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À quel possible le politique ouvre t-il?

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Par   •  22 Octobre 2020  •  Dissertation  •  5 505 Mots (23 Pages)  •  474 Vues

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DISSERTATION DE PHILOSOPHIE

À quel possible le politique ouvre t-il?

        Le politique, dans son fonctionnement, introduit l’idée de domination, du latin dominor soit le fait de commander ou de régner sur autrui. Il traduit donc l’ensemble des conduites humaines comportant une domination de l’homme par l’homme et ce par le biais de l’État qui occupe une place prépondérante dans ce contexte. Cela implique donc une restriction de l’individu et plus encore, du peuple face à celui qui commande. Ainsi, le politique ne saurait être sans conséquence, il engage, par définition, des rapport de force qui se matérialisent par le biais de l’État. Ces rapports de force influencent si ce n’est modifient le rapport des individus entre eux. Il faut donc voir en le politique une ouverture vers un possible qui nous reste à déterminer. À quel possible le politique ouvre t-il? Ou plus précisément, sur quelle potentialité le politique débouche t-il? Dans cette logique conséquentialiste, le politique doit aboutir sur une finalité hypothétique. Il convient alors de nous attarder sur la terminologie du possible. Par « possible », nous entendons les potentialités du politique pour l’homme. En d’autres termes, il s’agit réfléchir aux caractéristiques propres du politique afin d’en déduire sa possible fonctionnalité. Notons, dès lors, que ce possible n’est pas forcément profitable à l’individu. En effet, la possibilité du politique peut s’apparenter aux dérives de celui-ci, il nous vient alors naturellement l’exemple du totalitarisme. Il est donc question pour nous de déterminer ce que peut engendrer le politique en déterminant précisément la relation de domination qu’il engage. Nous pourrons, par là, déduire ses enjeux ainsi que ses conséquences sur l’individu. Nous trouvons cette première fonction dans une définition essentialiste du politique. En effet, le politique représente un moyen de dépasser notre mode de vie naturel en créant des moyens spécifiques de vivre-ensemble. Il nous semble alors que le politique soit à l’origine de notre sociabilité. Le politique serait alors indispensable au vivre-ensemble du fait de notre état de nature qui nous oppose naturellement les uns aux autres. Or, l’association des hommes est nécessaire à leur survie. En effet, un individu ne peut se suffire à lui-même pour répondre à ses besoins les plus utiles ; on ne serait imaginer un individu ayant toutes les aptitudes naturelles afin de garantir sa survie et sa sécurité. Ainsi, dans un premier temps, le politique rend la vie commune possible en garantissant la sécurité de l’individu face à un autre malgré le contexte concurrentiel de leurs passions. Cela n’est possible qu’à travers le politique puisque celui-ci établit un cadre juridique soit des lois contribuant à une dénaturation de l’homme en limitant ses passions humaines et en introduisant la notion du respect d’autrui. Il lui permet de sortir de cet état naturel où « l’homme est un loup pour l’homme » pour aller vers l’état social. Alors, le possible du politique se résumerait au vivre-ensemble rendu possible par le dépassement de notre état de nature initié par le politique. Néanmoins, supposer une insociabilité chez l’homme revient à définir ce dernier comme individu dont les passions inclinent seulement et uniquement vers le conflit ou du moins la concurrence. Cette définition nous semble largement réductrice de l’homme ainsi que de ses potentialités. Il nous semble que la sociabilité ne soit pas rendue possible par le politique. Il nous semble davantage que cet état social est naturel à l’être humain. En effet, si l’être humain possède des passions qui sont propices au conflit avec autrui, elles ne sauraient le résumer, ni être la cause du politique. De ce fait, le politique ne rend pas la sociabilité possible puisque celle-ci existe déjà naturellement chez l’être humain. Alors à quel possible le politique ouvre t-il s’il n’est pas à l’origine du vivre ensemble? Si nous avons vu que le politique ne crée pas la sociabilité, il n’en est pas moins qu’il permet la conservation de cet état social. En effet, le possible du politique tient plus en l’affirmation de l’individu et en la conservation et stabilité de son rapport avec autrui. Encore une fois, c’est de par une caractéristique propre du politique, ici la création du droit, que celui-ci rend possible l’affirmation de l’individu en société. En effet, cette réflexion se basant fondamentalement sur le potentialité du politique, un constat assez clair s’impose. Le politique rend l’association des individus possible dans le cadre de la propriété et de la praxis possible de par les notions qu’il initie, notamment celle de bien commun. Toutefois, il nous faut remarquer que jusqu’ici nous avons accordé au politique des finalités hypothétiques positives pour l’homme. D’ailleurs, suggérer un possible positif du politique c’est d’abord suggérer une forme précise du politique. Alors, le politique n’est pas seulement le produit d’un intérêt qui servirait l’homme. Car, le politique, par la domination qu’il engage, dérive toujours sur une possibilité s’associant à une perte pour l’individu.  Cette perte, atteignant un degrés excessif peut aller jusqu’à la formation d’un État totalitaire. Qu’il s’agisse d’une perte de son indépendance ou voire de sa liberté, le politique ne sert pas toujours positivement l’individu. Cela se remarque notamment dans les concessions auxquelles doit se résigner l’individu au nom de cette transitivité politique. Nous rencontrons ici un paradoxe selon lequel le possible sur lequel débouche le politique s’apparente à une source d’impossibilités pour l’individu. Ainsi, si nous avons vu que le politique rendait possible l’accomplissement de l’individu que ce soit par la justice, le droit ou le bien commun, il fallait que l’individu accepte de perdre, d’abandonner une forme de son indépendance. En effet, en acceptant d’obéir à un pouvoir souverain, l’individu accepte de délaisser ses volontés individuelles. Finalement, il accepte de se soumettre à la violence légitime de l’État au nom de ce possible. Autrement dit, faire l’expérience du possible politique peut revenir à expérimenter une impossibilité individuelle. Il faut alors être conscient que ces excès de nos concessions sont possibles et peuvent résulter en notre servitude. Il ne s’agit non pas d’affirmer l’existence d’un régime idéal mais de porter un regard critique sur le possible qu’ouvre le politique. Autrement dit, le possible sur lequel ouvre le politique devrait se résumer en la conciliation de l’autorité de l’État avec le respect de la personne humaine.

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