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Explication De Texte: Rousseau, le Contrat Social

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Par   •  29 Avril 2013  •  2 373 Mots (10 Pages)  •  4 774 Vues

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Cet extrait issu du Contrat Social de Rousseau (livre I, chapitre IV) traite de la théorie esclavagiste à laquelle l'auteur s'oppose. En effet, il n'est pas rare de trouver la notion de liberté et de légitimité ensemble dans les théories philosophiques du XVIIIème siècle, plus communément appelé « Siècle des Lumières » car la liberté, étant tout d'abord naturelle chez l'Homme et donc son essence même, pourrait se voir déshumanisée.

Le livre se compose d'une manière générale en deux parties, l'une qu'on pourrait qualifier de « critique » qui évoque les manières légitimes de fonder la souveraineté, et une autre qui essaye de cerner la conception du fondement du pouvoir politique légitime selon Rousseau, conception qui se base sur le réel Contrat Social, créé à partir d'un consentement des individus, d'une volonté générale.

Ensuite, le chapitre IV se base sur le principe d'aliénation : comment les Hommes sont-ils devenus capables d'être dominés par une autorité politique ? Quelles seraient les raisons d'un abandon de sa propre liberté naturelle, innée, au profit d'un souverain ? Les Hommes s'aliènent-ils volontairement ?

C'est dans ce chapitre intitulé De l'esclavage que Rousseau va tenter de dénoncer l'esclavage, en insistant sur le fait que la liberté est inaliénable, et cela en deux parties encore : premièrement il il se permet de critiquer la pacte de soumission volontaire avant d'apporter une réflexion sur le droit d'esclavagisme.

Enfin, dans ce passage, le philosophe annonce dans un premier temps sa thèse, c'est-à-dire que pour un Homme, il est impensable de renoncer à sa propre liberté puis met en valeur sa thèse par le biais de questions et de réponses envers lui même afin de mettre en avant l'importance et la réalité des enjeux de l'abandon de sa liberté.

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« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité ». En rappelant que la liberté est un droit naturel chez l'Homme qui lui constitue son essence même, Rousseau tente de répondre à ce dont nous pourrions nous demander si nous cédions ce droit personnel. Parmi les nombreuses conséquences qui pourraient engendrer sur notre société, la déshumanisation paraît être la principale. Ainsi, renier sa liberté originelle reviendrait à engendrer une certaine conséquence morale pouvant être irréductible: celle de renier son humanité, sa conception en tant qu'Homme, celle-ci ne pouvant voir « nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout » puisque « une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme ; et c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter toute liberté à sa volonté. »

La grande question « pourquoi renoncerions-nous à notre essence ? » peut se poser, à laquelle Rousseau répond donc en expliquant que abandonner sa liberté permettrait d'abandonner, de refuser les devoirs que nous sommes censés respecter etc …, sans prétendre à un quelconque retour vis-à-vis du dominant, ce qui présente un certain trait provocateur vis-à-vis la nature, du fondement de l'homme.

Ainsi le rejet de la liberté serait la cause même d'une aliénation, car « une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme » puisque nous avons donc constaté que la liberté était un droit naturel chez l'homme, soit un droit inaliénable, universel et donc son rejet controverserait cette thèse. Alors la volonté même de l'individu ne pourra plus être libre, puisqu'elle sera en effet sans cesse contrôlée et conventionné par son possesseur, le souverain.

Cependant, « renoncer à sa liberté » correspond à « une convention vaine et contradictoire ». L' Homme ne pose aucune limite à cette aliénation probable puisqu'il a une confiance très forte, voir totale envers l'autorité -absolue- du souverain et lui-même. Seulement, dans ce cas-là, il ne se rend pas compte que d'un point de vue moral, il n'est pas autorisé à lui céder sa liberté, à part dans un cas extrême où il pourrait choisir de « vendre » sa liberté en échange de la vie sauve. Cela le dénaturerait et ne pourrait plus le distinguer d'un animal, d'un objet … Et puisqu'une convention fait référence à un accord équilibré, juste, conclu entre des Hommes, de façon volontaire, alors chacun devrait retirer bénéfice de ce marché.

Enfin, « Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » d'après la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen depuis 1789 et Rousseau se permet de le repréciser dans le chapitre I de son livre. Ainsi, la liberté n'est pas inventée ou créée, elle est naturelle, innée, en l'Homme, ce que Rousseau distingue, présentant alors . Sa thèse sur le rejet de la liberté et ses conséquences évoquée dans cet extrait du chapitre IV évoque entre autres une remise en question pour le lecteur vis-à-vis de l'aliénation et des effets qu'elle provoquerait.

La question qui se pose est alors de chercher ce qui permet à Rousseau de prouver, d'argumenter sa thèse, et quelles seraient les conditions nécessaires pour que l'Homme demeure libre et rester dans l'état civil.

Ceci annonce donc la suite du texte : le philosophe tente de convaincre le lecteur de la fiabilité de sa thèse en énonçant la théorie esclavagiste. Nous avons vu que l'aliénation est irrévocable, et qu'alors ce pacte de soumission volontaire n'apporterait rien envers celui qui céderait sa liberté. C'est ainsi qu'en conséquence, lâcher, abandonner sa liberté reviendrait à perdre ses droits d'être humain et donc empêcherait de recevoir des dédommagements.

« N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger ? ». Ici l'auteur suggère que les individus ne sont engagés en rien, quelque soit l'action car aucun contrat ne prouve que nous pouvons consciemment être soumis à une quelconque autorité, ce qui démontre que le peuple est manipulé par cette autorité – plus ou moins absolue soit-elle- et ne s'en rend pas compte. Tandis que dans le chapitre VI du livre I Rousseau insiste que « l’État est le garant de la paix et de la sécurité du peuple », donc qu'il y a réciprocité des exigences demandées par le peuple et par l’État.

Dans la question précédente que se pose Rousseau,

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