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Dissertation : d’où viennent les émotions ? Et, sont-elles vraiment universelles ?

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Par   •  11 Mars 2014  •  1 487 Mots (6 Pages)  •  1 416 Vues

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L’émotion du coucher de soleil existe partout à travers le monde. Cette phrase énoncée par un photographe célèbre peut réveiller en chacun de nous, êtres singuliers, des souvenirs émotionnels qui nous donnent envie de hocher la tête mais lorsque le psychologue social revient à la raison et sort de ses considérations naïves, elle pose surtout plusieurs questions : d’où viennent les émotions ? Et, sont-elles vraiment universelles ?

Pour répondre à ces questions, nous aborderons dans un premier temps les théories biophysiques, puis dans un deuxième les théories cognitives, et pour finir nous étudierons les nouvelles approches de l’émotion.

Un des premiers scientifiques à avoir essayer d’expliquer l’expérience subjective émotionnelle a été Darwin. La perspective darwinienne considère les émotions comme des phénomènes issus de l’évolution, et donc inscrit phylogénétiquement, sélectionnés pour leurs fonctions adaptatives et qui, par conséquent s’observent dans toutes les cultures.

Ekman (1992) s’inscrit dans le prolongement de Darwin. Il a montré en faisant évaluer des photos de mimiques faciales à diverses populations (Nord-Américains et Latino-Américains, Européens, Japonais…) que l’expression des émotions de base est reconnue de façon universelle. Il a donc développé une théorie des émotions discrètes qui postule qu’un petit nombre de stratégies émotionnelles adaptatives fondamentales, développés au cours de l’évolution, et consistant en des programmes neuromoteurs innés phylogénétiquement stables, correspondent à un nombre limité d’émotions de base. Chaque émotion de base est constituée d’un pattern comprenant des réponses physiologiques particulières, un comportement expressif prototypique et une expérience subjective typique et est suscitée par des conditions spécifiques. La variété des états émotionnels s’explique par le panachage des émotions de bases.

Enfin pour parler du versant neurophysiologique de l’émotion, la théorie périphérique de James-Lange (1884) énonce que le sujet confronté à la situation émotionnante réagit corporellement et c’est de la perception de cet état physiologique que naîtra l’affect spécifique de l’émotion. A cette conception périphérique s’oppose celle centrale de Cannon (1929) qui affirme que c’est d’abord la perception centrale de la situation par l’excitation du thalamus qui déterminera l’émotion et provoquera des changements physiologiques.

Dans cette première partie, nous avons donc vu que les théories biophysiques de l’émotion postulent de l’universalité des émotions. Néanmoins la biophysique rend compte des potentialités de l’organisme, de ses contraintes somatiques et des processus qui étayent les comportements et états mentaux, mais elle ne peut pas permettre de savoir quels sont les contenus de ces états mentaux et encore moins quels sont leurs rapports avec l’histoire individuelle et le contexte du moment. C’est surement pourquoi depuis le milieu du XXème siècle, la question de la cognition a pris une place importante dans la recherche sur le processus émotionnel. Nous allons voir dans cette deuxième partie les apports de cette approche de l’émotion.

Schachter et Singer (1962) ont développé une théorie à l’intersection entre les théories biophysiques et les théories cognitives de l’émotion. Selon ces psychologues, les individus éprouvent parfois une excitation physiologique sans raison apparente. Ce type d’excitation conduit les individus à chercher la cause et la nature de cette excitation, ce qui crée ensuite un état émotionnel discret. Dans leur étude classique, ils ont injecté de l’épinéphrine à certains sujets, ce qui augmentait l’activation du système sympathique, et un placebo à d’autres sujets. Une partie des participants ayant reçu l’épinéphrine était informé des effets de celle-ci tandis que les autres ne recevaient aucune information. Tous les participants étaient ensuite amenés à interagir avec un compère qui, selon les conditions, se comportait de manière euphorique ou énervée. L’évaluation des émotions des participants a montré que ceux qui avaient reçu de l’épinéphrine et n’étaient pas informés de ses effets déclaraient avoir ressenti les mêmes émotions que celles manifestées par le compère. Les participants non informés avaient donc cherché une explication à leur excitation dans leur environnement et cette explication avait déterminé la nature de leur état émotionnel.

Arnold (1960) s’est interrogé sur ce qui initiait les modifications corporelles dont parlait James, et elle a postulé que l’expérience émotionnelle résulterait de la conjonction entre les sensations corporelles et les attentes de l’individu. Elle en a donc conclut que les changements corporels sont la conséquence d’un processus d’évaluation cognitive qui serait à la fois non émotionnel où l’objet est évalué sur ses qualités et caractéristiques physiques, et émotionnel où l’objet est évalué selon l’attraction ou la répulsion qu’il suscite. L’émotion serait donc un système, prenant en compte le contexte, qui sert d’intermédiaire entre les stimulations environnementales et des réponses comportementales.

En outre, Scherer (2001) a développé une théorie multicomponentielle des émotions qui s’intéresse aussi au processus d’évaluation cognitive, mais le voit comme un composant de l’émotion, au même titre

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