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Quel mécanisme est à la source de la connaissance ? Pourquoi l’homme aspire-t-il à connaître ? (Nietsche)

Rapports de Stage : Quel mécanisme est à la source de la connaissance ? Pourquoi l’homme aspire-t-il à connaître ? (Nietsche). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2015  •  1 863 Mots (8 Pages)  •  904 Vues

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La folie et la démence de sa fin de vie, son style très poétique, l’utilisation bien malgré lui de ses écrits par le nazisme auront fait de Friedrich Nietzsche un philosophe très particulier. Pourtant il aura été une figure essentielle de la philosophie de la seconde moitié du 19ième siècle et à l’origine de la thèse de l’éternel retour, décrivant le monde comme un ensemble dynamique en perpétuelle recréation destiné au surhomme. Le Gai Savoir, ouvrage dont est tiré l’extrait que nous allons commenter, a été écrit dans cette période où il a eu la première fois l’intuition de l’éternel retour. Au travers de ce texte extrait du livre cinq, Nietzsche pose la question de l’origine de la notion de connaissance. Quel mécanisme est à la source de la connaissance ? Pourquoi l’homme aspire-t-il à connaître ? Partant d’une observation du terrain (l’homme du peuple), Nietzsche développe sa démonstration de philosophe en concluant que la connaissance est le résultat d’une action : celle de ramener les éléments et les idées étrangers à quelque chose de familier, de déjà connu. Ensuite il précise le moteur qui sous-tend cette démarche : c’est l’instinct de la peur qui nous pousse à connaître. L’homme cherche à connaître pour retrouver une situation familière et être en sécurité. Tout d’abord je vais aborder le fonctionnement de la connaissance en décryptant la thèse de Nietzsche puis en la discutant. Ensuite j’analyserai la raison avancée par Nietzsche pour laquelle l’homme cherche à connaître.

Partant de l’observation des faits, suite à une expérience faite dans la rue, Nietzsche explique comment le peuple procède pour connaître : il veut ramener la chose étrangère ou nouvelle à quelque chose de familier. Se plaçant en tant que philosophe, il utilise alors cette idée populaire pour la développer. Pour le philosophe, le connu c’est la chose à laquelle nous sommes habitués, celle qui ne nous étonne plus. Nietzsche donne quelques illustrations. Il s’agit de notre quotidien, d’une quelconque règle qui nous mène (dans laquelle nous sommes plantés « in der wir stecken » dit le texte d’origine), toutes ces choses qui nous sont familières. Nous pourrions dire que le besoin de connaître se résume dans le besoin de trouver du familier. La méthode de Nietzsche est intéressante dans la mesure où il ramène la discussion de la connaissance sur le plan très concret et physique du fonctionnement de l’homme. Si la théorie ne colle pas au fonctionnement du peuple, c’est qu’elle n’est peut-être pas tout à fait valable. Mais son idée n’est pas forcément novatrice. Les philosophes grecs (Platon, Socrate) ne disaient-ils pas que la vérité est là où nous l’avons toujours connue. « Rien de neuf sous le soleil » dirait l’homme du peuple. Cela confirme bien que la connaissance est bien toutes ces choses familières. Nietzsche, dans son texte, ne tranche pas entre le courant de pensée qui penche pour une connaissance fondée sur l’expérience et celui qui penche pour une connaissance fondée sur le raisonnement. La logique de Nietzsche s’accorde à la fois avec les uns (les empiristes qui précisent que la connaissance est fondée sur l’expérience) et les autres (comme Descartes qui dit que la connaissance est fondée sur le sujet pensant). En effet les choses familières peuvent être à la fois des expériences : le feu de cheminée brûle. Elles peuvent également être des raisonnements: tout objet réchauffé peut brûler. Au fond, Nietzsche est forcément en accord avec Kant qui fait un peu la synthèse des deux logiques : l’expérience est la matière à la connaissance et l’esprit, le raisonnement donne ordre et cohérence à cette matière.

Pourtant la thèse de Nietzsche présente un problème avec des choses que l’on peut démontrer mais que l’on ne peut pas expérimenter. Par exemple, il existe des éléments qui sont démontrables et acceptés par tout scientifique raisonnable, mais que l’on ne peut raccorder à rien de familier, bien au contraire. C’est le cas des courbes sans tangentes par exemples et tous ces « êtres mathématiques » faisant partie de la « galerie des monstres » comme les appelle Jean Dieudonné, et qui ont commencé à se découvrir courant du 19ième siècle. Dans ce cas, il est impossible de raccorder le fait nouveau à quelque chose de familier, une règle connue, notre quotidien. Et pourtant ils existent et sont connus. La seule évidence est qu’il n’y a pas d’évidence. Un second élément de la thèse de Nietzsche peut présenter des difficultés. En effet, si j’essaye de raccorder un fait nouveau à quelque chose de familier (comme le prétend Nietzsche), je tends à vouloir ramener les choses inconnues à des choses connues pour les connaître. Donc soit c’est possible, et ce n’est pas forcément un fait totalement nouveau. Soit c’est impossible, et je ne peux donc pas vraiment connaître ce fait nouveau. A noter que Nietzsche soulève un peu ce problème lorsqu’il parle des règles dans lesquelles on est « ancré », un peu comme si nous étions esclaves de ces règles. Se posent alors plusieurs questions. Il semble difficile d’accroitre nos connaissances. C’est un processus qui semble fini or il semble que ce n’est pas le cas, étant donnés les progrès de la science. Par ailleurs nous pouvons nous demander comment le processus c’est initialisé. Comment les premiers éléments familiers, les premières règles ont-ils pu être connus ? C’est un peu comme en mathématiques, où on démontre des théorèmes à partir d’axiomes, considérés comme connus et par définition non démontrables. On peut se poser la question de la vérité de cette connaissance, construite sur des premières hypothèses. Au fond,

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