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L'homme Peut Il Revendiquer Le Droit A L'erreur

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Par   •  21 Octobre 2014  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  1 127 Vues

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Introduction

La politique nous apparaît être un domaine particulier, à côté d'autres sphères de la vie humaine comme le travail, la famille, les loisirs, ou la religion pour certains. Chacun de ces ensembles possède des statuts et des obligations différents. La politique tient son originalité du fait qu'elle ­concerne le pouvoir par lequel les hommes organisent les règles de leur vie en commun. Cette dimension collective semble donc la définir comme étant l'affaire de tous. Nous sommes tous concernés par les choix politiques car ils portent sur l'ensemble de la société. Mais cette expression est-elle aussi claire qu'elle le prétend ? Certains revendiquent leur apolitisme. Sur quoi fondent-ils leur position ? La politique est en outre un métier avec ses codes. Ne devient-elle pas alors une activité spécialisée en contradiction avec son premier sens ?

1. Comment définir la politique ?

A. Une pensée et une pratique du pouvoir

Lorsque nous disons d'un sujet que c'est notre affaire, nous indiquons clairement qu'il nous concerne car une partie au moins de nos intérêts est en jeu. L'affaire devient grave à proportion des conséquences qu'elle risque d'avoir sur des aspects fondamentaux de notre vie. Inversement, dire à quelqu'un de s'occuper de ses affaires, c'est lui signifier que le sujet n'est pas de son ressort et donc qu'il y prend un intérêt illégitime, par exemple une curiosité malveillante. En quel sens cette caractérisation se relie-t-elle à la notion de politique ? Ce terme désigne une certaine façon de penser et d'exercer le pouvoir. Les relations de commandement et d'obéissance ont toujours existé dans les sociétés humaines, mais l'originalité des Grecs est d'avoir fait du pouvoir l'objet d'une réflexion spécifique, en montrant qu'il n'y a pas qu'une seule façon d'organiser la vie collective, mais qu'il est possible de vivre sous différents types de constitutions. Dès lors, la forme du pouvoir est à définir en fonction de nos choix. Nous nous demandons quelles institutions sont les meilleures. Aristote soutient ainsi que le but de la politique n'est pas le simple fait de vivre en communauté – ce que certains animaux savent faire –, mais de bien vivre ensemble. Vaut-il mieux une monarchie, une aristocratie, une démocratie ? Pour cela, il importe que les citoyens puissent délibérer sans contrainte. Le pouvoir doit être régulièrement « mis au centre » pour rappeler aux dirigeants du moment qu'ils n'en sont pas les propriétaires à vie. La politique est donc ce domaine où les hommes, rendus égaux par l'obéissance à des lois, s'efforcent de s'accorder sur la façon de faire régner une liberté commune.

B. La politique comme métier

Cette définition contraste cependant avec une opinion qui estime que la politique est du seul domaine de ceux qui en font leur métier, comme les ministres, les députés, les permanents d'un parti. Max Weber souligne que la société moderne est fondée sur une division poussée du travail, et l'activité politique a pris les traits d'une profession. Cela peut se justifier par le fait que les responsabilités en jeu sont élevées. Un candidat à l'élection présidentielle devra avoir fait ses preuves en ayant participé à des gouvernements. La vie politique demande de l'expérience, et un débutant n'aura pas la compétence requise pour bien décider, dans des situations souvent complexes. Il faut commencer par s'engager dans un parti, apprendre à respecter ses règles de fonctionnement, et y exercer des fonctions de direction. Ainsi, des personnes font carrière en politique comme d'autres dans la finance ou le spectacle, et il n'est pas excessif de parler en termes de vocation pour ceux qui obtiennent les postes les plus élevés. Tout le monde n'a pas le désir de participer à des réunions, de gravir les échelons d'une organisation, et encore moins le talent de sentir quels choix tactiques sont les plus à même d'assurer la victoire.

Transition

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Cette première partie nous met en présence d'un problème. D'un côté la politique apparaît comme l'affaire de tous puisque son objet est l'organisation et les modalités d'exercice du pouvoir qui dirige la communauté. De l'autre, cette activité donne lieu à un métier avec ses codes et ses fonctions. Il y a donc une ambiguïté à laquelle nous devons réfléchir.

2. Politique et technique

A. Les leçons d'un mythe

Dans le Protagoras, Platon expose un mythe relatif à la nécessité de la politique. Il y est dit, dans un premier temps, que les hommes étaient voués à mourir faute de moyens techniques capables d'assurer leur survie. L'homme vient au monde « nu, sans couverture, sans chaussure, sans armes », et doit donc inventer les instruments capables de pallier ses manques. La légende raconte que Prométhée donna au genre humain le secret du feu d'où naissent tous les arts indispensables à la vie. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Il s'avère que la technique produit à son tour le risque de mort car les armes qu'elle permet de fabriquer servent à chacun pour satisfaire égoïstement ses intérêts particuliers. Zeus intervient alors en envoyant Hermès donner aux hommes le sens de la justice et du respect sans lesquels aucune cité ne saurait exister, et il insiste sur le fait que tous doivent le posséder. La leçon du mythe est claire. Si les techniques demandent qu'on se spécialise, la politique concerne tout le monde sans quoi l'existence de tous est compromise. Un homme dépourvu de justice et de sens moral porte atteinte à la possibilité d'une vie commune aussi bonne que possible. La crainte règne entre les individus, alors que nous avons besoin d'un minimum de concorde pour vivre librement.

B. La raison d'une différence

Ce récit met en lumière le contraste entre

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