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Écrit Philosophique sur l'homme

Commentaire de texte : Écrit Philosophique sur l'homme. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2015  •  Commentaire de texte  •  463 Mots (2 Pages)  •  539 Vues

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L’homme serait limité à ce que la main et la voix peuvent façonner et entendre, sans cette grande découverte que fut celle des signes. Les signes donnent présence à ce qui est absent, invisible, et le cas échant inaccessible aux sens. Je ne nie pas que même sans le secours de signes, la perception d’un objet puisse réunir un faisceau d’images mentales. Mais nous ne pouvons pas nous y attacher : chaque perception nouvelle précipite ces images dans la nuit et en fait surgir d’autres. En offrant au regard le signe d’une représentation, elle-même appelée à la conscience par une perception, on crée un nouveau foyer stable autour duquel s’assemblent d’autres représentations. Parmi celles-ci, on en pourra de nouveau choisir une et offrir au regard son signe. Ainsi pénétrons-nous pas à pas dans le monde intérieur des représentations, et y évoluons-nous à notre gré, usant du sensible lui-même pour nous libérer de sa contrainte. Les signes ont, pour la pensée, la même importance qu’eut pour la navigation, l’idée d’utiliser le vent afin d’aller contre le vent. Que personne ne méprise les signes, tant dépend de leur choix pertinent ! Et leur valeur n’est pas amoindrie si après un long usage il n’est plus nécessaire de produire effectivement le signe, si nous n’avons plus besoin de parler tout haut pour penser. On n’en pense pas moins dans les mots et, sinon dans des mots, dans des signes mathématiques, ou dans d’autres encore. Sans les signes, nous nous élèverions difficilement à la pensée conceptuelle. En donnant le même signe à des choses différentes quoique semblables, on ne désigne plus à proprement parler la chose singulière mais ce qui est commun : le concept. Et c’est en le désignant qu’on prend possession du concept ; puisqu’il ne peut être objet d’intuition, il a besoin d’un représentant intuitif qui nous le manifeste. Ainsi le sensible ouvre-t-il le monde de ce qui échappe aux sens.

Il n’est pas possible, dit-on, que la science puisse faire de grands pas grâce à une idéographie : car la découverte de celle-ci présuppose l’achèvement de celle-là. Le langage offre déjà cette même difficulté illusoire : lui seul semble avoir rendu possible le développement de la raison, mais comment se pourrait-il que l’homme ait créé le langage sans la raison ? Pour découvrir les lois de la nature, on met en œuvre des instruments physiques ; ceux-ci n’ont pu être produits que par une technique avancée, laquelle à son tour s’appuie sur la connaissance des lois de la nature. Dans tous les cas, le cercle se brise de la même manière. Un progrès de la science physique a pour conséquence un progrès technique parallèle, celui-ci permet de construire des appareils nouveaux au moyen desquels la physique peut progresser. L’application à notre cas est évidente.

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