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Annie Ernaux déclare sa flamme aux hypermarchés !

Compte rendu : Annie Ernaux déclare sa flamme aux hypermarchés !. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2020  •  Compte rendu  •  498 Mots (2 Pages)  •  637 Vues

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Annie Ernaux déclare sa flamme aux hypermarchés !

En 2014, Annie Ernaux, professeur de lettres et écrivaine, décide de retranscrire ses observations sur un lieu quotidien dans un livre nommé Regardes les lumières mon amour.

 Née en 1940 en Normandie, Annie Ernaux mêle descriptions précises, jugements critiques, réalisme et optimisme dans une autofiction sur les hypermarchés. Elle observe les comportements, gestes et propos de la société dans un lieu habituel. Sous la forme d’un journal, elle brosse un portrait de la consommation et de la société dans lequel n’importe quel habitué des hypermarchés peut se reconnaitre. Dans cette « œuvre pour raconter la vie », l’auteure s’implique personnellement en offrant aux lecteurs ses ressentis et émotions.

Un livre surprenant sur un sujet inhabituel mais pourtant révélateur des problèmes et habitudes de la collectivité.[pic 1]

Malgré de nombreuses longueurs, j’ai apprécié cette œuvre pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, je trouve que le fait de présenter son travail sous forme de journal permet au lecteur une compréhension plus rapide et plus intéressante. En effet, cela nous permet une immersion totale dans ses pensées mais aussi de nous situer clairement dans le temps et l’espace. De plus, Annie Ernaux aurait pu se contenter de nous livrer ses observations mais elle y apporte un regard critique aussi bien négatif que positif. A la page 65, l’auteure sait relever le réconfort que peut apporter ce lieu quotidien lorsqu’elle dit, après avoir travaillé toute la matinée et avoir rejoint le supermarché, « Comme un remplissage du vide qu’est, dans ce cas, le reste de la journée. Ou comme une récompense. Me désœuvrer au sens littéral. Une distraction pure. ».  Mais à la page 45, elle relève également du négatif de la consommation et de la société actuelle en disant « Dans le monde de l’hypermarché et de l’économie libérale, aimer ses enfants, c’est leur acheter le plus de choses possible. ». J’ai alors pu apprécier cette vision ambivalente et cette objectivité. Enfin, j’aime énormément son rapport à l’écriture dans cet exercice. Lorsqu’elle dit « Parce que voir pour écrire, c’est écrire autrement » j’ai compris pourquoi elle avait écrit ce livre et pourquoi elle avait choisi ce lieu « miroir » de notre société.

Cependant, Annie Ernaux ne se met que dans un seul rôle, celui de consommateur. Il aurait été intéressant, je pense, qu’elle dépasse ce rôle pour essayer de comprendre les employés de l’hypermarché par exemple. Effectivement, à la page 37, elle écrit « A la question posée rituellement à la caisse, est ce que vous avez la carte de fidélité ? je répondrais tout aussi rituellement : je ne suis fidèle à personne ». L’auteure aurait alors pu, sur ce sujet, passer de l’autre côté de ce monde en se mettant à la place de la caissière, recevant ce genre de remarques des milliards de fois.

Un livre intéressant sur un sujet bien trop souvent écarté du monde de la littérature qui nous en apprend plus sur notre société et sa consommation.

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