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Doit-on Avoir Peur De La Science ?

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Par   •  9 Mai 2013  •  3 336 Mots (14 Pages)  •  12 298 Vues

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Doit-on avoir peur de la science ?

La science se donne pour but de rendre compte objectivement de la réalité, et donc de tenir sur elle un raisonnement fondé. Car les choses qui nous entourent, nous êtres humains, ne sont pas forcément telles qu'elles nous apparaissent. Il faut donc, pour les comprendre les expliquer à l'aide de notions et de systèmes abstraits dont on ne peut reconnaître intuitivement la vérité. D'où la vérification expérimentale qui permet à la science de valider son discours. Ce processus aboutit souvent à des applications pratiques, impossibles sans lui. Cependant, la méthode déductive, prend pour point de départ des propositions tenues pour vraies sans point de départ. Aujourd'hui, avec les nouvelles technologies, ces nouvelles formes d'explication se contestent et trouvent des critiques dans chacun des deux camps. Et ce qui a pu paraître comme une évidence a alors fait place à une question : doit-on avoir peur de la science ? Deux questions sont alors, en fait, intrinsèquement implicites dans ce sujet. La première concerne les limites de la science et la seconde plutôt la nature rationnelle de la science. Car avoir peur de la science, c'est craindre la supériorité de la raison sur la technique. Mais c'est aussi craindre que l'Homme ne devienne capable d'influer sur le cours de la vie et que la maitrise dont il puisse faire usage nuise aux bonnes mœurs d'un monde dont la création dépasse l'humain. La science a parfois des conséquences irrévocables sur notre monde. Beaucoup crient alors à une science trop puissante, qui dépasse le pouvoir humain et ses limites. Faut-il alors avoir peur de la science ?

Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps, qu'il faut se méfier de la science, car cette-dernière, si elle n'est pas contrôler, peut-être dangereuse. Puis, dans un deuxième temps, nous commenterons le fait que la science représente tout de même des progrès indispensables au genre humain. Et enfin, dans un troisième temps, nous expliquerons le problème de confiance dans la science et le progrès.

Tout d'abord, il faut se méfier de la science. Elle peut être complètement destructive. Car si pendant longtemps, il a pu sembler inconcevable à l'Homme de posséder un pouvoir permettant de détruire le monde dans son ensemble, les progrès de la science sont tels aujourd'hui qu'une telle possibilité peut tout à fait être envisagée. Nous pouvons prendre l'exemple de la bombe nucléaire. C'est grâce à la science que cette dernière a pu être crée et donc indirectement grâce à l'Homme. Pourtant, cette bombe, suivant sa puissance, peut détruire tout un pan de notre Terre. Les dommages peuvent être considérables et irréparables tant cette science est puissance. Or, pendant longtemps, les conséquences des actions humaines étaient limitées, aussi bien dans le temps que dans l'espace. L'action de l'Homme n'avait de conséquences que sur son seul environnement immédiat, et sur les seules personnes qui l'entouraient. Son pouvoir était limité : un Homme pouvait défaire ce qu'un autre Homme avait fait. La nature semblait plus forte, plus capricieuse, plus puissante que l'Homme. Elle semblait éternelle alors que l'action de l'Homme ne pouvait qu'être limitée et précaire. Mais aujourd'hui, l'action de l'Homme porte sur des espaces de plus en plus vastes et a des conséquences de plus en plus durables dans le temps. Ainsi, la déforestation, menée par l'Homme en vue de disposer de nouveaux espaces pour la culture ou l'habitation, ou pour tirer bénéfice du bois dans la fabrication de meubles ou de papier, a des conséquences sur l'ensemble de la planète, et non seulement sur le lieu où la forêt disparaît, mais aussi sur plusieurs générations, car la reconstruction d'une forêt peut prendre plusieurs dizaines d'années. De la même façon, la pollution des eaux, la modification du climat, la désertification, produisent leurs effets au-delà de leur lieu d'origine, des effets qui peuvent concerner plusieurs générations. Le temps et l'espace de la civilisation technologiques sont différents de ceux de la nature. Il faut alors nous méfier de la science, car elle peut détruire notre monde et donc nos repères.

De plus, les savoirs de la science restent relatifs. L'épisode le plus emblématique à cet égard est « l'affaire Galilée », et ses interprétations successives. Car à la suite des travaux de Copernic, Galilée, utilisant l'un des premiers télescopes astronomiques produit des preuves en faveur de la théorie selon laquelle la Terre tourne autour d'elle-même en un jour et autour du soleil en une année. Il conteste alors la conception de l'univers comme un espace clos, limité par une enveloppe sphérique, qui prévalait jusque là. Cependant, la société de l'époque n'était pas prête à affirmer une telle hypothèse et à la rendre vraie, Galilée a alors du reconnaître officiellement qu'il s'était trompé pour préserver sa vie. Les siècles suivants lui donneront, cela dit, toujours raison. Ainsi, de Copernic à Galilée, on passe de la science triomphante à la relativité de cette-dernière. Mais ce n'est qu'avec du recul que l'on peut analyser l'histoire de la science de cette façon. Et pour en arriver là, il a notamment fallu partir de l'idée, défendue par Bachelard selon laquelle la science construit son objet, et non que les concepts scientifiques sont des constructions comme les autres. Car ces derniers reposent sur la raison. De cette façon, les scientifiques aux thèses nouvelles se trouvent sur un terrain qui n'est pas le leur. Car ils apportent des résultats validés, tant qu'ils n'ont pas été réfutés sur leur propre terrain. Ils ne considèrent pas qu'ils apportent des éléments pour un « débat » dans lequel n'importe quel contradicteur serait légitime. Ils s'appuient sur un raisonnement et des expérimentations qui se sont donc confrontés à la réalité avant que les résultats soient formulés. Si la science, dans son histoire, ne cesse d'émettre des hypothèses qui peuvent ensuite être modifiées, et dans certains cas réfutées, c'est bien qu'elle est ouverte. Mais elle n'est pas ouverte à un débat dans lequel toutes les opinions pourraient s'opposer, elle est ouverte à la confrontation avec le réel, ce qui est tout autre chose. Or il se pourrait bien que ce soit ce rapport au réel qui soit contourné quand on pose le problème en termes de confiance.

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