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Faut-il S'abstenir De Penser Pour être Heureux?

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Par   •  2 Janvier 2013  •  394 Mots (2 Pages)  •  1 835 Vues

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Défini comme « plaisir durable », le bonheur se présente d’abord comme un plaisir, c’est-à-dire comme une action agréable par elle-même ; or le plaisir relève des sensations, donc forcément du corps (pour les Grecs, la pensée ne « sent » rien). Quel est ce plaisir ? Il s’agit de la jouissance ressentie lorsqu’un besoin est satisfait. (Au passage, qu’il me soit permis de dire ma consternation qu’aucune copie ne mentionne la jouissance – y compris dans son acception « extrasexuelle ». Vous avez dix-huit ans, sacrebleu ! A lire vos copies, on a souvent l’impression d’entendre radoter un petit vieux rabougri.)

Les premiers cyrénaïques (notamment Aristippe de Cyrène, que j’ai eu le plaisir de croiser dans deux copies, bonus !) prônaient l’absence complète de pensée pour se livrer entièrement, de tout cœur, de tout corps, aux plaisirs matériels. Bonheur enfantin insouciant (comme l’ont noté deux copies, bonus !) ? Bonheur de bête ? Oui, mais bonheur authentique, intense, vécu dans son intégralité dans une complète adhésion au réel, une acceptation totale du cosmos, qui surmonte le « drame de la conscience », cette première misère qui vient dès le début de la pensée (voir ce cours). Imbéciles heureux ? Non : imbéciles donc heureux.

Malheureusement, à se dégrader jusqu’au niveau du chien ou du porc, on s’aperçoit d’un point assez gênant : à supposer même qu’elles soient heureuses, ces braves bêtes n’en ont pas la moindre idée, et pour cause ! Elles ne pensent pas. Voilà qui est tout de même rageant : au sommet de la félicité, nous voilà incapables de nous rendre compte ! (Pour info, pris dans ce paradoxe indémêlable, les derniers cyrénaïques ont préféré, pour la plupart, se suicider, jusqu’à ce que Ptolémée intervînt pour fermer l’école.)

Quitte, alors, à penser, on peut essayer de la réduire à un niveau accessoire ou instrumental. Quand Epicure écrit : « Le plaisir est pour nous le début et la fin de la vie heureuse », il a, dans un sens, tout dit : pour l’épicurien, le travail mental peut se résumer au « calcul » des plaisirs (voir la Lettre à Ménécée), afin de distinguer quels désirs constituent à proprement parler des besoins naturels et nécessaires, et lesquels, vains ou non-naturels, doivent être suspendus temporairement (ou définitivement), pour conserver la santé – c’est-à-dire ce qui permet à notre corps de ressentir correctement du plaisir.

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