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Réflexions autour de l'inconscient freudien abordé lors de l'entretien entre Michel Foucault et Alain Badiou (1965)

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Par   •  16 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 354 Mots (6 Pages)  •  714 Vues

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REFLEXION AUTOURS DE L’INCONSCIENT FREUDIEN ABORDÉ LORS DE L’ENTRETIEN ENTRE MICHEL FOUCAULT & ALAIN BADIOU (1965)


        Lors de l’entretient entre Michel Foucault et Alain Badiou en 1965, les deux hommes se questionnent sur la psychologie et son lien avec la philosophie. Ainsi plusieurs thèmes vont être abordés, notamment celui de l’inconscient Freudien. Rendu publique dans son ouvrage « l’interprétation du rêve » en Novembre 1899, Freud présente une nouvelle forme de l’inconscient déjà évoqué à plusieurs reprises par différents philosophes. Leibniz (1646-1716) a dépeint de manière implicite le concept d’inconscient en parlant « d’aperception », ensemble de perceptions qui ne sont pas remarqué par l’Homme. Puis le courant des philosophes de la Nature a essayé d’apporter une définition plus concrète de ce concept invisible. Friedrich Schelling (1771-1854) définira en premier la notion d’inconscient en lui attribuant le rôle de liaison entre l’homme et la nature, selon lui chaque homme serait doté du même inconscient, « l’âme du monde ». Mais c’est en 1846 que Carl Gustav Carus avec son ouvrage Psyché, exposera la définition la plus proche de l’inconscient freudien qu’il divisera en trois parties :

Inconscient général absolu (Reprend le principe d’universalité et de lien avec la nature)

Inconscient absolu partiel (Ce qui pousse l’individu à évoluer)  

Inconscient relatif (la vie psychologique : Sentiments, perceptions, représentations…)

        Pour Foucault c’est surtout la « découverte » de Freud qui va marquer les sciences humaines et leur faire connaitre un nouvel essor ainsi qu’une réorganisation majeure. Sa mise en exergue du lien entre le somatique et la psyché dans l’analyse de l’individu va modifier drastiquement la vision de la psychologie. L’inconscient freudien va, entre autres, permettre d’offrir une lecture de l’humain grâce à l’étude de certains symptômes physiologiques observés et observables comme les refoulements. Pour vérifier l’hypothèse, des observations ont dû être retrouvées chez plusieurs individus pour pouvoir en faire une généralité, comme l’explique Foucault.

Il nous parait correct de souligner la citation de Foucault « Il y a eu un redécoupage général des sciences humaines à partir de Freud, c’est un fait qui est, je crois, indéniable, et que même les psychologues les plus positivistes ne pouvaient pas nier », cependant nous retrouvons aussi beaucoup d’écrit qui remettent en question les hypothèses de Freud. L’une des principales revendications est l’absence de preuve scientifique de l’inconscient (au sens freudien). C’est d’ailleurs ce qu’explique Lionel Naccache, neurologue, « les spécificités de l’inconscient freudien, telles que la vision topique de l’inconscient ou le refoulement, nous sont apparues totalement irrecevables d’un point de vue neuroscientifique ». En effet les nouvelles techniques scientifiques, telle que l’imagerie cérébrale, ne permettent pas d’affirmer les hypothèses de Freud, mais cependant il existerait un point d’entente entre les psychanalystes et les neurologues : le préconscient. Selon Bernard Lechevalier le concept de Freud du préconscient, qui est une sorte de stock lexical permettant de relier des représentations d'images à des représentations de mots pour leur donner du sens est le « type d’inconscient [le plus] proche de l’inconscient cognitif » car il est possible de l’observer scientifiquement notamment avec les lapsus (Préconscient freudien), qui sont comparés aux paraphasies sémantiques (substitution lexicale).

Freud aurait, selon lui, pu prouver l’existence de l’inconscient de manière scientifique mais, comme le philosophe, Alain Juranville, l’écrit « il se trouve que les preuves de Freud n’ont jamais convaincu que ceux qui l’étaient déjà. » de plus il tente d’exposer certaines difficulté de vérification des hypothèses, car « il faut pouvoir prévoir en fonction de l’hypothèse ce qui va se produire, sans se contenter d’une analyse de ce qui s’est déjà produit. Or une difficulté se présente ici : comment pourrions-nous prévoir ce qui va toucher l’inconscient de l’autre (celui sur lequel va porter la vérification) et la manière dont il sera alors touché, si les éléments inconscients sont d’abord propres à chacun comme le veut Freud, et si l’on ne peut constituer un dictionnaire des représentations inconscientes ? »

        La « découverte » de Freud, bien que critiqué, reste quand même une base d’étude principale de la psychologie occidentale humaine, comme l’écrit Thierry Bonfanti « Le vocable est passé dans le langage courant, validant implicitement la théorie qui lui donna ses lettres de noblesse ». Aujourd’hui il existe même un journal interdisciplinaire « Neuro-psychoanalysis » qui regroupe, entre autres, d’éminents neurologues et psychanalystes afin de faire tomber les barrières entre les différentes disciplines, qui se sont longtemps affronté sur la crédibilité et l’applicabilité de leurs publications. Dans l’ouvrage La neuro-psychanalyse du psychanalyste, Jean Benjamin Stora, il est question d’expliquer comment il est possible de s’appuyer sur les deux disciplines pour permettre une meilleure connaissance de l’esprit humain, mais aussi de mettre en avant la science subjective et l’expérience subjective qui peuvent être associer aux travaux de Freud. En effet, l’auteur tente d’expliquer aux « Neuroscientifiques, [qu’ils] doivent comprendre que la psychanalyse donne accès au fonctionnement interne de l’appareil psychique, qui ne peut être étudié d’un point de vue objectif. » il citera Colette Chiland, psychiatre, « ce n’est pas être scientifique dans ce domaine que de ne pas prendre en compte la subjectivité et l’intersubjectivité. » Enfin, il prendra l’exemple des sentiments, pour démontrer l’importance des expériences subjectives, ils sont invisibles et pourtant ils existent et sont encré dans la nature humaine et nous impact tous et pourtant ils ne sont pas mesurables ou quantifiables par la science positiviste.

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