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Faut-il réviser l'histoire du sport olympique?

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Par   •  3 Janvier 2012  •  Dissertation  •  1 050 Mots (5 Pages)  •  1 694 Vues

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Le Comité international olympique pourrait être amené à annuler les performances d'athlètes dopés

Faut-il réviser l'histoire du sport olympique? Sharron Davies est anglaise. Elle était nageuse, la meilleure de son pays, au début des années 80, une époque où sa nationalité la condamnait à se battre sans armes face aux invincibles ondines de la RDA. Aux Jeux de Moscou, en 1980, elle a pris la deuxième place du 400 mètres 4 nages. Un exploit. Mais la gagnante, l'Allemande de l'Est Petra Schneider, l'avait devancée de plus de dix secondes.

Sharron Davies est maintenant journaliste. Elle a mis son maillot au clou depuis longtemps et passé l'éponge sur bien des frustrations. Mais elle n'a toujours pas avalé l'échec de sa course des Jeux de Moscou. Convaincue d'avoir été la victime d'une injustice, Sharron Davies exige réparation. Elle a fait le voyage en Allemagne, rencontré Petra Schneider, mis son nez dans les dossiers du sport de l'ex-RDA. Et acquis la certitude que sa gagnante, comme les autres nageuses de son équipe, avait eu recours au dopage. Une découverte qui ne fait plus de doute depuis le procès, l'été dernier, de plusieurs entraîneurs et médecins du sport est-allemand.

Sharron Davies fait aujourd'hui appel, soutenue par les autorités sportives britanniques, devant le Comité international olympique (CIO). «On ne me rendra jamais l'émotion de monter sur la plus haute marche du podium, raconte-t-elle. Mais il me semblerait juste de revoir les palmarès des Jeux. Et de faire apparaître que certains battus méritaient la victoire.» En clair, Sharron Davies souhaite récrire l'Histoire. Peu lui importe de troquer sa médaille d'argent contre une en or: elle veut pouvoir ouvrir bientôt un livre consacré aux Jeux et voir un astérisque, ou la mention «dopée», accolé au nom de la championne olympique du 400 mètres 4 nages.

Sharron Davies a mené l'enquête seule, en Allemagne. Elle a entendu Petra Schneider lui avouer l'étendue de la tricherie. «Elle m'a dit avoir commencé à se doper à l'âge de 14 ans, raconte l'Anglaise. On lui faisait prendre des pilules bleues, en lui cachant qu'il s'agissait de produits interdits. A 16 ou 17 ans, elle a compris en voyant son corps se transformer et sa voix muer que tout cela était anormal. Mais elle ne s'est jamais rebellée. Elle craignait que sa famille n'ait des ennuis.» A présent, mère d'une fille de 8 ans, Petra Schneider vit quotidiennement les effets de ce dopage aux stéroïdes anabolisants. Elle souffre de problèmes cardiaques. Et les médecins l'ont prévenue qu'elle pouvait mourir à tout moment d'un arrêt du cœur. «J'ai eu l'impression, poursuit Sharron Davies, qu'elle était heureuse de me faire ces aveux.» En juin dernier, une autre ancienne nageuse est-allemande a profité du procès du dopage, à Berlin, pour se soulager elle aussi du poids de ce passé. Carola Beraktschjan, plus connue sous son nom de jeune fille de Nitschke, avait 14 ans le jour où elle a battu le record du monde du 100 mètres brasse. «Mes qualités athlétiques n'étaient pas suffisantes pour que je fasse partie de l'élite mondiale de la natation, a-t-elle expliqué à la justice. Sans l'aide de la pharmacologie, je n'aurais jamais amélioré le moindre record.»

L'appel de Sharron Davies sera examiné par le conseil exécutif du CIO lors de sa prochaine réunion, le 11 décembre, à Lausanne. Ses chances semblent minces. On imagine mal les dirigeants du mouvement olympique se plonger dans les palmarès, un stylo à la main, et rayer les noms des nageuses de l'ex-RDA qui ont remporté 11 titres sur 13 aux Jeux de 1976 et de 1980. Mais Juan Antonio Samaranch, le président du CIO, serait bien inspiré de faire un geste. Une autre demande de «révision» a été déposée par le Comité olympique américain. Elle concerne l'épreuve du relais 4 x 100 mètres 4 nages féminin aux Jeux de Montréal, enlevée par la RDA devant les Etats-Unis. Et le sport allemand lui-même se laisse gagner par le mouvement. Helmut Digel, l'un de ses dirigeants, vient de suggérer à la Fédération internationale d'athlétisme de faire table rase des actuels records mondiaux et d'ouvrir, le 1er janvier 2000, une page entièrement blanche.

1. DEFINITION

 

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