Cours Management Des Opérations: De la dimension technique à la dimension stratégique de la fonction de production

¬Objectifs :

- Les principaux enjeux : problèmes de délocalisation d’usines, normes de qualité (ISO), flexibilité (comment rendre un appareil flexible), développement durable, innovation, concurrence internationale, numérique… + questions d’ordre opérationnel (coûts de production etc.)

- Les approches théoriques incontournables et les outils associés (ex : JAT modèle Japonais)

- Adopter une posture éthique

Chapitre 1 : De la dimension technique à la dimension stratégique de la fonction de production

Définitions :

- La production : processus conduisant à la création de produits par l’utilisation et la transformation de ressources. Le terme « transformation » doit être entendu au sens large puisqu’il recouvre la modification de l’apparence, des propriétés physico-chimiques, de l’emplacement (transport).

- Les opérations : les activités composant le processus de production (transformation, transport, stockage)

- Les ressources : les matières (matières premières, composants (informatique) etc.), les ressources humaines, l’équipement (l’outillage, les machines, les bâtiments, les usines), ressources financières (capital), l’information (la technique, les procédures, concernant les clients et les fournisseurs).

- La gestion de production : fonction ayant pour objet la conception (on conçoit des produits et le système productif), la planification (le but étant de coordonner la production de manière à la rendre compatible avec la demande) et le contrôle des opérations (analyse des écarts entre le prévisionnel et le réalisé.)

Les différents niveaux de décision :

- Gestion stratégique et planification à long terme : la gestion de production est en lien direct avec la stratégie de l’entreprise. Décisions stratégiques qui impliquent le long terme (développement durable, coûts etc.)

- Planification à moyen terme (6mois-1an) : coordonner les décisions qu’on a prises en marketing et production (est ce que les deux plans concordent ?), la gestion de projet se gère également à moyen terme.

- Planification opérationnelle à court terme (une semaine) : le PDP (plan directeur de production) détaille les quantités à produire à court terme, la planification des besoins en composants ou matières premières, la gestion des stocks.

Les différents niveaux de décision se distinguent aussi par :

- le degré de réversibilité des décisions (ex : investissement dans l’ouverture d’une usine, recrutement des ouvriers => prendre la décision d’investir ailleurs est difficilement faisable donc réversibilité compliquée)

- la diversité des fonctions de gestion impliquées

- le degré d’agrégation des informations, des catégories de produits et de ressources (ex : décision à long terme sur le nombre de véhicules vendus dans les années à venir mais décision de fermer un centre)

- le degré d’incertitude (ex : on produit des DVD, quel choix va t on faire ? production de DVD 3D ou attendre l’arrivée d’une nouvelle technologie ? on peut attendre que la technologie se stabilise ou alors on investit dans une technologie avancée)

- la prise en considération ou l’abstraction de certains détails

Au départ : la productivité…

Elle commence dès les premières grandes constructions : pyramides d’Egypte

En France, système de production par corps de métier avec un maitre et un apprenti, donc le savoir faire se transmettait de manière orale à travers la pratique sur le terrain. Cela correspond à tout le dvp de l’artisanat, c’est le début de la gestion de production (sans théorie écrite). On situe la production artisanale en France jusqu’à la Révolution Industrielle (18ème en Angleterre et 19ème en France), ensuite la production a fait un bond spectaculaire au 20ème siècle avec la rationalisation des facteurs de production.

Taylor (1911) : L’OST (organisation scientifique du travail). Le principe est la découpe du travail en unités élémentaires avec l’exemple du montage d’un mur en briques (plus de 15 mouvements différents pour fabriquer le mur donc optimiser la découpe), la spécialisation du travail (l’ouvrier doit faire la même tache pour ensuite être le meilleur).

Taylor distingue la conception (ingénieurs) et l’exécution (ouvriers). Il insiste par contre sur le fait que les ouvriers doivent être surveillés par des contremaitres car ils sont feignants et les motiver en les payant au rendement (plus on produit plus on est payé).

Ford (1913) : Il reprend le taylorisme et ajoute 3 éléments : le travail à la chaine (c’est le convoyeur qui défile devant l’ouvrier), la standardisation (des produits et de la production), le « 5 dollar’s day » (volonté de dvp économique par la demande).

Ces deux auteurs ont permis de faire un bond enorme en terme de productivité sur les quantités produites. Cela dit, bcp critiqué et remise en cause de la condition des ouvriers. La non qualification des ouvriers et l’absence de promotion possible à conduit la classe ouvrière à vivre dans des conditions très difficiles.

Mayo étudie les facteurs qui influencent la productivité, il travaillait sur l’éclairage et se demandait dans quelle mesure augmenter l’éclairage pourrait augmenter la productivité de l’ouvrier. Dans un 1er temps, il se contente d’étudier un groupe d’ouvrière en augmentant peu à peu la lumière et se rend compte que la productivité augmente de la même manière. Seulement, en arrêtant l’expérience la productivité continue d’augmenter. Dans un 2ème temps, il mène à nouveau l’expérience et il observe que pareillement la productivité augmente. Conclusion l’éclairage n’a pas à voir avec l’augmentation de la productivité, il y a d’autres facteurs à prendre en compte (l’intérêt porté au travail etc.)

Harris et Wilson (1913-1914) : Q* (quantité économique)

Fayol (1916) : il établit un modèle hiérarchique d’organisation de la production

Gantt (1917) : le diagramme de Gantt ou comment organiser les différentes tâches dans le court

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