 1 et 2).

 Enfin, ces déficits deviennent structurels. En cumulant des déficits publics, la dette publique augmente. Lorsque les administrations publiques dépensent plus que ce qu'elles gagnent, elles sont obligées de s'endetter pour couvrir le déficit. Pour cela, elles émettent des Bons du trésor (court terme) et des obligations du Trésor public (long terme) qui sont achetés par ceux qui disposent de liquidités à placer (les banques, les assurances, les fonds de pension ou les fonds d'investissement dont un grand nombre sont étrangers). Or, un emprunt oblige l'Etat à rendre les sommes empruntées au bout d'une certaine période et à payer des intérêts pendant toute la durée de l'emprunt. C'est le service de la dette (intérêts + capital). Le taux d'intérêt dépend de la durée du prêt (plus elle est longue et plus il est élevé) et de la confiance qu'on les prêteurs dans la capacité de remboursement de l'Etat (mieux il est géré et plus le taux sera faible). Il arrive un moment où la dette est si élevée que les intérêts versés représentent la totalité du déficit. Autrement dit, l'Etat est déficitaire parce qu'il s'est trop endetté (Doc 3 et 5).

B – …PROVOQUE UN ENDETTEMENT PUBLIC EXCESSIF QUI MENACE LA CROISSANCE

Phrase introductive = Pour les libéraux (classiques, néo-classiques, monétaristes…), le marché est l’institution qui régule le mieux l’économie. Toute intervention de l’Etat, au-delà de ses missions d’Etat-Gendarme (armée, police, justice), perturbe les lois du marchés et ont plus d’effets négatifs que positifs pour la croissance de l’économie (Doc 4). Quels sont ces effets pervers ?

 D'une part, il gonfle le service de la dette ce qui représente des dépenses publiques supplémentaires. Pour l’instant, l’explosion du déficit budgétaire lié à la crise ne coûte quasiment rien à l’Etat dans son budget car les taux d'intérêt sont très bas (le poste Service de la dette en 2009 reste au même niveau que 2006). Mais, si les prêteurs perdent confiance dans la signature de l'Etat français et si l'inflation redémarre, les taux d'intérêt vont augmenter et rendre le service de la dette insupportable comme c’est le cas pour la Grèce, le Portugal ou l’Espagne (Doc 3, 4 et 5).

 D'autre part, s'endetter, c'est emprunter des capitaux sur le marché financier. La demande de capitaux augmente plus vite que l'offre ce qui va provoquer une hausse du taux d'intérêt qui va freiner les investissements des entreprises et donc la reprise de la croissance. C'est ce qu'on appelle « l'effet d'éviction ». ». Le déficit public va donc ralentir la croissance alors que pour les keynésiens il avait

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