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Exercice oral CPGE - L'Opinion

Dissertation : Exercice oral CPGE - L'Opinion. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  27 Août 2018  •  Dissertation  •  2 234 Mots (9 Pages)  •  520 Vues

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Colle – Opinion

Quelle est la démarche du philosophe face à l'opinion ?

Plan

I)  Définir l'opinion

A. Qu'est-ce qu'une opinion ?

B. Comment se forme-t-elle et d'où tire-t-elle sa force ?

C. Pourquoi chercher à s'en détacher ?

II)  Conditions d'arrachement et de dépassement de l'opinion

A. Rencontre avec l'altérité

B. Paradoxe de l'étonnement

C. Recherche de la vérité

III)Résultats : rupture réussie, passage à la réflexion

A. Paradoxe de la réflexion

B. Explication de ce paradoxe

C. Dépassement et atteinte de la sagesse

***

        Pour Platon, considéré comme un philosophe fondateur de sa discipline, « il faut appeler philosophes ceux qui s'attachent en tout à l'essence, et non amis de l'opinion ». La philosophie s'évertue donc, et ce de tout temps, à chasser l'opinion de son discours. On peut alors se demander, comment le fait-elle, c'est-à-dire quelle est la démarche du philosophe face à l'opinion ?

        Premièrement, il convient que nous caractérisions l'opinion : qu'est-ce que l'opinion ? Comment se forme-t-elle ? Et bien sur, pourquoi faut-il chercher à s'en détacher ? Puis, nous envisagerons les conditions d'arrachement, de dépassement de l'opinion. Enfin, nous étudierons la rupture réussie avec la sphere de l'opinion, et par conséquent, le passage à celle de la réflexion.


I.A.         Pour commencer, définissons l'opinion. Opinion vient du latin opinio, apparenté à opinor, qui signifie soupeser, penser. Au sens le plus large et courant, l'opinion désigne un avis, un jugement émit par un individu sur un sujet et que l'on tient pour vrai. De fait, l'opinion est individuelle, particuliere et par conséquent variée et subjective : on peut donc parler des opinions au pluriel et il peut y avoir autant d'opinions que d'individus.

        Cet avis, jugement, ou bien encore point de vue, n'est pas certain, soit parce qu'adopté sans examen critique (je n'y connais rien, mais ca ne m'empeche pas d'avoir une opinion sur le sujet), soit par impossibilité de connaitre lé vérité (je ne peux pas savoir, donc je n'en ai qu'une opinion). Le propre de l'opinion est d'etre prononcée de maniere spontanée et immédiate, sans justification, raisonnement ni argumentation. Quand on opine, l'affirmation fait l'économie de toute forme de justification de ce que l'on affirme. Ce qui fait l'essence de l'opinion, ce n'est pas le contenu de ce qu'on affirme ni sa valeur de vérité, mais la maniere de l'affirmer.

        Comment se forment ces opinions ?

I.B.         Nos opinions proviennent de l'expérience quotidienne. Souvent, nous répétons des énoncés et jugements tout faits prononcés par des individus qui ont sur nous une certaine autorité ou en qui nous avons confiance : l'incorporation d'opinions se caractérise par une passivité intellectuelle.

        On peut dire alors que les opinions ont un certain prestige car les hommes la revendiquent alors comme leur vérité, leur pensée, de surcroit personnelle. Cette force, d'une ampleur étonnante puisque les hommes tueraient ou mourraient pour défendre leurs opinions, peut s'enraciner dans les coutume et habitudes, le prestige du nombre, l'autorité ou la confiance.

        À quoi servent les opinions ? D'une part, elles rassurent, nous permettent de croire que nous connaissons la réalité et donc d'agir comme il semble convenir. D'autre part, elle permet l'intégration sociale, la reconnaissance par un groupe. En pratique, nous préférons l'intégration sociale à la vérité et à sa recherche : nous adoptons alors les opinions d'un groupe. L'opinion a donc des fonctions majeures pour le confort intellectuel et social des individus : sans elle la vie serait difficile.

        Nous avons donc déterminé l'ensemble des caractéristiques propres à une opinion : c'est une proposition que l'on tient pour vraie, qu'on affirme de maniere spontanée, immédiate, qu'on adopte par paresse intellectuelle et qu'on conserve parce qu'elle nous rend service. Pourquoi fait-elle l'objet d'un condamnation unanime de la philosophie ? Qu'est-ce qui est méprisable en elle ?

I.C.         Dire qu'une opinion est un avis qui prétend etre vrai ne signifie pas que cette prétention est toujours illégitime, tout ou partie des opinions peuvent prétendre etre légitimes. Les philosophes ne s'en prennent pas aux opinions parce qu'elle sont fausses, puisque rien ne permet d'exclure qu'elles puissent etre vraies, mais parce que nous savons pas ce que nous disons lorsque nous opinons. La philosophie condamne/critique l'immédiateté, le caractere irréfléchi, non démontré, dénué d'arguments de l'opinion, elle ne voit que ce qui la confirme, est de mauvaise foi et délibérément aveugle ; c'est pourquoi le philosophe cherche à se détacher de l'opinion.

        Se pose alors la question du comment parvenir à dépasser la sphere de l'opinion ?


II.        Lorsqu'on se trouve dans l'opinion, que l'on croit tenir des discours vrais, on ne peut que l'ignorer et ce n'est qu'une fois qu'on est sorti de cette ignorance qu'on en prend conscience. C'est le paradoxe de la situation : on s'en rend compte seulement lorsqu'on n'a plus besoin de le savoir parce qu'on en est sorti. Situation qui rend difficile à comprendre, et difficile en elle-meme, la sortie de cette sphere de l'opinion. A quelles conditions est-il possible de s'arracher de la sphere de l'opinion ? Cette sortie n'est ni spontanée, ni de l'ordre de la décision rationnelle ; elle est forcée, provoquée : elle est par conséquent violente.

A.         Premièrement, par leur pluralité, les opinions des autres peuvent contredire les notres, des lors, mes opinions cessent d'aller de soit : c'est la rencontre avec l'altérité. Platon, puis Aristote, qualifient cette rencontre et ses effets « d'étonnement » : le tonnerre, etre foudroyé par la prise de conscience de l'existence de quelque chose à quoi on ne s'attendait pas, qui nous surprend compte tenu de nos opinions. Cet étonnement est le sentiment qui déclenche la rupture avec l'opinion, et rend possible l'entrée dans la réflexion, la philosophie ; c'est meme le sentiment philosophique par excellence. Ce qui étonne correspond tres exactement à ce qui caractérise un probleme philosophique : une contradiction entre deux discours qui semblent etre tous les deux vrais, mais ce qui n'est pas possible puisqu'ils se contredisent précisément. Toutefois, cette rencontre avec l'altérité n'est pas encore suffisante, bien qu'elle soit nécessaire, pour rompre avec nos opinions.

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