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Étude du discours de la méthode de Descartes

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Par   •  22 Janvier 2014  •  2 206 Mots (9 Pages)  •  1 261 Vues

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DISCOURS DE LA METHODE

Seconde partie (l281-331)

Thème : La méthode

Notions : La vérité, la conscience

Problématique : Comment Descartes établit-il un retour à sa pensée et à sa subjectivité sans se soucier des principes fondamentaux ?

Règles de la méthode

Enfermé dans son poêle (chambre chauffée), Descartes établit un retour à sa pensée et sa subjectivité acquise dans sa jeunesse sans vouloir se soucier des principes déjà fondés. Ce retour à la raison lui semble nécessaire, à l'image d'une ville construite d'une part par des hommes de raison, qui ont fondé les premières ruelles ordonnées, guidés par la volonté, et d'autre part, par quelques architectes fous, qui ont construit les grandes places, guidés par la fantaisie et la fortune. Démontrant que le travail seul peut être plus efficace qu'un travail de groupe par la conduite plus simple du raisonnement de construction de l'œuvre, du bâtiment ...

Pour Descartes, il s'agit d'une évolution ; celle du passage d'un concept naturel (divin) simple et objectif à celle d'un concept modelé par la subjectivité et l'artificiel, devenu trop complexe.

Descartes se prépare donc à remettre en question tous les concepts qu'il connaît, afin que rien de subjectif ou de fantaisiste ne vienne polluer sa pensée, au profit de la raison inconditionnelle ; pour ce faire, il s'impose quatre préceptes :

• Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne l'aura clairement et distinctement assimilée préalablement.

• Diviser chacune des difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre.

• Établir un ordre de pensées, en commençant par les objets les plus simples jusqu'aux plus complexes et divers, et ainsi de les retenir toutes et en ordre.

• Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre.

Descartes appliqua d'abord avec succès ces préceptes pour les règles d'arithmétique, avant d'atteindre un âge assez mûr pour les appliquer à la philosophie.

Le modèle mathématique

Descartes estime que c’est dans le seul domaine des mathématiques, et précisément de la géométrie, que les Anciens ont fait des découvertes durables. À la géométrie des Anciens, les Modernes, et surtout François Viète (1540-1603), ont ajouté 1’analyse, ce que nous appelons « algèbre ». La découverte, en 1631, de la géométrie analy-tique, qui met en relation les courbes géométriques et les équations algébriques, est d’ailleurs le principal titre de gloire de Descartes en tant que mathématicien. Il ne faut pourtant pas surestimer l’importance que peut avoir cette découverte pour Descartes lui-même. Son intérêt majeur est, à ses yeux, méthodologique : elle permet de libérer l’esprit en simplifiant les techniques de calcul.

Car sur les mathématiques, Descartes est partagé entre l’admiration pour ce qu’elles permettent, et le mépris pour ce qu’on en fait. L’idée de facilité est le terrain commun de 21

cette admiration et de ce mépris. Les mathématiques sont faciles, et leur vertu est de nous montrer en quoi toute connaissance est facile, en quoi il est facile pour l’homme de savoir tout ce qu’il peut savoir, à condition qu’il en ait le temps. Mais cette facilité justement rend un peu déri-soire l’activité habituelle des mathématiciens, la résolution de « problèmes mathématiques », que Descartes considère comme un simple amusement, à peine digne de considéra-tion. C’est encore au nom de cette facilité que Descartes reproche aux anciens mathématiciens d’avoir donné leurs résultats en cachant leur méthode, afin d’impressionner les crédules en faisant paraître difficile ce qui ne l’est pas. La méthode est au contraire l’essentiel de ce qu’on peut tirer des mathématiques.

Pour dégager correctement cette méthode, il faut faire abstraction des objets mathématiques eux-mêmes (nombres, figures…), qui nous font croire que les mathé-matiques sont une science spéciale à côté des autres sciences, qui nous font même croire à leur division en plu-sieurs branches séparées (l’arithmétique, la géométrie, l’algèbre…). Apparaît alors une mathématique universelle consistant en l’étude des « divers rapports ou propor-tions » qui peuvent se trouver entre des objets quel-conques, permettant de les constituer en séries continues, de telle sorte qu’on peut les déduire les uns des autres, et parvenir, partant de ceux qui sont connus, à ceux qui ne le sont pas encore, aussi éloignés soient-ils, aussi cachés qu’ils semblent l’être.

Il n’y a rien de difficile dans une telle connaissance, il n’y a que du simple et du complexe, et le temps nécessaire 22

pour atteindre le complexe à partir du simple. Il n’y a rien de difficile parce qu’il n’y a rien de caché, d’occulte : si « connaître » était l’entreprise périlleuse qui consiste à s’aventurer dans la dimension secrète des choses, il y fau-drait du génie, l’usage de pouvoirs cachés. Mais « con-naître » est un exercice du bon sens qui dirige sa lumière sur tout ce qu’il peut éclairer : il suffit donc d’une mé-thode.

Nous savons tous que les premières vérités mathéma-tiques sont simples. Mais pourquoi le sont-elles ? Parce qu’elles nous disent tout, sans réserve, sans qu’il reste rien d’opaque, sur ce dont elles parlent : leur objet est complè-tement éclairé, il n’y a pas à y revenir pour l’approfondir indéfiniment, il faut passer à un autre. Ce sont des repré-sentations strictement adéquates à ce qu’elles prétendent représenter, ce que Descartes appelle des idées claires et distinctes : claires parce qu’on en perçoit tous les élé-ments, distinctes parce qu’on ne peut les confondre avec d’autres.

Si la première vérité est simple, la deuxième ne semble pas l’être. Elle serait sans doute jugée difficile, réservant une part d’inconnu, si nous l’abordions de front. Mais elle n’est que complexe, c’est-à-dire que nous ne pouvons la comprendre qu’après avoir compris la première, et après avoir compris qu’il n’y a rien de plus à comprendre dans la première : il suffit de respecter cet ordre, qui est nôtre, qui est l’ordre de notre compréhension, pour qu’elle soit éga-lement

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