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La Perception

Dissertation : La Perception. Recherche parmi 286 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2021  •  Dissertation  •  2 024 Mots (9 Pages)  •  249 Vues

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Peut-on croire ce que l’on perçoit ?

En goûtant une madeleine, le narrateur du roman de Proust se retrouve transporté dans son enfance par ses sens. L’odeur et le goût de cette madeleine ont fait renaître des souvenirs oubliés. Nos sens et nos perceptions ont donc un pouvoir, mais avons-nous raison de leur faire confiance ?

Afin que nous jugions quelque chose comme vrai, il faut qu’elle soit conforme à la réalité. Une croyance, comme le témoigne l’exemple d’un croyant catholique qui vous répondra être certain que Jésus a existé, implique le fait de ne pas pouvoir justifier cet avis, c’est ce qui différencie une croyance d’un savoir. Pour sa part, percevoir, c’est prendre connaissance du monde qui nous entoure grâce à nos sens. Effectivement, la perception sensible est un acte par lequel un sujet percevant organise une multiplicité de sensations présentes afin de comprendre un objet perçu. Nos sens nous guident au quotidien, je sais que je me tiens devant un ordinateur car je le vois et le touche. Nos sens nous donnent effectivement des informations mais pas obligatoirement des informations fiables. De fait, il semblerait que les sens soient parfois sources d’illusions et la perception, en s’appuyant sur eux, risque alors de nous tromper. Chacun peut trouver une expérience où il a été trompé comme, par exemple, lorsque nous disons que « La terre est immobile. », car nous ne sentons pas sa rotation. Nous pouvons alors nous demander si le caractère apparemment trompeur de la perception doit enlever notre confiance en celle-ci?

Pour répondre à cette question, nous verrons, dans un premier temps, que la perception permet effectivement l’adaptation au monde et sa représentation. Nous verrons, par la suite, que la représentation que nous nous faisons du monde nous environnant se retrouve être parfois incomplète ou parfois fausse lorsque notre perception s’appuie sur nos sens. Pour finir, nous comprendrons que nous pouvons corriger ces tromperies grâce à notre jugement, qui sera dès lors admis comme une partie intégrante de la perception.

Pour commencer, la perception implique une relation entre un sujet percevant et un objet perçu. Nous allons prendre le sujet percevant comme point de départ. De plus, la perception est vitale pour un être humain, elle lui permet de se situer dans le monde. Lorsque, par exemple, il faudrait vérifier que la tarte n’a pas brûlé au four, nous allons la regarder, la sentir puis la goûter. La perception sensible est donc une manière de vérifier notre environnement et de le comprendre. Nos sens nous protègent autant qu’ils nous guident, ils sont nécessaires à notre survie ; lorsque nous avons soif, il nous faut boire afin de rester en vie. Les perceptions rapportées à notre corps mais aussi celles rapportées au monde extérieur sont à croire car, si on en doutait, le monde deviendrait invivable. C’est pourquoi, la perception nous assure d’être vivant et nous assure notre survie. Nous ne pouvons alors en douter, par peur de mourir.

Pour continuer, le terme « objet perçu » inclus tous les sujets que nous pouvons percevoir. Le problème réside dans le statut ontologique de l’objet perçu. Effectivement, l’objet qui s’impose à nous nous donne une voie d’accès direct à la réalité. Ce sont des données externes qui informent celui qui perçoit. Les objets sont donc concrets ; le propre des sens externes est la capacité de se rendre compte que les choses existent, et la capacité aussi de distinguer les choses les unes des autres. C’est ce que nous disait déjà, d’après l’Essai sur la structure du mélange dans la pensée présocratique, Epicure : « la vision est produite par l'arrivée, à notre œil, de petites particules qui émanent des objets dont elles gardent la forme ». Ainsi, l’objet est pré-existant à notre connaissance et se laisse découvrir par le sujet percevant. Il a des qualités intrinsèques qui ne sont pas déterminées par l’homme. De ce fait, il est sûr que l’objet perçu existe : nous le sentons, touchons, goutons, entendons ou voyons. La perception ne peut alors totalement nous tromper.

Aussi peut-on, afin de mieux comprendre l’importance des sens, essayer de nous imager totalement déposséder de ceux-ci. Néanmoins, nous nous rendons vite compte qu’un monde sans perception ne peut être représenté. De la même manière où un aveugle ne peut essayer de se représenter ce qu’est la vue, nous ne pouvons pas nous imaginer ce que c’est de perdre un sens. Cela serait impossible, car, comme le souligne Locke dans le livre II de son Essai philosophique concernant l’entendement humain, la perception est une idée ; « J’appelle idée tout ce que l’esprit aperçoit en lui-même, tout ce qui est l’objet immédiat de sa perception, de sa pensée, de son entendement. ». De ce fait, si l’esprit ne peut rien apercevoir, il ne peut concevoir d’idées. Sans la perception, nous serions alors plongés dans le néant et n’aurions aucune réflexion possible.

À travers cette première partie, il est devenu évident que la perception donne bel et bien un accès au monde. La perception permet au sujet percevant de survivre, de créer des idées et de prendre conscience d’objets l’entourant. Cependant, même si nos sens nous donnent des informations, nous avons de bonnes raisons de remettre en question leur fiabilité.

Effectivement, les informations perçues par nos sens sont pour la plupart floues. Si la perception nous rapproche de la réalité sensible, elle ne nous en donne pas nécessairement une idée claire et distincte. De fait, l’homme ne possède pas une omniscience car ses sens sont limités par leur efficacité. Leibniz dans sa préface des Nouveaux essais sur l’entendement humain, montre que l’on peut très bien percevoir le bruit d’une vague comme un ensemble de petits bruits confus de ses éléments. Chaque petite goutte ne pouvant être perçue distinctement mais chaque goutte est perçue en rapport à un tout, nous donnant alors le bruit de la vague. Ces bruits inaudibles de gouttes font l’objet d’une, comme l’appelle Leibniz, « petite perception », autrement dite d’une perception inconsciente. A l’oreille humaine, le bruit qu’émet une goutte est inaudible, le son est donc simplifié tout comme l’est

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